Mise à l’eau de l’Imoca de Stéphane le Diraison
Depuis son démâtage au large de l’Australie pendant le Vendée Globe 2016, le skipper a couru un marathon pour bâtir un nouveau projet et mettre le Cap sur l’édition 2020. Au terme de 6 mois de chantier, l’Imoca de Stéphane le Diraison a retrouvé son élément ce matin, c’est une véritable renaissance pour « Sinbad » !
Entretien avec un skipper heureux :
Stéphane, tu as remis ton bateau hier, quel est ton sentiment ?
Quelle satisfaction de revoir Sinbad flotter fièrement sur l’eau !
Après le démâtage le 17 décembre 2016 , puis deux semaines de navigation sous gréement de fortune pour rejoindre Melbourne, mon bateau a fait un demi tour du monde sur cargo avant d’être déchargé au Havre sur un quai austère.
Il est resté immobilisé de longs mois au chantier V1D2 à Caen le temps de construire la suite de son histoire. Les travaux de réparations ont été lancés en novembre 2017. Mi février le bateau a été transporté à Lorient pour préparer la mise à l’eau – j’avais la chance d’être accueilli dans des conditions privilégiées dans les anciens locaux de Groupama (base française pour la Volvo Ocean Race) au port de Lorient BSM. Je suis très fier du travail accompli par l’équipe, c’est un vrai bonheur de revoir « Sinbad » fringant comme au premier jour.
Quels ont été les travaux effectués ?
Nous avons commencé par réparer les dommages structurels : le dématage avait occasionné plusieurs impacts sur le pont et la coque – un morceau de mat avait soigneusement entrepris de découper le bordé à tribord…
Tous les éléments mécaniques (paliers de quille, hydro générateurs,…) ont été démontés, examinés, entretenus.
Un véritable orfèvre de la peinture a fait un travail remarquable, le bateau n’a plus aucune séquelle de sa mésaventure dans les mers australes.
En janvier 2018 j’ai commandé un mat neuf chez Lorima. Grâce à ce nouvel espar nous avons pu alléger très sensiblement le bateau, notamment en retirant du poids dans le bulbe.
Nous avons travaillé d’arrache-pieds pour être prêts à naviguer dès le mois de mai !
Ton 60 pieds a retrouvé les pontons de Lorient la Base, et maintenant ?
Ce chantier de réparation marquait la première étape de mon nouveau projet qui me mènera jusqu’au Vendée Globe 2020. J’ai le plaisir de vous annoncer que la ville de Boulogne-Billancourt renouvelle son engagement et embarque à mes côtés pour cette nouvelle aventure! Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, le montage du projet avec les autres partenaires devrait se concrétiser très bientôt…
Quelle est ta prochaine course au calendrier ?
Maintenant que Sinbad est à l’eau je vais pouvoir reprendre mes entrainements. La Route du Rhum est l’évènement phare de la saison 2018, mon objectif est de me concentrer sur cette course majeure. Rendez-vous sur la ligne de départ le 4 novembre prochain à St Malo avant de mettre le cap vers la Guadeloupe !
2018 semble plutôt prometteur, c’est un nouveau départ ?
Il s’agit plutôt de la continuité de mon Vendée Globe 2016. Mon rêve d’enfant était de prendre le départ de cette course mythique et c’est ce que j’ai réalisé le 6 novembre 2016 en remontant le chenal des Sables d’Olonne porté par le public.
Ce moment d’exception restera gravé à jamais et cette course reconnue comme l’Everest des mers m’a donné le goût du challenge. Je souhaite désormais monter d’un cran le curseur et m’aligner sur la prochaine édition avec des moyens à la hauteur de mes ambitions.
La première édition était une sorte de parcours initiatique, le nouveau chapitre que j’ouvre avec la remise à l’eau de Sinbad en est l’aboutissement.