Après un départ sans souci en baie de La Forêt, les dix-neuf duos ont dû effectuer un parcours préliminaire qui, malgré sa petite distance, a permis de hiérarchiser la flotte. Anthony Marchand et Alexis Loison, leaders dès la première bouée, domptaient encore l’adversité au classement de 16 heures.

Réglé comme du papier à musique : à 13h00 tapantes, le Comité de Course faisait tonner le canon pour libérer les dix-neuf duos de la Transat AG2R LA MONDIALE… Dans un flux de secteur Sud-Ouest à Ouest à peine installé à cinq nœuds, le départ était donné avec la possibilité d’envoyer le spinnaker tout de suite, soit côté bateau Comité c’est-à-dire au vent, soit côté bouée de bout de ligne, c’est-à-dire plus à l’Est… Et en haut, les Figaristes bataillaient dur pour s’extraire du pack sous génois quand Groupe Royer-Secours Populaire réussissait une pure manœuvre d’envoi pour gagner les quelques mètres suffisants pour garder du vent frais. Car la difficulté était bien là : ne pas se faire couvrir par un concurrent qui prendrait le vent en envoyant bouler la toile de Nylon…

Avantage devant

Un seul bord de deux milles environ pour atteindre à la bordée la première marque de parcours située devant la plage du Cap Coz : le petit gain du départ était conservé par Alexis Loison à la barre et Anthony Marchand (Groupe Royer – Secours Populaire), aux réglages et à la manœuvre. Avec dans leur sillage, Pierre Leboucher & Christopher Pratt (Guyot Environnement) à deux longueurs et Éric Péron & Miguel Danet (Le Macaron French Pastries) dans leur tableau arrière… Et derrière, le peloton était assez resserré puisqu’il n’y avait que 200 mètres d’écart entre les leaders et la queue de flotte. Tout le monde s’étirait ensuite sur un bord de près légèrement débridé pour aller virer la bouée de Linuen avant de repiquer sur Concarneau, de nouveau sous spinnaker, mais au vent arrière.

La hiérarchie était alors approximativement établie, si ce n’est que le duo Adrien Hardy & Thomas Ruyant (Agir Recouvrement) la jouait fine en enclenchant son empannage avant tout le monde, grappillant ainsi deux places. Au pied de la corniche, Groupe Royer-Secours Populaire confortait son leadership, surtout que Guyot Environnement avait du mal à affaler son spinnaker. Route alors vers la sortie du chenal avant de piquer sur les Glénan afin de virer la marque de parcours suivante, la Jaune des Glénan.

Et c’est à cette bouée cardinale que le duo Anthony Marchand & Alexis Loison confortait son avance, prenant la main à la marque Jaune des Glénan pour négocier le premier piège de cette quatorzième Transat AG2R LA MONDIALE : une dorsale en cours d’installation sur le golfe de Gascogne. Au classement de 16h00, Sébastien Simon et Morgan Lagravière (Bretagne CMB Espoir) étaient sur leurs talons (+0,05 mille), tandis que Damien Cloarec et Damien Guillou (Saferail) étaient troisièmes avec un retard de 0,22 milles. Autant dire rien. Mais ça pourrait bien être un tout d’ici trois semaines, tant cette édition promet des matches collé-serré.

Classement de 16h00

  1.  Anthony Marchand et Alexis Loison (Groupe Royer – Secours Populaire), à 3848 milles de l’arrivée
  2.  Sébastien Simon et Morgan Lagravière (Bretagne CMB Espoir), à 0,05 mille du leader
  3.  Damien Cloarec et Damien Guillou (Saferail) à 0,22 mille du leader
  4.  Eric Peron et Miguel Danet (Le Macaron French Pastries) à 0,023 nm
  5.  Ronan Treussart – Simon Troël (Les Perles de Saint-Barth) à 0,26 nm

Ils ont dit

Yoann Richomme (Skipper MACIF)

« Le niveau va être relevé et c’est ce que nous sommes venus chercher ! Nous devrons être bien à l’attaque sur les premiers jours de course, pour éviter de tomber dans des zones de vent faible en bordure d’une dorsale dans le golfe de Gascogne. Mais la suite s’annonce aussi sportive, avec plus de 30 nœuds attendus le long des côtes du Portugal pendant plus de 36 heures. Nous devrons être très vigilants pour prendre soin de notre bateau et de nos voiles sur ce passage, car nous aurons encore au minimum quinze jours de navigation à effectuer pour rejoindre Saint-Barthélemy ! »

Frédéric Denis (Sateco-Team Vendée Formation)

« Plusieurs phénomènes entrent en jeu et évoluent assez vite. On a l’évacuation de cette dépression qui est dans notre Nord et qui nous a apporté cette couverture nuageuse aujourd’hui, et le rétablissement de la dorsale. Le début de la course va être dur stratégiquement. Les premiers vont s’échapper. Plus tu touches le vent en premier, plus tu creuses ton avance. Les 24/48h de course vont être primordiales. On va vouloir faire de la route directe au maximum mais la voie pour garder de la vitesse et du vent, c’est vers le Sud donc ça va être un mix entre l’Ouest et le Sud : le Sud et la sécurité, l’Ouest et la route la plus rapide… »

 

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