La Transat AG2R LA MONDIALE a l’habitude de proposer des conditions météorologiques complexes dès le coup de canon et jusqu’à l’atterrissage sur les Antilles. Cette quatorzième édition ne déroge pas de la tradition : les dix-neuf tandems vont devoir négocier d’abord de petits airs, puis du portant puissant avant de fondre sur des zones de transition. Il y a de la rumba dans l’air !

Le beau temps a des conséquences collatérales : cet air chaud africain qui s’engouffre sur l’Europe depuis quelques jours a généré de jolies bulles anticycloniques qui perlent dans le golfe de Gascogne et qui tentent de fusionner. Ainsi dimanche matin, le vent est annoncé par Météo Consult plutôt faible et le ciel légèrement nuageux. Mais dès les douze coups de midi, la brise va s’orienter au secteur Ouest à Sud-Ouest pour cinq nœuds assez instables, mais se construisant progressivement pour atteindre plus de dix nœuds dans l’après-midi quand les leaders vont virer la bouée Jaune de Glénan. Il faudra alors traverser le golfe de Gascogne, un premier piège avec des vents plutôt souffreteux de secteur Nord-Ouest, puis Nord lundi.

Ce léger flux devrait inciter la flotte à piquer assez directement et au plus court vers les côtes espagnoles où la brise devrait prendre une composante Nord-Est à Est en se renforçant à une douzaine de nœuds : il faut donc s’attendre à ce que les duos frisent les côtes ibériques du côté de La Corogne pour passer à l’intérieur du DST Finisterre (Dispositif de Séparation du Trafic). C’est lors de cette phase que les leaders vont pouvoir faire le break car le vent va progressivement mais rapidement fraîchir à plus de 25-30 nœuds de Nord le long des côtes galiciennes puis portugaises ! Un moment clé sur cette transat : n’oublions pas que les Figaro Bénéteau sont chargés (plus de 250 kg supplémentaires par rapport à une Solitaire, avec 150 litres d’eau douce et 40 litres de gasoil entre autres… soit près de 10% du poids lège). Savoir réduire la toile au bon moment et passer sous spi lourd avant d’avoir explosé son médium seront les atouts des futurs vainqueurs…

Lâcher du lest avant la molle…

Le timing est tel que les premiers (et probablement les derniers aussi, car les écarts ne devraient pas être très significatifs à l’issue de la traversée du golfe de Gascogne) devraient décrocher la timbale dans la matinée de mardi car ensuite, il y aura deux bonnes journées à surfer sur une belle houle de Nord et des alizés portugais musclés… Au moins jusqu’à Madère où les prévisions font état d’un sensible ralentissement ! Avant une nouvelle bouffée d’air le lendemain pour piquer sur les Canaries. Faudra-t-il chercher la bouée mouillée au Nord de l’île de La Palma pour couper au plus court ou vaudra-t-il mieux profiter de l’effet Venturi entre les îles de Tenerife et de Gran Canaria ? C’est probablement à ce stade que les véritables options stratégiques vont s’élaborer avant une traversée de l’Atlantique (2 500 milles) qui s’annonce déjà comme compliquée !

EN BREF

Gare au grand méchant mou

Un départ faible et instable, un peu de régularité en milieu de journée puis une phase de plusieurs heures de vents mous. La Transat AG2R LA MONDIALE ouvre d’entrée la boîte à pièges, qui attend la flotte, la gueule grande ouverte et l’esprit bien pernicieux.

Les samedis à Concarneau…

…, c’est le jour des baptêmes. La rime est moins riche que l’est cette journée au cours de laquelle trois Figaro Bénéteau 2 étaient baptisés sous ce grand soleil si typique du Finistère.

Point de vue, images de mer

Pour le parcours préliminaire de la Transat AG2R LA MONDIALE, les dix-neuf tandems vont s’élancer à 13h00 tapantes dans la baie de La Forêt…

Les femmes dans la course

Pour cette quatorzième édition de la Transat AG2R LA MONDIALE, elles seront trois au départ dimanche : un équipage féminin (Justine Mettraux & Isabelle Joschke) et une femme en couple (Clarisse Crémer avec Tanguy Le Turquais) …

Enchères et en os

Après la présentation au public des trente-huit marins qui vont s’élancer dimanche devant Concarneau vers Saint-Barth, une vente aux enchères était organisée vendredi soir afin que les fonds recueillis financent une partie de la reconstruction et des projets de l’école de voile de Saint-Barthélemy…

Treize éditions

En 1992, la Transat AG2R LA MONDIALE est précurseur : c’est la première traversée de l’Atlantique, en course, en double et à armes égales puisque tous les duos naviguent sur le nouveau Figaro Bénéteau, un monotype de 9,14 mètres de long…

Une première !

Établi en collaboration avec la Fédération Française de Voile, le Championnat de France Élite Course au Large imaginé par la Classe Figaro Bénéteau change de format pour cette nouvelle saison…

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