Une 49e édition pleine de promesses
Une fois n’est pas coutume, cette année la Solitaire URGO Le Figaro sera le théâtre du dernier acte du Championnat de France Elite de Course au Large en Solitaire du 20 août au 16 septembre prochains. Si pour l’heure, tous les regards sont tournés vers la Cornouaille, terrain de jeu de la Solo Concarneau la semaine passée puis du départ de la Transat AG2R La MONDIALE le 22 avril prochain, la reine des courses en solitaire, qui affiche un coefficient 6 pour le championnat, reste pour beaucoup l’objectif n°1 de la saison, avec des finalités bien variées. Petit tour d’horizon.
Un vent de renouveau souffle sur la Solitaire URGO Le Figaro. Outre le changement de dates et le nouveau parcours, qui mènera les concurrents du Havre à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, en passant par la Baie de Saint-Brieuc et Ría de Muros-Noia (Espagne), la 49e édition de la course sera également la dernière en Figaro Bénéteau 2 et sacrera l’ultime champion sur ce support, un programme qui réjouit Hervé Le Lous, PDG du groupe URGO « Marquant la dernière étape du championnat de France Elite de Course au Large, l’édition 2018 s’annonce prometteuse ! Face à ces défis, la ténacité et la détermination des marins feront encore une fois la différence. Et en tant que partenaire titre, URGO continuera à soutenir les skippers tout au long de la course ! »
La Solitaire, la dernière danse du Figaro Bénéteau 2
Après 16 ans de bons et loyaux services, le Figaro Bénéteau 2 tirera sa révérence après la Solitaire URGO Le Figaro, cédant sa place dès l’an prochain au 3ème du nom, le premier monocoque à foils de série au monde. Un changement bien accueilli par les marins, à l’instar de Thierry Chabagny, qui s’alignera, au départ de sa 17e Solitaire cet été. « J’ai fait toutes les éditions en Figaro 2, sauf celle de 2010. Ça en fait un joli nombre, mais c’est passé très vite. Cette année, pour moi, pas de philosophie différente, je vais aborder la course comme les autres, mais je suis très heureux de faire la dernière sur ce support. C’est une bonne chose de changer de bateau d’un point de vue technique et technologique », commente le skipper de Gedimat, qui prendra prochainement le départ de la Transat AG2R La Mondiale avec Erwan Tabarly, l’un de ses concurrents directs sur la Solitaire URGO Le Figaro.
La Solitaire, pépinière de marins d’exception
La Solitaire URGO Le Figaro, qui a vu éclore les plus grands marins, est toujours un vrai tremplin pour ceux qui rêvent d’horizons plus vastes. En témoignent les beaux parcours de Sébastien Simon, Skipper Bretagne – CMB Performance et de Charlie Dalin, Skipper Macif 2015, qui courent cette année leur « dernière » saison sur le circuit avant de se lancer dans un programme de quatre ans en IMOCA, avec pour objectif majeur le Vendée Globe. « La Solitaire, et plus largement le circuit Figaro, sont l’antichambre du Vendée Globe et de l’IMOCA, beaucoup d’anciens vainqueurs y ont fait leurs classes. La force d’un figariste vient de la monotypie, qui oblige à exploiter au maximum la machine que l’on a entre les mains. Cela aidera à exploiter tout le potentiel d’un IMOCA. De plus, on courre toute la saison, faisons beaucoup de routage, de météo, de placements dans la flotte…Des courses comme la Solitaire nous apprennent beaucoup sur nous-mêmes, sur la quantité de sommeil dont on a besoin, la longueur des siestes que l’on peut faire…C’est une école parfaite avant de passer à plus grand », confie Charlie Dalin qui prendra la barre d’un Imoca flambant neuf sous les couleurs de Apivia Mutuelle.
La Solitaire, pouponnière des talents de demain
Comme lors des précédentes éditions, les bizuths seront encore une fois présents en force cette année, avec une dizaine de petits nouveaux attendus. Parmi eux, Pierre-Louis Attwell, qui a débuté la régate en J80 sur le tard. « J’ai fait beaucoup de catamaran en loisir avant de commencer à régater en 2013. Pour moi, La Solitaire est une belle occasion de vivre une première expérience de course au large et une opportunité de porter un projet à la fois sportif et solidaire autour de la maladie de Crohn, dont je suis atteint depuis six ans », explique le jeune bizuth de 21 ans, responsable de l’école de voile d’Honfleur. Soutenu entre autres par les Laboratoires Mayoli Spindler, son projet, « Vogue avec Crohn », a donc une résonnance supplémentaire. « J’ai envie de profiter de la médiatisation de la course pour communiquer avec l’Association François Aupetit sur la maladie de Crohn auprès du grand public, et de montrer que l’on peut réaliser de beaux projets malgré la maladie », ajoute-t-il.
La Solitaire, terrain de défis personnels
Pour certains, à l’instar de Sébastien Petithuguenin, participer à la Solitaire URGO le Figaro peut être un challenge personnel, ou la concrétisation du rêve d’une vie. Passionné de voile et grand habitué des pontons, le directeur général du Groupe Paprec, troquera en effet cette année son costume de sponsor contre un ciré de marin. « J’ai eu 40 ans le 2 mars dernier. J’ai voulu fêter ça dignement en me lançant un challenge personnel et en m’inscrivant à La Solitaire », confie celui qui a beaucoup régaté en équipage mais qui voulait découvrir le large en solo. « Faire cette course c’était un rêve d’enfant, que je vais réaliser cette année. C’est un cadeau que m’offrent ma femme, qui s’occupe de nos deux enfants, mais également mon père et mes frères, qui prendront le relais chez Paprec en mon absence », raconte-t-il. Conseillé avant sa décision par Sébastien Simon et son ami d’enfance Antoine Koch, Sébastien Petithuguenin s’entraînera de manière intensive à partir du mois de mai pour faire la course dans de bonnes conditions. « Je ne travaillerai qu’un jour par semaine afin de pouvoir bien me préparer pour la course. Je n’ai pas d’objectif en termes de résultat, j’ai juste envie de boucler le parcours en sécurité et en vraies conditions de course, pas en mode convoyage », prévient-il.
D’ici au départ, le 26 août prochain, amateurs et professionnels, bizuths et ténors de la Classe se mesureront sur l’eau en solitaire ou en équipage, avant de se retrouver au Havre pour écrire ensemble une page, pleine de promesses, de l’Histoire de la course.