Arrivés quatrièmes de la Solo Concarneau sur NF Habitat après plus de quarante heures de course, Corentin Douguet et Christian Ponthieu sont partagés entre le plaisir d’avoir fait une belle course ensemble et la déception du résultat. S’ils sont au pied du podium, le déroulé de l’épreuve avec leur passage en tête à plusieurs reprises a bien montré qu’ils étaient capables de naviguer aux avant-postes. C’était la dernière étape avant le grand départ de la Transat AG2R la Mondiale dans deux semaines, le dimanche 22 Avril.

Retour sur cette étape – la plus longue qu’il ait jamais couru en Figaro (!) – avec un Christian Ponthieu heureux de partir traverser l’Atlantique.

Vous avez été dans le trio de tête quasiment de bout en bout de cette fastidieuse Solo Concarneau. Et si tu devais nous refaire la course de NF Habitat ?

« On est partis jeudi vers 15h30 de Concarneau. On a d’abord fait un grand bord de près pour aller contourner Belle-île, en tête à la lutte avec trois autres bateaux. La nuit est tombée lorsque nous sommes passés devant Lorient, on a continué à tirer des bords le long des plages d’Etel et de Quiberon. Sur cette phase on était rapides et on a plutôt fait de bons choix stratégiques. On a contourné belle-île vers deux-trois heures du matin en deuxième position. Ensuite c’était un grand bord de spi pour aller jusqu’aux Pierres Vertes (proche d’Ouessant). Vers quatre heures du matin, on a pris un casier dans la quille. On a eu du mal à se dégager et on a perdu à ce moment-là un peu de terrain. C’était difficile de retrouver la vitesse, on a probablement gardé un petit truc coincé sous la coque quelques temps. Malgré tout on a réussi à garder notre deuxième position sur ce bord de portant.
Au retour vers Concarneau il s’est encore passé énormément de choses, au passage du Raz de Sein et à la pointe de Penmarc’h, le passage d’un front, la renverse de courant, un orage, … il y avait de quoi s’occuper. L’orage a un peu redistribué les cartes, on n’a pas fait de grosse erreur, mais St Michel a réussi à passer de troisième à premier, et Breizh Cola s’est beaucoup rapproché. Nous étions encore troisièmes à dix milles de l’arrivée mais on a été gênés par un bateau en solitaire et Breizh Cola a réussi à nous doubler… On finit derrière eux à quelques longueurs. Corentin a un vocabulaire assez riche dans ce genre de situation !! »

Comment tu vis cette quatrième place ?

« Un peu déçu forcément de ne pas être sur le podium. Mais c’est surtout une super expérience, une super pré-transat. C’est bien de faire une course de préparation car on a beau avoir un super bon groupe à l’entraînement, on observe d’autres choses en conditions de course. D’une part parce que l’on n’y met pas la même intensité in situ et d’autre part parce que l’on y découvre d’autres duos.
Et pour nous c’était important de nous situer par rapport aux autres. On sait que l’on est capables de naviguer devant et de rester devant sur le papier… mais c’était bien de le voir concrètement. Si on devait résumer on pourrait dire que la Solo Concarneau était à la fois une bonne préparation technique et psychologique. Désormais on sait que l’on a bien bossé cet hiver et que l’on est dans le coup ! »

Et côté sommeil ?

« On a dormi un petit peu, mais pas assez je pense. C’est compliqué de se reposer avec ce format de course : c’est trop long pour ne pas dormir du tout, pas assez pour prendre un rythme. Mais c’est intéressant car c’est un peu comme sur un début de transat où tu es dans le stress, tu n’arrives pas à dormir quand tu entends l’autre qui bosse dur sur le pont. Dans ces moments là j’avais juste envie d’aller aider Corentin. Pour moi ce n’est pas facile, ce n’est pas ce que j’ai l’habitude de faire ! Surtout là, les conditions étaient vraiment compliquées avec de la mer formée : la houle n’était pas dans le sens du vent ce qui rend l’exercice difficile à la barre que ce soit au près ou sous spi. Sur la transat, j’imagine que l’on se relaiera plus sereinement… »

On est (pour de bon) à quinze jours du départ de cette transat. Comment tu vois les choses ?

« Il faut se reposer, continuer à faire du sport, naviguer encore un peu pour affiner quelques détails et voir les voiles neuves que nous n’avions pas voulu abimer sur cette course. Il y a également pas mal de logistique à régler. A commencer par ne pas oublier d’embarquer des cuillers, car ce coup-ci on ne les avait pas, et manger avec un verre de lunettes ce n’est pas très pratique. Une cuisine bien équipée, c’est mieux, c’est sûr !
Moi je suis surtout hyper content de la faire cette course. J’ai forcément un peu d’appréhension car je n’ai jamais traversé l’Atlantique mais c’est un rêve qui se concrétise… »

Programme de l’équipage pour Transat AG2R La Mondiale à Concarneau

  • Vendredi 13 avril : début du standbye à Concarneau
  • Samedi 14 : challenge handi voile
  • Dimanche 15 : prologue de la course / remise des prix 17h30 / plateau télé village 18h
  • Lundi 16 : rencontre avec les scolaires
  • Vendredi 20 : Régate Pro AM
  • Dimanche 22 : Départ de la Transat à 13h (à suivre en direct sur France 3 région)

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