C’est désormais dans un peu moins d’un mois que sera donné le coup d’envoi de la première édition des 1000 Milles des Sables. Adossée à la Foire Expo du Port des Sables d’Olonne, l’épreuve aura, en effet, lieu du 20 au 29 avril, à Port Olona. Pour l’heure, une vingtaine de bateaux (parmi lesquels trois Multi50, une quinzaine de Class40 puis une poignée de monocoques et multicoques de plus de 39 pieds), est attendue. Les enjeux ? Ils sont de taille puisque la course est qualificative pour la Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2018. Les solitaires auront ainsi à cœur de décrocher le précieux sésame, mais aussi de valider le travail hivernal, de jauger la concurrence, de procéder à divers tests techniques ou encore de s’affirmer très tôt dans la saison comme des adversaires sérieux pour la suite.

Quelques jours seulement après la Solo Maître CoQ (épreuve réservée aux Figaro Bénéteau), le club Les Sables d’Olonne Vendée Course au Large donne désormais rendez-vous aux marins pour la toute première édition des 1000 Milles des Sables. Ouverte aux Multi50, aux Class40 puis aux monocoques et multicoques de plus de 39 pieds, cette dernière propose, comme son nom l’indique, un parcours de 1000 milles, au départ et à l’arrivée des Sables d’Olonne via le célèbre phare du Fastnet situé au sud-ouest de l’Irlande (un parcours vers le sud du golfe de Gascogne reste toutefois possible en fonction des conditions météo). « Nous avions la volonté de créer une course en solitaire qui puisse servir de qualification à Route du Rhum – Destination Guadeloupe. D’emblée nous avons reçu le soutien de la classe des Multi50 puis celle des Class40. Aussi, nous avons décidé qu’elle aurait lieu tous les deux ans », explique Marc Chopin, le Président du club organisateur qui a également obtenu l’aval de Jacques Caräes, Directeur de course de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe pour que les 1000 Milles Les Sables deviennent, avec la Drheam Cup et au Large de St Tropez l’une des trois épreuves qualificatives à la reine des transatlantiques en solitaire.

Entre 20 et 30 bateaux attendus

« Aujourd’hui, à un mois du coup d’envoi de la course (le 23 avril, ndlr), nous avons la confirmation de la participation de trois Multi50, d’une douzaine de Class40 et de plusieurs bateaux de plus de 39 pieds. C’est encourageant », souligne Marc Chopin qui espère recevoir entre 20 et 30 bateaux pour cette première édition, et qui se réjouit d’accueillir les Multi50 pour la première fois à Port Olona, Erwan Le Roux (FenêtréA-Mix Buffet), Armel Tripon (Réauté Chocolat) et Thibaut Vauchel-Camus (Solidaire en Peloton – ARSEP) ayant validé leurs inscriptions. « Aujourd’hui, nous sommes un peu en retard dans notre préparation mais cette 1000 Milles des Sables va nous imposer une dead-line pour être prêt », explique Thibaut Vauchel-Camus dont la monture, un plan VPLP construit au chantier ENATA à Dubaï, a été mise à l’eau le 20 janvier dernier. « Dans ce contexte, je pars avant tout avec le but d’avancer sur la question de la mise au point du bateau. Je ne me mets aucune pression de résultat. Mes premiers objectifs sont clairement de finir la course et de me frotter à moi-même plus qu’à mes adversaires face à qui, aujourd’hui, je ne peux pas encore rivaliser en termes d’expérience. Et pour cause, je suis en phase d’apprentissage et j’ai encore beaucoup de boulot », note le skipper de Solidaire en Peloton – ARSEP, deuxième de la dernière Route du Rhum en Class40, qui s’apprête non seulement à prendre part à sa première course à la barre de son 50 pieds, mais aussi à sa première course en multicoque en solitaire. « Ce sera parfait pour prendre ses marques », note Thibaut.

Prendre ses marques en solo

Son de cloche identique ou presque du côté d’Aymeric Chappellier. Deuxième de la dernière Transat Jacques Vabre en novembre dernier (en double avec Arthur Le Vaillant) dans la catégorie des Class40, le Rochelais se prépare en effet lui aussi à sa première course en solo sur son nouveau bateau. « Cette 1000 Milles des Sables va être un joli baptême du feu », précise le marin qui a, jusqu’alors, régaté en solitaire en Mini 6.50. « Bien sûr, il y a déjà eu pas mal d’entraînements en solo à Lorient, mais cela va permettre de bien prendre le bateau en main en configuration Route du Rhum », souligne le skipper d’AINA Enfance et Avenir rappelant justement que la dernière épreuve en solitaire pour les concurrents de la Class40 remonte à il y a deux ans, à l’occasion de The Transat bakerly. « Pour moi comme pour les autres, cette épreuve arrive très tôt dans la saison et elle va permettre de tester et de travailler différentes choses. Là, en l’occurrence, l’un des points sur lesquels nous allons bosser est le sommeil. Comme la course est relativement longue, elle permet de passer dans une phase de sommeil polyphasique. De ce fait, nous allons pouvoir procéder à des analyses. Cela sera intéressant en vue du Rhum car on le sait, en solitaire, la bonne gestion du sommeil est l’une des clés de la réussite », assure Aymeric à qui les Sables d’Olonne ont toujours plutôt bien réussi puisqu’il y a terminé 1er des Sables – Les Açores – Les Sables en 2012 en Mini 6.50, puis 3e des Sables – Horta l’an passé en Class40.

Une course intéressante à plusieurs niveaux

« Même si le principal pour moi reste de gagner la Route du Rhum en novembre prochain, la victoire sur cette 1000 Milles des Sables serait une belle manière de commencer la saison », avoue le navigateur qui aura face à lui quelques très bons clients, à l’image de Louis Duc (Carac), François Lassort (Bijouteries Lassort), ou encore Sébastien Marsset qui compte notamment deux Volvo Ocean Race (en 2012 avec Groupama puis en 2015 avec Team Alvimedica) et une tentative de record sur le Trophée Jules Verne (à bord de Spindrift en 2016). « Il va y avoir du beau monde », confirme Rodolphe Sepho qui vient, lui, pour prendre ses marques sur son nouveau bateau et, justement jauger la concurrence. « Tous les marins engagés dans la course feront le Rhum à l’automne prochain. Ça va donc être intéressant à plusieurs niveaux. En ce qui me concerne, je suis content d’avoir la possibilité de faire ma qualif en étant bien encadré par un dispositif de course. De plus, le parcours s’annonce technique et exigeant. Cela va m’obliger à être à fond et, par ricochet, me permettre de valider un maximum de choses », termine le Guadeloupéen qui a récemment troqué son ancien Pogo 40 contre un FS40, et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de l’ancien bateau de Pierre Brasseur (5e du Rhum en 2014). Bref, on l’aura compris, les marins des 1000 Milles des Sables ne viennent pas tous là pour gagner, mais la bagarre promet néanmoins d’être belle, tout autant que le spectacle !

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