Les Voiles de Saint-Barth (8-14 avril 2018) sont un pilier du circuit de régates des Caraïbes. L’épreuve a été sélectionnée par l’IMA (International Maxi Association) pour faire partie de son programme qui comprend les dix courses les plus importantes au monde comme Porto Cervo, la RORC Carribbean 600, Key West, la Copa del Rey ou encore la Fastnet Race. Avec un plateau très international – plus de 15 nationalités – l’événement fait le plein de Maxi et de bateaux ultra technologiques tel que les VOR 70 ou les TP52. L’incroyable beauté de Saint-Barth, les conditions de navigation exceptionnelles – l’endroit est idéal pour organiser des courses grâce à ses îlots naturels – et les animations à terre en font un rendez-vous incontournable sur le calendrier des marins du monde entier. Après le passage de l’ouragan Irma en septembre, l’île de Saint-Barth hisse à nouveau les voiles, en taille Maxi.

Maxi : en lice pour la Richard Mille-Maxi Cup

Pas moins d’une dizaine d’unités constitueront la prestigieuse classe des Maxi lors de cette 9e édition des Voiles de Saint-Barth. Bêtes de course 100% carbone conçues pour battre des records ou avaler des tours du monde, mais aussi voiliers de luxe pensés à la fois pour le cruising et le racing : la flotte promet de belles confrontations. Et si les vitesses de ces monstres menés par des équipages professionnels de plusieurs dizaines de navigants sont toujours impressionnantes, des surprises sont toujours possibles en fonction des ratings des uns et des autres et des conditions de navigation. Parmi les stars de la classe, on peut citer sans se tromper Rambler 88 dont le propriétaire, l’Américain George David, affectionne particulièrement les Voiles de Saint-Barth et qui revient sur l’évènement pour la septième fois cette année avec quatre victoires au compteur. Face à lui, d’autres grands habitués de l’épreuve comme Windfall, le tenant du titre chez les Maxi 2 (le plus grand bateau annoncé de cette édition 2018 avec ses 94 pieds), La Bête, l’ex Rambler 90 qui a largement été optimisé lors de l’hiver 2016-2017 avec notamment l’installation de winches hydrauliques, ou encore le Marten 72 Aragon skippé par Arco Van Nieuwland, qui a déjà testé toutes les marches du podium de l’épreuve à l’exception de la plus haute. Tous auront fort à faire face aux Maxi 72 Proteus et Sorcha ou aux VOR 70, Ocean Breeze, Green Dragon, sans oublier non plus quelques nouveaux venus, à l’image du 65 pieds Brésilien Camiranga qui s’est récemment illustré sur la Heineken Regatta, le CNB 66 Althane, tout dernier-né du chantier CNB Yachting Builders mis à l’eau en juin 2017, ou de Simple Harmony, le Swan 68 de Cliff Asbel, qui reste compétitif grâce à d’importants travaux de « refits ». Nouveauté 2018, outre la montre traditionnellement mise en jeu dans la classe, l’équipage vainqueur cette année se verra l’honneur d’être le premier à brandir la Richard Mille-Maxi Cup.

Multicoques : une importante flotte

Catamaran ou trimaran, 30 ou 66 pieds, bateaux vintage ou bateaux dernier-cri : il y en aura pour tous les goûts parmi les multicoques engagés aux Voiles de Saint-Barth cette année. Une chose est sure, les propriétaires de multicoques affichent clairement leur engouement pour l’épreuve. « Jamais nous n’avons eu autant de demandes d’inscriptions dans cette classe. Le cru 2018 s’annonce clairement comme une édition record en termes de participations pour les bateaux à deux ou trois coques », s’enthousiasme Luc Poupon, le Directeur de course qui a choisi de diviser la flotte en deux, avec d’une part les OMA et d’autre part les International Multihull Rating Rule. A suivre, les Gunboat prévus en nombre et au sein desquels la bagarre promet d’être féroce avec, par exemple, Thirst, Flow ou encore Phaedo, le 66 pieds de l’Américain Lloyd Thornburg, qui avait remporté l’épreuve en 2015 sur un précédent bateau.

Spinnaker : titres et enjeux

La concurrence s’annonce coriace dans cette catégorie, très représentée à la 9ème édition des Voiles. Il y a ceux qui ont déjà remporté les Voiles et qui reviennent avec de grosses ambitions, à l’image de Lazy Dog, le Melges 32 du Portoricain Sergio Sagramoso, Crédit Mutuel, le Sun Fast 3200 de Marc Emig et d’Hervé Hejoaka, triple vainqueur de l’épreuve sur différents supports. Reste que les dés sont loin d’être jetés car de nouveaux arrivants comptent bien jouer leur carte, à commencer par Albator, le bateau le plus récent de la flotte des Voiles de Saint-Barth. Mis à l’eau en septembre dernier à Saint-Tropez, ce plan Bernard Nivelt et Alexis Muratet est une version MkII du NMD 43 Teasing Machine aux performances remarquables, et il a d’ailleurs montré une partie de son potentiel lors de la RORC Caribbean 600, en février dernier, en s’imposant en IRC1. Autre « bizuth » des Voiles à surveiller de près : Gordon’s, le Baltic 50 battant pavillon suisse skippé par Koening Juerg qui a déjà largement sévit en Méditerranée sur des courses telles que la Giraglia ou la Rolex Middle Sea Race. Idem pour Avanti de Jeremi Jablonski qui a jusqu’alors, régulièrement cumulé les podiums des Iles Vierges Britanniques. Chez les Melges 24, là aussi la bagarre promet d’être belle. eam Island Water World, le tenant du titre revient cette année avec la ferme intention de le défendre. Régulièrement présent sur le championnat du Monde de la série, il maîtrise son sujet sur le bout des doigts tout comme les spécificités du plan d’eau des Voiles de Saint-Barth. Et pour cause, non seulement il vient en « voisin », mais en plus il a déjà participé à l’épreuve à cinq reprises. Bref, la compétition s’annonce ardue autant que passionnante à tous les étages !

A l’écoute…

Bruno Magras : « L’île est de retour sur les rails »

Six mois après le passage du cyclone Irma, la reconstruction se poursuit sans relâche et sur l’île de Saint-Barthélemy, le cataclysme est de moins en moins perceptible. Le point avec Bruno Magras, le Président du Conseil territorial.

Comment se porte Saint-Barth aujourd’hui ?

« L’île de Saint-Barthélemy est de retour sur les rails. Nous souffrons cependant de deux handicaps. Le premier est une insuffisance de la capacité hôtelière. Quelques établissements ont déjà réouvert leurs portes et une multitude de villas sont disponibles mais de nombreux hôtels sont toujours en cours de reconstruction. Le second concerne l’aéroport de Juliana, à Saint-Martin. Ce dernier fonctionne, certes, mais il n’a plus la même capacité qu’auparavant. Heureusement, différentes options sont possibles via la Guadeloupe ou Porto Rico ».

Le retour de l’activité touristique est-elle palpable sur l’île ?

« Les choses se passent bien. Mieux que ce que l’on craignait au départ. Les infrastructures sont opérationnelles. Nous avons notamment reçu beaucoup de gens sur l’île ainsi que de nombreux bateaux dans le port de Gustavia lors du jour de l’an et, plus récemment, lors de la St. Barth Bucket Regatta. La situation n’est pas désespérante, loin de là ! »

Un évènement tel que les Voiles de Saint-Barth est-il important dans ce contexte ?

« Il est indiscutable que les Voiles contribuent à redynamiser et à drainer l’économie afin d’ aider à passer le cap difficile. C’est un évènement encourageant pour nous et je remercie les organisateurs d’avoir choisi de le maintenir. Avoir une activité de ce type va assurément mettre un peu de baume au cœur à la population. »

Run Team Eco : l’éco-citoyenneté arrive en courant aux Voiles

Le concept de la Run Eco Team est simple : courir ou marcher sous le thème 1RUN1DECHET « COURIR POUR UN MONDE PLUS PROPRE ». Pour cette édition des Voiles de Saint-Barth, les organisateurs ont décidé de s’associer à Tiru-Ouanalao Environnement en ajoutant à leur programmation cette course éco-citoyenne. Celle-ci a d’ores et déjà séduit de nombreux runners à travers le monde, parmi lesquels, Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, le prince Albert II de Monaco, Laury Thilleman ou encore Alessandra Sublet, la marraine des Voiles 2018, qui sera bien entendu présente à cette nouvelle épreuve. Le rendez-vous est donc pris pour la journée du 15 avril, dès 8 heures, Zone de Public, pour un parcours de six kilomètres.

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