Avec les conditions anticycloniques annoncées, les concurrents se sont levés mercredi matin avec une grande impatience, s’attendant à voir un Mont Blanc en épaisse robe blanche. Mais il fallait en réalité monter au moins jusqu’au sommet du Mont Joux à presque 2000 mètres pour voir se déchirer le voile d’un épais brouillard.

La couche d’inversion avait décidé de laisser durer le suspens sur la gare intermédiaire du Bettex.
«Ce n’est pas grave, le plaisir sera proportionnel à la montée du désir » commentait avec malice l’alpiniste Erwan Le Lann qui ne voyait pas d’inconvénient à courir le slalom géant de la matinée dans la purée de pois. Il fallait ouvrir grand les yeux pour voir la porte suivante et c’est Steve Ravussin qui résumait le mieux l’impression générale en déclarant « Cela ressemble au slalom en aveugle, qu’on a couru les yeux bandés l’an passé ! ».

Avec la neige douce, le tracé semblait assez simple au premier abord, mais réservait tout de même son lot de pièges. A force de passages, les virages se creusaient vite, révélant un fond dur qui ne régalait que les spécialistes aux skis affutés comme des rasoirs. Mais ce sont les tout derniers mètres qui ont fait le plus mal. Après un profil peu pentu sur 90% de l’itinéraire, le dernier mur plongeait sur l’arrivée avec deux portes particulièrement difficiles à aller chercher. Surtout en arrivant lancé comme une balle … Si les petites bombes des clubs de ski de St Gervais et de St Nicolas de Véroce évitaient tous les pièges avec un brio à faire pâlir les skieurs chevronnés, plusieurs gloires de notre ski national y laissaient des plumes. Le « KL’iste » Philippe Goitschel y plantait sa première m anche, tandis qu’Aurélien Ducroz y laissait filer la victoire sur le fil, au profit de Julie Duvillard, toute heureuse de prendre sa revanche.

Après un déjeuner revigorant au restaurant des Communailles, la joyeuse troupe retrouvait le traditionnel rythme infernal du Trophée avec une des spéciales la plus intense de l’épreuve : le biathlon. Rassemblant enfants, marins et montagnards dans un exercice alliant la violence physique d’un sprint en ski de fond avec le calme et la précision d’un tir à la carabine, le biathlon a su mettre les jambes et les nerfs de toutes et tous à rude épreuve.

La nuit et un brouillard glacial tombaient pour la Sky Race, une montée sèche de 400 mètres entre les Chattrix et le restaurant Le Schuss au Plan de la Croix. L’occasion rêvée de se « finir », du moins pour les humains, ceux qui ne virent la frontale du champion de ski-alpinisme Tony Sbalbi que quelques secondes après le départ … Celui-ci n’ayant mis que onze minutes pour boucler l’ascension et laissant le second à plus de quatre minutes. On peut se demander si ce « mutant » appartient encore à notre monde !

Classement général après 5 épreuves

1 : Daniel DULAC, Christopher PRATT, Eliott BIBIER COQUATRIX

2 : Aurélien DUCROZ, Steve RAVUSSIN, Louis NICOUD
3 : Tony SBALBI, Anthony MARCHAND, Zélie GRANDJACQUES
4 : Wilfrid FORGUES, Yvan BOURGNON, Sophie MERKS
5 : Philippe GOITSCHEL, Eric PERON, Louison SERRE

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