88 équipages dans les starting-blocks pour la 2e étape
Six mois après la première étape de la Transquadra – Martinique, course transatlantique réservée aux marins amateurs de plus de 40 ans, les 88 équipages (63 doubles et 25 solitaires) engagés se préparent à disputer leur deuxième étape entre Madère et la Martinique. Objectif « performance » pour certains, premier grand saut dans l’Atlantique inconnu pour d’autres… Coup d’envoi le 10 février au large de Quinta do Lorde, à Madère ; cap sur le Marin, en Martinique, que les premiers devraient rallier autour du 25 février.
Il y a ceux qui ont navigué, parce qu’ils ne peuvent vivre sans leur dose régulière d’eau salée et de régates au contact. Il y a ceux qui se sont plongés dans les bibles du routeur Jean-Yves Bernot. Il y a ceux qui se sont fait happer par leur vie professionnelle. Il y a ceux qui ont fait tout ça… Vivre sa Transquadra est un perpétuel compromis entre la vie « normale » et la course. C’est un quotidien augmenté d’une dimension géniale aux saveurs infinies de grand large, d’adrénaline, de dépassement de soi, de rêves tropicaux et de bonnes rigolades entre amis marins, au Marin…
C’est dur de se passer de son bateau pendant 6 mois !
Dans 18 jours précisément, après un automne et une moitié d’hiver à terre, les 152 concurrents engagés sur la Transquadra – Martinique s’élanceront sur la deuxième partie de cette épreuve pas comme les autres : l’étape majeure, celle de la véritable traversée de l’Atlantique.
« Etre privé de son bateau pendant 6 mois, c’est la grosse punition ! » annonce Alexandre Ozon, vainqueur en solitaire de l’étape Lorient/Madère.
« Je n’imaginais pas qu’il serait si difficile de se passer de son bateau pendant si longtemps : ça fait un grand vide », confirme Eric Thomas, skipper de Big Z, vainqueur de l’étape Barcelone / Madère en solitaire.
Le premier grand saut transatlantique
Bon nombre des coureurs engagés sur cette course transatlantique se préparent à réaliser leur toute première traversée de l’Atlantique : un véritable défi dans la course.
« Il y a de l’émotion, de l’appréhension : je ne sais pas comment je vais vivre cette longue période en solitaire, il ne faudra pas faire d’erreur… C’est ce que l’on va chercher, du dépassement de soi », confie Eric Thomas.
« Avant la première étape, j’avais clairement une appréhension, c’est une grande première pour nous, mais là du coup, nous sommes plus focalisés sur la recherche de performance… », avoue Walden Bonpaix, en double avec Eric Gilbert sur le Sun Fast 3200 Flash.
Compétiteur un jour…
En effet, quel que soit le classement et l’expérience, il est clair que le sel de la compétition donne toute sa saveur aux autres plaisirs maritimes de cette grande aventure humaine.
« Notre première place nous met un peu de pression, les écarts sont faibles, nous avons très envie de garder cette position, ça fait partie du plaisir de la course. Nous allons jouer le jeu même si on sait que tout peut arriver. Comme dit Fabrice nous allons aborder cette 2e étape »A fond ! Et ensuite, on accélère ! » », résume Pascal Chombart de Lauwe, skipper d’Ogic, vainqueur en double de l’étape Lorient/Madère avec Fabrice Sorin.
« Cette course reste avant tout une aventure pour moi, mais j’avoue que je serai content de me confronter à la flotte Atlantique… », ajoute Eric Thomas.
« Je suis un compétiteur, mais pas question de prendre de risques pour aller chercher la victoire », souligne Alex Ozon.
4 à 5 jours après le départ, les dés sont jetés !
2700 milles, 5000 km, une quinzaine de jours de régate : la 2e étape, c’est donc le gros morceau de cette épreuve à deux temps. Pour les solitaires, c’est avant tout le gros défi, l’infini plaisir aussi… Pour tous, la course se joue 4 à 5 jours après avoir quitté Madère. Il y aura les partisans de la route sud, plus longue mais, avec l’espoir de toucher des alizés. Et ceux qui iront chercher une trajectoire plus directe, parfois contre le vent…
Mico Bolo, directeur de course de la Transquadra – Martinique : « Sur cette deuxième étape, c’est clairement la météo qui fait la loi. Une fois que les concurrents ont pris leur option (sud ou nord), soit 4 à 5 jours après le départ de Madère, les dés sont jetés. Lors de la dernière édition, c’était flagrant : les favoris sont presque tous partis sur une route médiane, et ils ont tous été bloqués par une bulle anticyclonique. En revanche, les deux bateaux les plus extrémistes de la flotte, l’un très au nord et l’autre vraiment très sud, sont arrivés avec 15′ minutes d’écart l’un de l’autre et dans le top ten !! »
Vivement le 10 février
D’ici une dizaine de jours, les 152 concurrents de cette Transquadra – Martinique vont s’envoler vers Madère pour retrouver, enfin, leurs voiliers respectifs qui patientent depuis juillet dernier, bien à l’abri sous la piste de l’aéroport de Funchal.
Premier objectif : remettre à l’eau au plus vite pour s’entrainer, reprendre ses marques, se mettre dans le bain.
Deuxième objectif : savourer les retrouvailles avec les autres concurrents ! « Nous nous sommes tous appelés cet hiver, de véritables liens se sont créés entre nous ! », commente Eric Gilbert.
Le coup d’envoi de cette 2e étape sera donné le samedi 10 février, au large de Quinta do Lorde.