Unique dans son format du double réservé aux voiliers monocoques de la Class40, la Normandy Channel Race proposera en mai prochain, et pour la 9ème année consécutive, aux prétendants à la Route du Rhum une formidable occasion de se confronter sans retenue tout au long de son parcours d’exception. Une opportunité rare pour les marins de jauger leurs bateaux dans à peu près toutes les configurations imaginables de navigation, tant les rivages Britanniques, Irlandais ou Français de la Manche et de la mer d’Irlande rivalisent de changements et de diversité météos. La spectaculaire évolution des Class40 qui séduit saison après saison des skippers talentueux venus du monde entier, ajoutée à la délicieuse complexité du parcours, garantissent édition après édition une Normandy Channel Race palpitante, incertaine et débridée, du coup de canon aux franchissements de la ligne d’arrivée. La grande classique normande consacre ainsi depuis près de 10 ans des skippers capables de briller ensuite, à l’instar des Thomas Ruyant, Tanguy Delamotte, Sébastien Rogues, Jorg Riechers ou Phil Sharp… sur tous les supports océaniques.

Qui pour succéder à Phil Sharp?

Le palmarès de la Normandy Channel race échappe depuis 2015 aux navigateurs Français, preuve de la belle internationalisation de la Classe, et de l’attraction qu’exerce l’événement voulu et créé par Manfred Ramspacher en 2010. Une belle armada de voiliers battant pavillons étranger est attendue, où figureront Japonais, Allemands, Belges, Néerlandais et Italiens, tous armés pour prolonger cette hégémonie internationale. Le record de participation établi à 27 unités pourrait, avec l’afflux de tous ces coureurs étrangers, être battu cette année…

Il faudra compter sur eux…

Brillant vainqueur de la dernière Transat Jacques Vabre, Maxime Sorel (V and B) apprécie particulièrement la Normandy Channel Race pour son exigence de polyvalence, chez les marins comme pour les bateaux. Après deux places de 3ème en 2016 et 2017, le Malouin lorgne avec envie sur la plus haute marche du podium : « Nos nombreuses modifications effectuées sur V and B en 2017 ont montré leur efficacité entre Le Havre et Salvador de Bahia l’automne dernier. Je reviens à Caen avec des ambitions assumées de victoire. Je n’ai pas encore défini qui sera mon binôme. Il devra être un compétiteur acharné car cette épreuve ne pardonne aucun relâchement. »

Une ambition de victoire que partage nombre de protagonistes de la classe, à commencer peut-être par Louis Duc et Aymeric Chappelier, aux commandes de deux des voiliers les plus récents de la Classe, Carac et Aïna Enfance et Avenir. Les deux hommes insistent sur la qualité du plateau qui va les contraindre à tirer le meilleur parti de leurs montures : « On attend à Caen tous les prétendants à la Route du Rhum » souligne le Normand Louis Duc, « et ils sont nombreux. Bien malin qui peut seulement pronostiquer le podium. La Normandy Channel Race est une course de fourbes » muse Louis. « Il se présente tant de coups météos tordus, qu’il faut être diablement inspiré pour s’en sortir. C’est une course idéale pour jauger les bateaux et les faire évoluer, notamment lors de la traversée de zones de transition. Les Class40 sont très violents et nos principaux travaux de l’hiver portent sur la mise en sécurité du cockpit, avec la pose de mains courantes et de mousses protectrices. »

Aymeric Chappelier participera pour la troisième fois à la grande boucle Normando-Anglaise. « C’est une épreuve très relevée que j’aime particulièrement. On y est très sollicité en terme de manœuvres et de stratégie. Les nombreux « passages à niveau » redistribuent souvent les cartes. Idéal pour progresser! Notre Mach 40 Aïna Enfance et Avenir est en phase d’optimisation. On sait depuis la Transat Jacques Vabre que l’on peut tirer très fort sur les machines, et atteindre des performances étonnantes. Face à une concurrence relevée, cette Normandy Channel Race s’annonce particulièrement excitante. »

Si les bateaux les plus récents attirent naturellement les faveurs des suffrages, la spécificité de la Class40 est aussi la belle longévité de ses unités. On ne peut ainsi, caprices du parcours obligent, exclure des accessits des navigateurs aussi expérimentés que le duo Miranda Merron-Halvard Mabire (Campagne de France), malheureux sur la Transat Jacques Vabre et en quête de rachat. Les Normands de Normandie-Evernex ont impressionné entre Le Havre et Salvador. Ils auront à coeur de briller au printemps prochain en leur jardin anglo-normand. Et comme les années précédentes un classement Vintage valorisera les Class40 de cette catégorie où la concurrence ne sera pas moins rude.

Rendez vous le 23 mai à Caen

Le bassin Saint Pierre de Caen revêtira de nouveaux ses habits de fête du mercredi 23 mai au coup de canon de départ du dimanche 27 mai. Moins d’une semaine plus tard, les protagonistes reviendront saluer les Normands dans ce même bassin. Tous les partenaires institutionnels et privés de l’épreuve travaillent en harmonie pour offrir aux Normands et aux Caennais un moment amical et festif autour des belles valeurs de compétition et de partage propres aux navigateurs océaniques.

Rappel du Palmarès

  • 2010 : Thomas Ruyant – Tanguy Leglatin – Destination Dunkerque (F)
  • 2011 : Tanguy Delamotte – Sébastien Audigane – Initiatives Saveurs (F)
  • 2012 : Ned Collier Wakefield – Sam Goodchild – Concise 2 (GB)
  • 2013 : Jörg Riechers- Pierre Brasseur – Mare (D)
  • 2014 : Sébastien Rogues – Fabien Delahaye – GDF Suez (F)
  • 2015 : Nicolas Troussel – Felix Pruvost – Bretagne Crédit Mutuel (F)
  • 2016 : Pablo Santurde – Fidel Turienzo – Tales II (ESP)
  • 2017 : Phil Sharp – Pablo Santurde -Imerys (GB)

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