Le Club des Cinq
La crème de la crème des régatiers s’est donné rendez-vous aujourd’hui à Nassau pour cette première journée des Stars Sailors League Finals. Comme attendu le clash des titans a bien eu lieu en baie de Montagu, à quelques encablures du Yacht Club de Nassau. Outre les spécialistes du Star, les SSL Finals accueillent aussi trois vainqueurs de la Volvo Ocean Race, deux détenteurs du Trophée Jules Verne, des vainqueurs de l’America’s Cup et aussi de nombreux Médaillés Olympiques et Champions du Monde.
Deux manches étaient au programme du jour. Régates disputées dans des eaux turquoise dignes des plus belles brochures de vacances des Bahamas. Les vingt-cinq équipages ont pu profiter d’une eau limpide et d’une brise d’Est relativement stable à 12-15 nds.
La première manche du jour s’est jouée sur la gauche du plan d’eau. Paul Cayard/Phil Trinter et Mark Mendelblatt/Brian Fatih, suivis par les VIPs comme le double champion du monde de Moth Paul Goodison qui navigue avec l’Allemand Frithjof Kleen, véritable légende du Star. Premiers à la marque au vent, Mendelblatt/Fatih prennent un bel avantage avec cinq longueurs d’avance sur Goodison/Kleen suivis par Cayard/Trinter. Sur le portant, l’expérience payait et Mendelblatt/Fatih s’envolent devant pour ne plus lâcher la tête de la course et s’octroient une première victoire de manche. Les Américains, doubles vainqueurs des SSL Finals, ont montré qu’il fallait clairement compter sur eux pour la suite des événements.
« Le portant était particulièrement bien réussi, bien mieux que ce que nous avons fait jusqu’à présent, » avoue Mendelblatt. « Le rocking et le pumping étaient illimités aujourd’hui. C’était impressionnant de voir comment les Finnistes sont capables de pousser leur Star au portant. Nous nous étions, en comparaison, trop sages ! »
Derrière, Robert Scheidt, cinq Médailles Olympiques dont deux d’Or, et son équipier Henry Boening réussissent à doubler les Anglais pour s’emparer de la seconde place.
« Je connais bien Goodie de mes années de Laser, » avoue Scheidt. « Il doit avoir de très bons réglages, un bon bateau et un bon équipier. Il augmente, avec les autres VIPs, le niveau global de l’épreuve qui n’a jamais été aussi élevé. »
Sur la seconde manche, la gauche payait elle aussi. Goodison/Kleen sont une fois de plus au rendez-vous et réussissent à virer la bouée au vent en tête à la barbe de Xavier Rohart et son équipier Pierre-Alexis Ponsot.
Une fois de plus l’expérience des spécialistes du Star a payé au portant et les Français s’installent en tête devant Mendelblatt/Fatih qui prennent le meilleur sur Goodison/Kleen. Rohart/Ponsot gère ensuite leur avance sans prendre de risque, ce qui ne fût pas le cas pour d’autres concurrents, comme Mendelblatt/Fatih et le Champion du Monde de Star Eivind Melleby qui touchent la bouée au vent et écopent d’une pénalité. Au final, les Polonais réussissent à s’emparer de la 3e place derrière Scheidt/Boening qui s’installent en tête au classement général avec 1 point d’avance sur Kusznierewicz/Zycki. Derrière les écarts sont très faibles alors que les cinq premiers se tiennent en tout juste 3 points.
« Le duel était serré, » confirme Pierre-Alexis Ponsot. « Nous avons pris la décision de rester à l’extérieur à la bouée au vent pour mieux gérer notre trajectoire et trouver le bon tempo entre les vagues et le pumping. Le près était plus difficile aujourd’hui. Avec des vagues très courtes, il fallait tout donner au rappel. »
De retour à terre, Goodison est aux anges. « Beaucoup de nos concurrents ont des années de pratique de Star et moi tout juste dix jours, » sourit Goodison. « Le Star me rappelle mes années de Laser quand tu débarques en début de saison avec un manque certain d’entraînement et de préparation physique. Ici je redécouvre des muscles totalement oubliés ! C’est très impressionnant de se retrouver à régater à Nassau avec toutes ces célébrités. J’étais un peu inquiet de débarquer ici. Cela ne devait clairement pas être une partie de plaisir, mais je me suis bien entouré avec Freida (Kleen) et son bateau préparé aux petits oignons. Je remarque que le portant se joue comme en Laser à la barre et au rocking. Malheureusement je suis un peu léger comparé aux autres et je ne peux pas pomper aussi fort et du coup nous perdons des places au portant. Mais nous nous en sortons bien au final. »
Cette première journée à deux manches est une bonne mise en jambe pour la suite des qualifications des SSL Finals. Ce mercredi quatre manches sont au programme.