Deux jours après avoir franchi le Cap Horn, François Gabart est confronté à des conditions de vent et de mer difficiles au large de l’Argentine, qui mettent à rude épreuve le bateau et le bonhomme. Le décor va progressivement changer mercredi, avec une dorsale anticyclonique qui va permettre au skipper du trimaran MACIF de se pencher une nouvelle fois sur la réparation de sa galette de J2. Il espère être à l’équateur le week-end prochain.

L’objet : la galette de J2 (ter)

Ce sera le feuilleton bricolage de ce tour du monde. Une nouvelle fois, François Gabart doit faire face à la casse de sa galette de J2, due aux chocs répétés subis par le trimaran MACIF lorsqu’il est lancé à pleine vitesse dans les vagues. « Je ne suis jamais allé aussi vite dans ces conditions. Quand tu rentres à 40-45 nœuds dans la vague, ça fait pas mal de dégâts devant, ça risque d’être le sujet jusqu’à Ouessant », confirmait lundi le skipper. Déjà réparée deux fois, cette galette fixe (contrairement à celle du J1 qu’il peut démonter et transporter dans son cockpit) fait donc encore des siennes et empêche le Charentais de rouler son J2 (voile d’avant intermédiaire). Ce qui est assez problématique dans les conditions de vent fort à très fort rencontrées depuis lundi (de 35 à 45 nœuds, avec claques à 50) qui nécessiteraient le passage au J3, voile plus petite. Et pas question avec ce vent et la mer qui va avec, d’aller réparer à l’avant de la coque centrale. D’où la période assez stressante vécue ce mardi par François Gabart qui devrait pouvoir intervenir sur la galette mercredi lorsque les conditions seront plus calmes.

Le programme : vent fort, dorsale, dépressions tropicales, alizé et équateur !

Comme souvent dans la remontée de l’Atlantique Sud, François Gabart va rencontrer un large panel de conditions météo jusqu’au passage de l’équateur, qu’il prévoit, « si tout va bien », le week-end prochain. « L’idée aujourd’hui, c’est de sortir de la zone de vent fort dans laquelle je me trouve et où je me fais bien brasser, a-t-il expliqué mardi dans la courte vacation hebdomadaire, météo musclée oblige, organisée au siège niortais de la Macif. Je vais ensuite traverser une dorsale anticyclonique, ce qui fait que je ne serai pas très rapide à partir de demain (mercredi) et que je pourrai effectuer les bricoles prévues. Après, l’objectif sera d’aller récupérer l’alizé, et pour cela, il va falloir slalomer pendant 24-36 heures dans les dépressions un peu orageuses qui se forment au large de Cabo Frio, à la pointe est du Brésil, et génèrent un vent instable. Et une fois dans l’alizé d’est-sud-est, j’aurai un long bord tribord (vent venant de la droite, ndlr) jusqu’à l’équateur ».

L’état de santé : la fatigue gagne du terrain

Après un Grand Sud très intense, dans lequel le skipper et son trimaran MACIF auront été secoués, la fatigue des plus de 31 jours de mer commence forcément à se faire sentir, d’autant que la mer s’est creusée depuis lundi, rendant les chocs très violents à bord. Difficile dans ces conditions de trouver le sommeil pour François Gabart qui reconnaît une certaine usure : « Même si je n’ai pas eu trop de manœuvres en fin de Pacifique et que j’ai pu faire des siestes assez longues, je ne récupère pas aussi vite que je récupérais avant et ça va probablement durer jusqu’à la fin du tour du monde ». Comme son bateau, le marin déplore également quelques « petits bobos », notamment un au doigt. « Ce sont de petits détails à surveiller avec la plus grande attention pour ne pas qu’ils dégénèrent », a-t-il expliqué. Bref, l’heure est à faire le dos rond en attendant des jours meilleurs…

Les infos clés du record autour du monde

• Date de départ : Samedi 04 novembre à 10 h 05 minutes (heure française)
• Nombre de milles parcourus depuis départ : 20 769 milles (soit 33 424 kms)
• Nombre de milles restant à parcourir : 5 755 milles (soit 9 262 kms)
• Temps de passage Ouessant / Equateur : 05 j 20 h 45 min
• Temps de passage Ouessant / Bonne Espérance : 11 j 20 h 10 min
• Temps de passage Ouessant / Cap des Aiguilles : 11 j 22h 20 min
• Temps de passage Ouessant / Cap Leeuwin : 19 j 14 h 10 min
• Temps de passage Ouessant / Cap Horn : 29 j 03 h 15 min