François Gabart maître du temps !
Moins de deux jours après avoir pulvérisé son propre record de la distance parcourue en 24 heures (851 milles), François Gabart a franchi jeudi matin à 8h25 (heure française) la longitude du Cap des Aiguilles, qui marque l’entrée dans l’océan Indien, après 11 jours 22 heures et 20 minutes de mer. Un temps exceptionnel, puisque non seulement le skipper du trimaran MACIF améliore de 2 jours 6 heures et 24 minutes le temps de passage en 2016 de Thomas Coville, détenteur du record du tour du monde en solitaire, mais il établit en outre le meilleur chrono absolu au Cap des Aiguilles, solitaire et équipage confondus !
C’est une performance extraordinaire qu’aura accomplie François Gabart dans l’Atlantique Sud. Passé à l’équateur le vendredi 10 novembre après 5 jours 20 heures et 45 minutes, avec un léger retard de 3h34 sur le chrono de Thomas Coville un an plus tôt, le skipper de MACIF s’est offert une diagonale équateur-Cap des Aiguilles à très haute vitesse : il est en effet entré dans l’océan Indien ce jeudi matin à 8h25 (il avait auparavant franchi le Cap de Bonne-Espérance à 6h15) après 11 jours 22 heures et 20 minutes, soit 2 jours 6 heures et 24 minutes d’avance sur le temps de passage de Sodebo en 2016, à qui il aura repris quasiment deux jours et demi dans l’Atlantique Sud.
Mieux, François Gabart s’offre le meilleur temps absolu, solitaire et équipage confondus, sur ce tronçon Ouessant-Cap des Aiguilles, faisant mieux que Banque Populaire V qui, en 2011 sur le Trophée Jules-Verne avec 14 hommes d’équipage à bord, avait mis 11 jours 23 heures et 49 minutes pour entrer dans l’océan Indien, soit un différentiel de 1 heure et 29 minutes en faveur de MACIF ! En tout, François Gabart aura mis 6 jours 1 heure et 35 minutes pour dévaler l’Atlantique Sud, là encore un nouveau chrono de référence absolu, puisque Banque Populaire V, jusqu’ici le plus rapide sur le tronçon équateur-Cap des Aiguilles, avait mis 6 jours 8 minutes et 54 secondes en 2011, tandis que le temps de Thomas Coville en 2016 était de 8 jours 11 heures et 33 minutes !
Pour atteindre de telles vitesses, MACIF aura bénéficié de conditions idéales, avec un anticyclone de Sainte-Hélène décalé dans l’est et une bonne dépression au large de l’Argentine pour le pousser, ce qui lui a permis de « couper le fromage » au lieu d’être obligé de le contourner en longeant les côtes sud-américaines. Dans le même temps, le skipper n’aura pas ménagé sa peine, malgré une casse de latte qui l’a obligé lundi à affaler la grand-voile le temps de la réparation, conscient de l’opportunité qui se présentait à lui d’atteindre l’Afrique du Sud dans un temps exceptionnel. Le voilà désormais entré dans l’océan Indien avec un matelas d’avance sur Thomas Coville qui ne sera pas de trop, puisque ce dernier avait signé l’an dernier une traversée express et record (en solitaire) de l’Indien en 8 jours 12 heures et 19 minutes.