Cap à l’Ouest !
Le ballet des 37 duos partis à 13h35 dans un décor grandiose au large du cap de la Hève file désormais bon train vers la pointe de Barfleur. Avec une mer très creuse et un vent de nord-ouest pour 15-18 nœuds, l’entame de la 13e édition de la Transat Jacques Vabre se montre technique et tactique. Les manœuvres et changements de voile rythmeront la première nuit des marins qui vont devoir composer avec un vent forcissant puis mollissant, et surtout de forts courants à la pointe du Cotentin.
Pointage des trois premiers de chaque classe à la bouée France 3 devant Etretat
- Ultime : Prince de Bretagne, Sodebo Ultim’, Maxi Edmond de Rothschild
- Imoca : SMA, Bastide Otio, St Michel-Virbac
- Multi50 : FenêtréA – Mix Buffet, Réauté Chocolat, Arkema
- Class40 : Team Work, Région Normandie Junior Senior By Evernex
Nuit blanche à venir
« La première nuit en mer, on ne dort jamais beaucoup. Le début de course est important, il donne le ton » soulignait ce matin Gwénolé Gahinet, co-skipper de SMA avant de partir. Autant dire que dans chacune des 4 classes les marins vont pousser leur monture à 100% de leur potentiel. Mais si les Ultimes devraient déjà parer Ouessant aux alentours de minuit et les Multi50 en terminer avec la Manche en milieu de nuit, les Imoca et les Class40 seront les moins bien servis côté courant. Ils vont subir la renverse à la pointe du Cotentin et vont devoir négocier intelligemment ce paramètre qui va déjà creuser des écarts.
Class40
- TeamWork40
- Carac
- Aïna Enfance & Avenir
Multi50
- Arkema
- FenêtréA – Mix Buffet
- Ciela Village
Imoca
- SMA
- Bastide Otio
- Malizia II
Ultim
- Maxi Edmond de Rothschild
- Sodebo Ultim’
- Prince de Bretagne
ILS ONT DIT
Sébastien Josse, skipper de Maxi Edmond de Rothschild (Ultime)
« La traversée s’annonce rapide. On va rencontrer des conditions que nous n’avons jamais eu avec ce bateau. Notre but c’est d’arriver à Salvador de Bahia le mieux possible, sans doute que nous ferons le dos rond les deux premiers jours. Le stress du départ, on le ressent dès le passage de l’écluse car il n’y a qu’un mètre de chaque côté du bateau. Il faut être concentré sur la phase de départ même si on a la boule au ventre. »
Alan Roura, skipper de La Fabrique (Imoca)
« J’ai envie d’y aller ! C’est la première grande course avec le bateau et j’ai hâte. Je me sens calme, c’est la première fois d’ailleurs que je me sens aussi zen. C’est agréable. Je suis serein avec le bateau et la météo. On a déjà une idée dans la tête sur les voiles, on s’est fait le schéma des premières 24 heures car ce sont les plus importantes. On est en mode attaque ! On y va pour attaquer et jouer les outsiders, on croise les doigts ! »
Alexis Loison, co-skipper de Carac (Class40)
« Avec Louis (Duc), on se sent bien, on se sent prêts, ça fait un petit moment qu’on piétine donc on a vraiment envie d’y aller. Il y a quand même de l’appréhension aussi de ne pas casser au départ, de faire un bon départ et une bonne sortie de Manche parce que je pense que c’est important pour la suite. On est pressés de partir et concentrés. Il faudra attaquer fort, c’est ce qu’on s’est dit avec Louis. Pendant 48h on sera vraiment au taquet. »
Kito de Pavant, skipper de Bastide Otio (Imoca)
« On est très sereins avec Yannick (Bestaven), on a une bonne équipe, un bon environnement, ça aide, c’est bien agréable. On sait exactement le déroulé du début du régate, les manœuvres à faire, ce qui va se passer après Etretat, notamment le virement de bord, les changements de voiles. On va rajouter de la toile, puis en enlever, notre programme de la journée est parfaitement établi. »
Aymeric Chappellier, Aïna Enfance & Avenir (Class40)
« Il y a 20-25 nœuds ce matin, ce n’est pas non plus catastrophique. Le vent va mollir relativement vite dès la pointe du Cotentin, avec ensuite la dorsale qui pousse dès la pointe Bretagne. Le plus stressant, c’est la zone de molle car il y aura du courant fort. J’ai bien dormi, le bateau est prêt, on s’est bien préparé physiquement, sportivement et techniquement avec Arthur. L’objectif, c’est de passer dans les premiers derrière le front et après ce sera l’autoroute des vacances ! Le vrai stress, c’est plutôt au départ avec le risque de collision.
Erwan Le Roux, skipper de FenêtréA – Mix Buffet (Multi50)
« Trois victoires dans la Transat Jacques Vabre n’y change rien, on a toujours cette petite boulle qui grossit quand on part du ponton et elle disparaît petit à petit quand on navigue parce que c’est ça qu’on sait faire. Tout est calé mais un grain de sable peut gripper la machine. Il faut rester concentré et puis penser à dormir, se reposer avant le front. C’est la clé de la lucidité et de la tonicité. »