Mindelo, dernière station avant l’autoroute
Ian Lipinski (Griffon.fr) devrait embouquer le chenal entre les îles de Santo Antao et Sao Vicente aux premières heures du jour, voire en fin de nuit, s’il parvient à conserver le rythme actuel. Dans son sillage, une vingtaine de concurrents pourraient se succéder dans la journée. Les solitaires qui ont annoncé leur intention de faire escale à Mindelo ne devraient pas toucher terre avant lundi.
Après trois jours de course, Ian Lipinski possède déjà 45 milles d’avance sur Simon Koster (Eight Cube Sersa) et 67 sur Jörg Riechers (Lilienthal). Dès que les conditions se durcissent un tant soit peu, le plan Raison et son skipper se révèlent intouchables. Les régatiers ont coutume de dire que la vitesse rend intelligent ; la trajectoire de Ian Lipinski semble le confirmer. Choix d’options tranchées sans être trop radicales, bonne gestion des trajectoires, il n’y a pas grand-chose à jeter. Autre enseignement de ce début de course : l’avenir semble bien appartenir aux museaux ronds puisque le premier nez pointu, Romain Bolzinger (Spicee.com) se trouve distancé dans la course au podium, malgré une trajectoire orientale le long des côtes d’Afrique assumée.
Le chemin des dames
En série, ce sont les Pogo 3 qui se taillent la part du lion. Tanguy Bouroullec (Kerhis – Cerfrance) continue de mener la danse devant Erwan Le Draoulec (Emile Henry) et Clarisse Crémer (TBS). La navigatrice lorientaise n’est d’ailleurs pas la seule femme à faire parler la poudre, puisqu’en prototype Charlotte Méry (Optigestion – Femmes de Bretagne) s’est hissée au cinquième rang grâce notamment à des bords bien négociés le long des côtes d’Afrique, sans oublier une excellente vitesse, signe que la demoiselle ne lâche rien. Il faut croire que la Mini-Transat La Boulangère est taillée pour un combat à armes égales entre hommes et femmes. La bonne performance de Camille Taque (Foxsea Lady), onzième en prototype de même que le tir groupé de Nolwen Cazé (Fée Rêvée), Estelle Greck (Starfish) ou Elodie Pédron (Manu Poki et les Biotechs), toutes dans le premier tiers de la course, en est la preuve. Il ne manque plus qu’une victoire féminine sur la Mini-Transat, même si en leur temps Isabelle Joschke (vainqueur de la première étape en 2007) et Justine Mettraux (deuxième bateau de série en 2013) ne sont pas passées loin.
La tentation Mindelo
On le sait déjà : quelques solitaires ont déjà décidé de faire escale à Mindelo pour réparer. Arthur Léopold- Léger (Antal XPO) et Thibault Michelin (Eva Luna) n’ont pas d’autre solution compte tenu de l’état de leur tableau arrière. Pour d’autres, victimes d’avaries mois importantes, le choix est cornélien : faut-il prendre le risque de traverser l’Atlantique avec un bateau que l’on sait fragilisé, ou faire escale sachant que les 12 heures a minima imposées par le règlement feront forcément des petits entre le temps de la réparation et le détour jusqu’à Mindelo. Difficile de savoir si dans la deuxième moitié de la flotte, les vitesses observées sont dues à un affaiblissement des vents ou liées à un souci technique que le concurrent n’a pas dévoilé. On pense ainsi à Rémi Aubrun (Alternative Sailing – Constructions du Belon) ou bien encore Antoine Cornic (Destination île de Ré), voire Thomas Béchaux (Poralu Marine). Le passage par les îles du Cap-Vert renforce la tentation de l’escale, c’est peut-être le plus grand piège de cette deuxième étape.
Pointage le 4 novembre à 16h (TU+1)
Prototypes
- Ian Lipinski (Griffon.fr) à 2207,9 milles de l’arrivée
- Simon Koster (Eight Cube Sersa) à 45,3 milles
- Jorg Riechers (Lilienthal) à 67,7 milles
- Romain Bolzinger (Spicee.com) à 76,7 milles
- Charlotte Méry (Optigestion – Femmes de Bretagne) à 77,6 milles
Série
- Tanguy Bouroullec (Kerhis – Cerfrance) à 2275,3 milles de l’arrivée
- Erwan Le Draoulec (Emile Henry) à 14,7 milles
- Clarisse Crémer (TBS) à 21,8 milles
- Pierre Chedeville (Blue Orange Games – Faire Retails) à 41,3 milles
- Benoît Sineau (Cachaça 2) à 56,8 milles