Un marin est considéré comme amateur quand la voile n’est pas son métier. Ils seront dix, dont 4 duos 100% amateurs, à prendre le départ de la 13e édition de la Transat Jacques Vabre dimanche prochain. Pour eux, la course a démarré il y a déjà plusieurs mois entre la gestion du travail, le financement du projet, les courses d’avant-saison, la préparation technique. Enfin, les costards, blouses blanches et sacoches de travail ont été rangés au placard… ils sont bel et bien au Havre : place au rêve éveillé !

Ils sont grands pontes en médecine, éducateurs sportifs, étudiants, chefs d’entreprise, voiliers, mais ne sont pas non plus des bleus en matière de course à la voile. Ce sont tous simplement des passionnés de mer et de bateaux à l’expérience bien trempée (6 transatlantiques pour certains, deuxième Transat Jacques Vabre pour d’autres…) qui ont fait le choix de ne pas tomber dedans complètement.

Amateurs mais pas figurants

« Nous n’avons pas de prétention de faire un podium mais on va jouer les choses à fond aux côtés des meilleurs ! » sourit Christophe Rateau, 56 ans, (Class40 Gustave Roussy) tout juste arrivé sur les pontons… encore en costume cravate. Avec Sylvain Pontu, 43 ans, ce directeur de mutuelle parisienne va courir sa troisième transatlantique en course après une Transat AG2R et une Transquadra, à bord de l’ancien bateau de Damien Seguin, un Akilaria RC 3 de 2013. Les deux compères ont posé un mois de congé sans solde pour mettre le cap vers le Brésil « tout en sachant qu’il y aura des moments difficiles et qu’il faudra parfois faire le dos rond ». Ils l’avouent : ils sont venus pour ça.
Olivier Roussey, 58 ans, et Philippe Burger, 60 ans, ont eux aussi roulé leur bosse sur les océans tout en étant expert-comptable pour le premier, et stomatologue pour le deuxième. A bord de leur Class40 Gras Savoye Berger Simon Obportus, les deux marins vont courir leur deuxième Route du Café (ils avaient terminé 20e en 2013 à Itajaí). Objectif : « Aller plus loin, toujours plus loin, repousser les limites et se laisser envoûter par la haute mer… ».

Vieux copains dans le grand bain et jeune loup aux dents longues

Scouts toujours ! Les Bordelais Marc Dubos, 55 ans, et Jacques-Arnaud Seyrig, 63 ans, se sont lancés un pari : celui de jouer dans la cour des grands. Cette année, a bord de leur Class40 Esprit Scout (Akilaria RC 2 de 2009), les deux copains de longue date, ont démontré un certain savoir-faire sur les courses du circuit 2017 : 14e de la Normandy Channel Race, 3e de l’Armen Race et 11e de Les Sables-Horta ! Amateurs oui, trouble-fêtes sûrement…
Une première participation pour l’étudiant Tom Laperche, 20 ans, et l’architecte Christophe Bachmann, 48 ans à bord d’un bateau tout neuf : Le Lion d’Or, plan Verdier fraîchement sorti de chantier (BG Race). Deux Malouins assoiffés de large et de vitesse qui ont troqué cartable et planche à dessin contre bottes et cirés…

S’offrir son rêve

Pierre Lacaze a fait appel au vainqueur de la Solitaire du Figaro 2016, Yoann Richomme, pour vivre ce qui le fait vibrer : une transat en course en Imoca. Ce chef d’entreprise spécialisé dans les produits financiers va donc traverser l’Atlantique pour la première fois et courir la Route du Café aux côtés d’un marin talentueux fort de deux participations en Class40 en 2011 et 2013. Ce sera une tranche de vie mémorable !

Grand professeur de neuroradiologie à Sao Paulo au Brésil, José Guilherme Caldas, 56 ans, est aussi fin régatier. Natif de Luanda en Angola, il est le premier Angolais de l’histoire de la Transat Jacques Vabre même s’il vit au Brésil depuis 30 ans. Avec le jeune Brésilien de 32 ans, Leonardo Chicourel, il prolonge l’aventure après une belle 4e place à la Cape 2 Rio en janvier dernier… Amateurs ? Eclairés c’est sûr !

Fort de café :

504 baptêmes de voile en deux jours sur le bassin de l’Eure ! Les embarquements gratuits sur huit J80 encadrés par des moniteurs connaissent un vrai succès !

Source

Articles connexes