François Gabart rentre en stand-by dimanche
Alors que le début du stand-by du tour du monde en solitaire n’est plus qu’une question de jours puisqu’il débutera ce dimanche 22 octobre, François Gabart est d’ores et déjà plongé dans l’analyse de la situation météo avec la cellule de routage dirigée par Jean-Yves Bernot. Celui que l’on surnomme « le Sorcier » a établi depuis maintenant deux ans une totale relation de confiance avec le skipper du trimaran MACIF et son équipe afin de déterminer la fenêtre de départ idéale pour tenter de relever le défi du record du tour du monde en solitaire !
Le stand-by, mode d’emploi
C’est dimanche que débutera le stand-by de François Gabart et de toute l’équipe en vue de sa tentative de tour du monde en solitaire. Le skipper est prêt, le trimaran MACIF aussi ; reste désormais à choisir le bon moment pour partir, ce qui signifie saisir la fenêtre météo idéale pour lancer le défi sur de bonnes bases.
« Aujourd’hui, une fenêtre météo s’envisage à peu près jusqu’à l’équateur. Ce que l’on cherche en premier, c’est un bon temps jusqu’à l’hémisphère Sud. Au moment de partir, nous avons évidemment une petite idée sur ce qui nous attend au niveau de la transition entre l’Atlantique Nord et les dépressions de l’Atlantique Sud, mais cela reste très aléatoire. Il faut croiser les doigts pour que l’enchaînement se passe bien derrière », explique François Gabart.
Avec son équipe et la cellule de routage, le skipper de MACIF a mis en place la procédure de départ la plus simple possible.
« L’avantage d’un record en solitaire, c’est que nous n’avons pas la contrainte d’un équipage à rapatrier. En revanche, nous avons quand même une trentaine de personnes qui travaillent sur le projet et qui ont donc besoin d’une information claire. C’est aussi important d’informer le public, pour que les gens viennent éventuellement nous voir le jour du départ et qu’ils puissent suivre l’aventure. »
Le code couleur
Concrètement, comment cela va-t-il se passer ?
« Couleur rouge, cela signifie que rien ne se dessine, on indique à ce moment-là le nombre de jours devant nous durant lesquels nous sommes sûrs de ne pas partir. Cela pourra être très court comme cela pourra durer quatre-cinq jours, ce ne sera jamais beaucoup plus.
Ensuite, on passe au orange si une fenêtre se dessine, et enfin au vert si on décide de partir », ajoute François Gabart qui donnera lui-même le go final.
La cellule de routage, « équipière » du skipper
Pour l’aider dans son analyse météo, tant sur le choix du jour du départ que pour les choix stratégiques tout au long du parcours François Gabart a fait appel, comme depuis le début du projet trimaran MACIF, aux services de Jean-Yves Bernot.
« Je connais Jean-Yves depuis mes débuts en course au large en Figaro, mais déjà, lorsque je faisais de l’Optimist, je lisais et relisais ses bouquins ! Au-delà de son expérience et de sa compétence qui sont indiscutables, c’est quelqu’un de très pédagogue, capable d’expliquer simplement des choses très compliquées ». Aux côtés du skipper de MACIF lors de ses victoires sur la Transat Jacques Vabre 2015 et The Transat bakerly en 2016 (le routage n’était pas autorisé sur The Bridge), celui qui est surnommé sur les pontons « le Sorcier » a noué avec lui une vraie relation de confiance. « Elle est totale et indispensable, parce que ce sera sans doute la personne avec laquelle je vais le plus échanger pendant le tour du monde. Jean-Yves sera mon équipier, mon alter ego à terre, confirme François. Cette relation fonctionne dans les deux sens : je pense qu’il a également confiance en ce que je suis capable de faire sur le bateau et dans ma capacité à appliquer la stratégie qu’il me suggérera. »
Jean-Yves Bernot sera par ailleurs entouré de Julien Villion, qui travaille avec lui depuis plusieurs années, mais également de trois membres de l’équipe du trimaran MACIF : Antoine Gautier, Guillaume Combescure et Emilien Lavigne.
« L’idée est de s’appuyer sur l’expertise de Jean-Yves en routage pur, mais également sur des personnes ayant une bonne connaissance du trimaran MACIF. Antoine, Guillaume et Emilien travaillent sur le bateau toute l’année. Les deux premiers ont participé à The Bridge, ils sont à même de fournir des informations précieuses à Jean-Yves et Julien sur la façon de le mener dans telles ou telles conditions. C’est aussi la raison pour laquelle ces derniers ont beaucoup navigué à mes côtés lors de sorties d’entraînement. C’était important qu’ils prennent bien la mesure du bateau, qu’ils voient son comportement dans du vent, dans pas de vent, le jour, la nuit… »
24 heures sur 24
Dès le début du stand-by puis pendant le tour du monde, la cellule météo tournera à plein régime, avec l’objectif de proposer à François Gabart les meilleures trajectoires possibles. La marge de manœuvre pour battre le record, porté à 49 jours 3 heures 4 minutes et 28 secondes par Thomas Coville le 25 décembre 2016, étant assez faible.
« Pendant le record, ils seront au travail en permanence, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, à analyser les situations météo, à réfléchir, à faire tourner les routages, à me fournir des réponses si j’ai des questions, mais également à traiter les données qui arriveront du bateau », détaille le skipper de MACIF. « C’est vrai que c’est un domaine que j’apprécie, j’aime bien y passer du temps, confronter mes points de vue, mais il faudra peut-être que j’accepte de temps en temps de me laisser davantage guider pour ne me concentrer que sur la performance », conclut-il. Confronté à la nécessité de ne pas perdre la moindre seconde, François Gabart n’exclut donc pas de changer sa façon d’appréhender cet aspect sur ce tour du monde.
(* : Période pendant laquelle François Gabart sera dans l’attente d’une fenêtre météo favorable pour tenter le Record du Tour du Monde.)