Cette première journée des Voiles de Saint-Tropez 2017, traditionnellement marquée par l’entrée en lice des quelques 180 voiliers Modernes, dont les 14 somptueux Wally et les quatre 15 MJI engagés dans le Trophée Rolex, s’est en définitive muée en sortie de repérage pour une partie des équipages. Partie remise à demain donc, cette fois pour l’ensemble des concurrents qui, à l’examen des fichiers météos, se régalent par anticipation de l’arrivée depuis le secteur ouest d’un flux propice à lancer pour l’ensemble des flottes, de la plus futuriste à la plus vénérablement classique, les courses au programme. Du vent, du soleil… les ingrédients si typiquement tropéziens leur sont promis, et le très exclusif spectacle des Voiles va prendre sa pleine mesure.

Les 15 mètres assurent

Troisième rendez-vous de la saison à Saint-Tropez pour les 4 majestueux plans Fife, survivants de la Classe des 15m JI. Après les Baléares et la Monaco Classic week, Hispania, Tuiga, The Lady Anne et Mariska brûlent d’en découdre, et de remporter le prestigieux Trophée Rolex qui leur est dédié cette année. Alors que l’ensemble des yachts classiques ne débutera que demain ses régates, les 15 m JI se voyaient dès aujourd’hui proposer un parcours de type banane au coeur du golfe de Saint-Tropez. Le petit temps a mis le comité de course à l’épreuve, et ce n’est que vers 15 heures 30 que les quatre majestueux cotres auriques pouvaient s’élancer dans un tout petit flux de secteur sud ouest pour 5 à 6 nœuds. Chacun des yachts a battu le rappel de ses meilleurs hommes pour briller lors de ce dernier rendez-vous de la saison. Mariska domine outrageusement cette classe et est venue dans le Var pour confirmer, sérieusement titillée par The Lady Anne, le plan Fife de 1912 et son équipage majoritairement espagnol au sein duquel on note la présence de Pablo Santurde, l’un des favoris en Class40 de la prochaine Transat Jacques Vabre. La manche du jour s’est avérée refléter très exactement l’état des forces en présence, Mariska tirant parfaitement parti de sa légèreté pour s’imposer devant The Lady Anne.

Hispania en musique

Vent erratique ne rime pas forcément avec trou d’humeur. Les marins d’Hispania ont profité du moment de calme qui baignait le golfe de Saint-Tropez à la mi-journée pour déclencher un joli concert improvisé à base de cornemuse, tambourins et caisse claire, qui a rapidement attiré autour de leur joli plan Fife tous les voiliers et embarcations en attente du début des régates…

Yachts Classiques : des nouveaux venus à découvrir

Demain mardi, les yachts Classiques entrent dans la danse. L’occasion de découvrir pour la toute première fois Chips, un P Class de 1913. Après Jour de Fête (Q Class) Olympian (P Class) et Spartan (NY 50), ce sera donc au tour de cet élégant cotre dessiné par le génie de l’America’s Cup Starling Burgess (Ranger, Rainbow) de tirer ses premiers bords dans le golfe de Saint-Tropez. Le bateau avait été lancé sous le nom de Onda, mais en 1930, un New-Yorkais l’ayant gagné aux cartes a changé son nom pour  »Chips » ce qui signifie « jeton » de Poker.
Mené par Alexia Barrier, le 6 m JI Nada (Fife 1930) se découvre pour la première fois aux habitués des Voiles. Autre nouvelle venue, mais dans la catégorie reine des grandes goélettes auriques, Doriana est un plan Wedell-Wedellsborg de 38 mètres hors-tout construit en 1930 par le chantier Frederiksund au Danemark. Elle rejoint le club très fermé où l’attendent Elena of London et Puritan. On note avec plaisir pour cette édition 2017 les retours du ketch Hygie (24m – Severi 1930), du sloop Bermudien The Blue Peter (19,65m – Mylne 1930) ou encore du très élégant cotre Bermudien Eilidh (17,75m – Mylne 1931). Si le nombre de participants chez les classiques est en légère augmentation cette année, c’est sans doute aussi grâce à la forte participation d’un large panel des classes métriques : 6 M, 8 M, 10 M, 12 M, 15 M et 23 M JI. Du côté des Marconi Modernes, qui régatent selon le même calendrier que les voiliers de tradition, on suivra l’arrivée du dernier né du chantier Latitude 46, le Tofinou 10 M’Lou 2.

Saint-Tropez -Saint-Barth : un jeudi solidaire !

Terriblement frappée le 6 septembre dernier par le passage de l’ouragan Irma, la petite île de Saint-Barthélémy, bien connue de tous les marins, peut compter sur la solidarité de ceux du plus célèbre village varois. Destination historique de la Route du Rosé, une traversée de l’Atlantique imaginée par Patrice de Colmont avec la complicité des producteurs de la presqu’île dans les années 90, le joyau des caraïbes a gardé une place particulière aux Voiles de Saint-Tropez qui a notamment donné lieu à l’accueil d’équipages. Pour manifester ce soutien, le président de la Société Nautique de Saint-Tropez, André Beaufils, a décidé de placer la journée des défis de jeudi sous thème. Le bateau comité arborera à cette fin une banderole bien visible de tous.

12 Tofinous en régate

Les Tofinous, ces élégants day-boats en teck et acajou verni, ont fait leur nid aux Voiles de Saint Tropez. Chaque année un peu plus nombreux, ils seront 12 à représenter la gamme entre 9,5 m et 12 mètres. Ils navigueront de conserve avec les autres voiliers du même esprit, les Code 0 du chantier Black Pepper, au nombre de 5 cette année. Vedette du dernier Salon nautique de Paris, le Tofinou 10.c est le dernier-né du chantier Latitude 46. Ce voilier de 10 mètres vient agrandir la gamme en répondant à un programme de croisière familiale côtière.
Le nom «Tofinou» n’a rien de rétais ou de charentais puisqu’il signifie «gens de mer» dans un dialecte africain du Dahomey, actuel Bénin, où le capitaine Merle, dessinateur du premier dériveur inspirateur du Tofinou, avait vécu.

Team Jolokia : au nom de la diversité

Jolokia est le nom du piment le plus fort du monde. C’est aussi le nom de code choisit par un équipage atypique qui fera ses premières armes aux Voiles cette année sur le Volvo 60 Libertalia. Le Team Jolokia est une initiative citoyenne lancée en 2013 qui a pour but de démontrer que la diversité est source de richesse, mêlant les origines des équipiers : hommes, femmes, jeunes, seniors, Français, étrangers, personnes en situation de handicap, équipiers expérimentés ou sans aucune connaissance de la voile. Chaque année un équipage est recruté selon le critère de la diversité, avec ou sans expérience maritime. Le skipper, professionnel, est Jean-François Levasseur. Le bateau est basé à Lorient, et a disputé les courses anglaises, dont le Fastnet. L’association Team Jolokia est soutenue par des mécènes. Il y aura 5 femmes et un handicapé à bord durant les Voiles.
www.teamjolokia.com

Le dicton du jour : (copyright : le Comité de course des Voiles)

« Quand un cachalot arrive sur tribord, il est prioritaire ; Quand il arrive sur bâbord aussi. »
Pour mémoire la queue d’un beau spécimen avait été photographiée sur le plan d’eau pendant les régates en 2016.

Résultats de la Coupe d’Automne du Yacht Club de France

12 m JI

1- Ikra – Sébastien Destremau
2- France – Thierry Verneuil
3- Chancegger – Glad Esben

Groupe Aurique :

1- Tilly XV – Joerg Moessnang
2- Linnet – Patrizio Bertelli
3- Lulu – Bernard Manuel

Groupe Classique :

1- Maria Giovanna II – Jean Pierre Sauvan
2- Espar II – Pierre Antoine Rousseau
3- Saint Christopher – Daria Cabai

Groupe Marconi 1

1- Argyll – griff Rhys jones
2- Seven Seas of Porto – Marcus Kemp
3- Enterprise – H. Christian Schriver

Groupe Marconi 2

1- Cipino II – Martin Billoch
2- Josephine – Marc Froeschke
3- Fjord III – Perry Winthrop Scott

Tofinou

1- Pitch – Patrice Ribaud
2- Pippa – I. morrisson
3- team 42 – Jean-Pierre Mustier

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