Ils naviguent à vue en plein détroit de Malacca. Telefónica, Groupama et PUMA sont littéralement à quelques mètres les uns des autres. Même chose pour CAMPER et Abu Dhabi, une quinzaine de milles derrière. Quant à Sanya, 118 milles en arrière, il voit un peu trop de cargos à son goût.

Au portant, sous gennaker dans sept à 10 nœuds de vent, la flotte est divisée en trois groupes. Avec, hier soir, une redistribution des cartes : les Français de Groupama sailing team sont passés de la quatrième à la deuxième place (ils ont même mené pendant deux heures, de 22h à minuit UTC).

« Avec CAMPER et PUMA, nous sommes arrivés dans une zone de grains qui s’était créée sur la Malaisie, » raconte un Jean-Luc Nélias enrhumé – un comble dans la moiteur tropicale, par 40 degrés de température ! Le navigateur de Groupama 4 parle d’ «un peu de chance » et explique «avoir réussi à garder plus longtemps que PUMA le vent qu’exhalent ces grains devant eux.

« Ça nous a permis de revenir sur PUMA. Puis on a choisi de retourner vers le milieu du détroit avec eux. Apparemment, c’était le bon choix car CAMPER s’est enlisé dans du tout petit temps le long de la côte. Là, ça nous a permis de se faire la malle sur CAMPER.

« Ce matin, PUMA et nous sommes revenus avec du vent sur Telefónica. Nous sommes maintenant trois bateaux côte à côte : PUMA un peu derrière nous et Telefónica juste devant. »

Mais une panne de vent menace désormais les trois premiers. Ralentis depuis plusieurs heures, ils voient CAMPER et Abu Dhabi revenir sur eux, classement après classement.

« On peut imaginer une jonction complète de toute la flotte avant la sortie, » confirme Nélias. « On avance à tâtons : les fichiers météo sont flous et il n’y a pas de carte de courant. On essaye d’avoir le nez creux pour ne pas aller se foutre dans des pièges. »

Poursuivants tenaces, Abu Dhabi et CAMPER s’accrochent à 17 à 18 milles des leaders. « On évolue dans une brise de mer qui se développe, » explique le skipper d’Azzam, Ian Walker. « La matinée a été rude, à jouer à la côte avec la brise. On a choisi de coller à la côte alors que ceux qui ont choisi le milieu du détroit s’en sortent bien.

« On verra ce qui se passe dans les prochaines heures. On marche bien en ce moment, 15 nœuds directement vers notre objectif. Après une mâtinée vraiment lente, les choses ont l’air de s’améliorer. CAMPER est devant nous, à 1,8 ou 2 milles de distance depuis au moins trois ou quatre heures. C’est bien d’avoir un bateau à proximité – pour nous, c’est la première fois de la course ! C’est marrant. »

C’est moins marrant pour Team Sanya, qui est passé à proximité d’un cargo hier. Le navire, l’un des nombreux bateaux à croiser dans ce couloir maritime surchargé, faisait route de collision à 18 nœuds.

Sanya avait la priorité et le navigateur Aksel Magdahl lui a demandé par radio de se détourner … Peine perdue. Au dernier moment, il a accéléré, évitant aux hommes de Mike Sanderson d’empanner vers un mauvais nuage. L’équipage a pu rester dans un vent stable et continue de s’accrocher pour reprendre des milles aux premiers.

Positions le 29 janvier 2012 à 14h 17 Paris :

  1. Team Telefónica – 11,9 nœuds – à 1 283 milles de Sanya
  2. Groupama sailing team- 11,4 nœuds – à 1 mille du leader
  3. PUMA Ocean Racing powered by BERG à 3,8 milles du leader
  4. CAMPER with Emirates Team New Zealand – à 19,7 milles du leader
  5. Abu Dhabi Ocean Racing – à 20,4 milles du leader
  6. Team Sanya – à 114 milles du leader

Source

Articles connexes