Le 17 juillet dernier, jour de sa mise à l’eau à Vannes, le Maxi Edmond de Rothschild faisait son entrée dans la légendaire lignée des Gitana ; cette saga maritime familiale unique au monde initiée par la famille Rothschild en 1876 sur les bords du Léman. Fruit de près de trois ans de travail, études et construction comprises, le géant de 32 mètres armé par Ariane et Benjamin de Rothschild résume l’audace et l’esprit d’entreprise dont ont toujours fait preuve ses armateurs. Il ouvre, en effet, la voie d’une nouvelle génération de grands trimarans océaniques volants. C’est dire si ses premiers vols étaient attendus…

Décollage immédiat

Depuis l’annonce du projet du Maxi Edmond de Rothschild, le Gitana Team s’est donné un cap précis et les moyens de ses ambitions : concevoir et construire le premier maxi-trimaran de course au large volant, une unité deux-en-un capable de hautes performances dans un mode archimédien mais aussi apte à « s’envoler » quand les conditions météorologiques sont réunies, et ce avec en ligne de mire un tour du monde en solitaire à l’horizon 2019-2020.

Il y a quelques semaines, avec la mise à l’eau, l’équipe aux cinq flèches a pu enfin passer de la théorie à la pratique et multiplie depuis les sorties. Apprivoiser la nouvelle monture et découvrir jour après jour le potentiel qu’offre ce plan Verdier, l’été 2017 a été studieux pour Sébastien Josse et ses hommes. Mais c’est un skipper radieux qui nous raconte ses premiers bords et ses premiers vols surtout : « Dès le début, nous avons pu voir que le bateau tenait ses promesses : raide, sain et avec une puissance qui ne demande qu’à s’exprimer ! Quand les deux foils ont trouvé place à bord, mi-août, nous avons pu très vite trouver les réglages pour passer du mode archimédien au mode volant ! La première fois où le bateau a décollé était un moment incroyable. Nous avions 15-17 nœuds de vent et une mer plate avec moins d’un mètre… tout était réuni pour voler. À bord, il y avait un mélange d’excitation et de surprise et de la fierté aussi. Car même si nous ne sommes qu’au début, et bien conscients que nous avons tout à apprendre et beaucoup à découvrir, c’est forcément une grande satisfaction de voir que ça va dans le bon sens.»

17 ! Un chiffre qui colle décidément à la peau du Maxi Edmond de Rothschild… Comme un symbole, ce premier vol immortalisé en drone par le talentueux médiaman de l’équipe – Yann Riou – s’est déroulé au large de Lorient le 17 août dernier, soit un mois jour pour jour après la sortie de chantier de Gitana 17. Pour la première fois, les 15,5 tonnes du géant de 32 mètres étaient supportés par les appendices du Maxi ; safrans en T et foils en L pour les flotteurs, sans oublier l’aile de raie placée sur la dérive de la coque centrale et qui n’était pas passée inaperçue lors de la mise à l’eau.

D’un mode à l’autre, la phase de découverte

« Depuis ce premier vol, nous y allons pas à pas et nous nous familiarisons avec ce point de décollage, qui fait clairement basculer le Maxi dans un autre mode. C’est comme si nous avions deux bateaux, un classique archimédien et un volant. D’un mode à l’autre, le comportement du bateau est très différent, les réglages bien sûr et quand on décolle les angles de navigation changent, comme le vent apparent d’ailleurs et le barreur doit modifier son pilotage en conséquence. Ces premiers essais sont très positifs, le Maxi Edmond de Rothschild est sain et stable en vol et à chaque sortie nous gagnons en confiance pour atteindre des vitesses cibles de plus en plus intéressantes » glissait le marin.

Forcément enthousiastes de ces premiers vols prometteurs au large de Lorient, Sébastien Josse et Thomas Rouxel ne perdent cependant pas de vue leur objectif à court terme : la Transat Jacques Vabre, dont le départ sera donné du Havre le 5 novembre prochain : « le vol fait logiquement partie de la phase de découverte du bateau car il en est l’une des caractéristiques mais je le répète ce n’est pas notre priorité du moment. Sur la Jacques Vabre, nous serons face à des équipages qui connaissent leur bateau sur le bout des doigts… Avec Thomas, nous essayons de naviguer le plus possible pour combler cela et beaucoup de nuit car malgré tout, ces

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