C’est d’un pas légèrement solennel que les délégations cheminent vers le bâtiment le plus officiel de notre bonne ville d’Annecy. Des Argentins rigolards aux Polonais concentrés en passant par les Russes solides, les Italiens charmeurs, les Allemands au pas, des Serbes égarés tout autant qu’un représentant letton et pas moins que son collègue kazakh sans oublier les équipages français, locaux ou pas, tous se demandent à quelle sauce ils seront accueillis.
Ce qui explique leurs démarches moyennement assurées, les genoux vibrant doucement en attaquant les marches de la salle de réception.
Demain tout ce monde se frottera directement sur l’eau, en tentant d’oublier cette foutue petite boule qui racle l’abdomen avant chaque départ.
Mais pour l’instant, ce lâché de skippers sourit dans le vide et écoute religieusement le discours empesé qui convient dans ces circonstances. Les ors de la République accentuent l’effet incontournable qu’on s’était efforcés d’oublier :
La pression d’un RV autrement différent de ceux auxquels nous sommes habitués.
Avions-nous réellement pris conscience de l’instant ?
Nous le saurons à partir de lundi après-midi avec le lancement des premières manches.