Un mois déjà !
Il y a un mois presque jour pour jour, le Maxi Edmond de Rothschild touchait l’eau pour la première fois à Vannes. Après plus de vingt mois de construction, le dernier-né des Gitana prenait enfin la mer pour rejoindre son port d’attache de Lorient. Depuis, c’est de leur base technique de Keroman que Sébastien Josse et Thomas Rouxel, accompagnés des membres du Gitana Team, découvrent leur monture et procèdent à la mise au point du nouveau géant de 32 mètres. Pour le duo, pas question d’un break estival ! Car c’est en mode accéléré que se joue cette phase d’apprentissage si essentielle. En effet, rappelons que dès le 5 novembre prochain, Gitana 17 s’élancera du Havre en direction du Brésil, avec pour traversée inaugurale la mythique Transat Jacques Vabre.
Mise en place et réglages
Le 17 juillet dernier, le Maxi Edmond de Rothschild était mis à l’eau ; un grand jour pour le Gitana Team qui signait l’aboutissement d’années de travail et de longs mois de construction d’une plateforme complexe mêlant savoir-faire et haute technologie. Cette date marquait la fin du chantier mais le début de la vie maritime de Gitana 17. Mise en place des appendices – les foils les plus grands jamais construits à ce jour avec leurs 8 mètres de développé -, ajustement du gréement, réglages de la garde-robe, mise sous tension de l’ensemble du système électrique, validation de l’électronique… la job list était conséquente avant de pouvoir tirer les premiers bords et de voir enfin ce géant de carbone de 32 mètres s’animer. Ce fut chose faite le 28 juillet dernier en compagnie de des armateurs du Gitana Team – Ariane et Benjamin de Rothschild – toujours présents aux côtés de l’équipe dans les grands moments.
Bilan des premières sorties
Le Maxi Edmond de Rothschild est, pourrait-on dire, « en rodage ». En effet, depuis sa sortie de chantier, marins, techniciens et architectes qui ont pensé ce trimaran de nouvelle génération dans les moindres détails, en découvrent enfin le caractère. Son skipper, Sébastien Josse nous confiait ses premières impressions : « Les sensations sont très bonnes et nos premières sorties nous donnent toujours envie d’en voir plus ! » lance d’emblée le Niçois. « Après nos cinq premières navigations nous pouvons dire que la plateforme du Maxi Edmond de Rothschild répond parfaitement à notre cahier des charges. C’est un bateau raide, sécurisant – on sent qu’il peut vraiment encaisser – et puissant. Jusqu’à présent nous avons eu des conditions plutôt médium pour le tester, mais on sent tout de suite qu’il y a pas mal de réserves sous le pied, ce qui est très positif. Nous avons tous hâte d’aller naviguer dans du vent fort et de la mer mais chaque chose en son temps. Les conditions « estivales » permettent de prendre la mesure du Maxi petit à petit, de se familiariser avec ses réactions, son comportement. Pour le moment, nous avons effectué des sorties en équipage mais dans les prochains jours nous passerons en mode « double ». Un mois après la mise à l’eau, nous sommes à mi-chemin entre la phase de découverte de ce géant fraîchement sorti de chantier et notre phase de préparation pour la Jacques Vabre avec Thomas (Rouxel, ndlr). Le timing est super et toute l’équipe a travaillé dur pour que nous soyons dans les temps. Il est encore trop tôt pour établir un vrai bilan, il faudra attendre la Jacques Vabre et les milles précieux d’une traversée de l’Atlantique en course pour cela, mais c’est certain, qu’il a un gros potentiel que nous allons découvrir au fur et à mesure. »
Présenté comme un bateau 2 en 1 par son architecte Guillaume Verdier, Gitana 17 marque en effet le début d’une nouvelle génération de grands trimarans océaniques, des géants à la croisée entre un voilier archimédien et une unité volante. Pionnière dans cette voie, l’écurie armée par Ariane et Benjamin de Rothschild, endosse avec plaisir son costume de « défricheuse » du vol hauturier : « Le vol ? Ce n’est clairement pas l’objectif prioritaire des premières navigations car il y a déjà beaucoup à faire dans la prise en main de la machine. Mais désormais tout est à poste à bord pour pouvoir exploiter pleinement nos systèmes. Les quelques sorties que nous avons pu réaliser depuis la mise à l’eau ne nous permettent pas de maîtriser l’exercice, mais ce que l’on peut déjà dire aujourd’hui c’est qu’il n’y a aucun doute sur le fait que le Maxi Edmond de Rothschild volera ! Après, savoir dans quelle configuration cela sera possible et surtout s’avérera efficace en termes de performance… patience ! » concluait le skipper Gitana.
Objectif Transat Jacques Vabre
Cette course mythique, disputée en double au départ du Havre, célèbre cette année sa 13e édition et retrouve le chemin de Salvador de Bahia dix ans après la dernière venue de la flotte de la Transat Jacques Vabre. C’est au pied de cette ville ô combien historique du Brésil, dans la baie de tous les saints, que sera jugée l’arrivée. Rappelons que la course est ouverte à quatre classes de bateaux avec chez les monocoques les Imoca60 et les Class40 et côté multicoques, les Multi50 et les Ultimes.
Le Maxi Edmond de Rothschild sera l’un des trois inscrits de la catégorie Ultime. Face à Sébastien Josse et Thomas Rouxel, associés pour la première fois sur un tel exercice, sont annoncés deux grands équipages avec Prince de Bretagne (Lemonchois – Stamm) et Sodebo Ultim’ (Coville – Nélias) ; un plateau restreint donc mais d’une grande qualité. Si son co-skipper vivra un vrai baptême du feu sur cette traversée, tant par le format que par le support, il pourra s’appuyer sur l’expérience de Sébastien Josse. Le marin possède quelques bonnes références sur le parcours puisqu’il avait remporté l’édition 2013 avec Charles Caudrelier à bord du Multi70 Edmond de Rothschild, lorsque la destination finale était Itajaí, dans le sud du Brésil.
Avant de retrouver la cité portuaire de la côte d’Albâtre fin octobre, le duo du Maxi Edmond de Rothschild doit encore apprivoiser sa monture et va multiplier les sorties d’entraînement au large en vue de cette première compétition officielle. Sébastien et Thomas doivent d’ailleurs réaliser un parcours de qualification, ce qui sera l’occasion d’une grande boucle de 2 000 milles nautiques dans les prochains jours.