Transgascogne 2017 – Cap sur Avilés !
A 12h20, ce dimanche, la flotte des 53 Mini de la 16e édition de la Transgascogne s’est élancée, en baie des Sables d’Olonne, pour la première des deux étapes de la course. Une première manche finalement réduite de 345 à 245 milles, la Direction de course ayant décidé de supprimer le contournement de Belle-Ile en raison des conditions météo très faibles annoncées dans le golfe de Gascogne, ce début de semaine. Une vaste dorsale va, en effet, se retrouver plantée au beau milieu du parcours. Les concurrents (32 Série Solo, 11 Série Double, 8 Proto Solo et 2 Proto Double) n’auront donc pas d’autres choix que de négocier cette crête de haute pression. Zones de molle, petites (ou grosses) bascules de vent, phases de transition… le menu s’annonce tactique autant que délicat. Dans ce contexte, le jeu est donc grand ouvert et les surprises pas impossibles.
C’est donc à 12h20, avec un léger retard sur l’horaire prévu, que les concurrents de la Transgascogne ont pris le départ de la première étape de la course, un morceau de 345 milles finalement ramené à 245 milles. « Nous avons tranché pour une modification du parcours. Pour une fois, pas à cause du mauvais temps, mais à cause du manque de vent. Comme il existe de vrais écarts de niveaux et de vitesse entre les bateaux, nous avons pris la décision qui semblait la plus raisonnable pour avoir tous les concurrents frais et dispo pour la deuxième étape dont le départ est programmé le 5 août », a expliqué Denis Hugues, le Directeur de course, qui a donc purement et simplement supprimé le contournement de Belle-Ile. « Nous avons étudié l’idée d’envoyer les bateaux autour de l’île d’Yeu, mais ça ne faisait gagner que quatre heures de course, ce qui n’était pas très intéressant. Nous avons donc finalement opté pour la route directe », a détaillé Denis. Reste que qui dit route directe, ne signifie pas pour autant route plus simple. Et pour cause, une vaste dorsale anticyclonique s’étale dans le golfe de Gascogne et remonte doucement. Pas d’autre solution que de la négocier.
Etre dessus et anticiper au mieux
« Le Schéma météo actuel n’est pas franchement classique. Si certains décident de partir à l’Ouest, on risque de les attendre très longtemps ! Là, clairement, il va falloir faire une espèce de grande cuillère par le Sud-Est pour rejoindre Avilés afin d’éviter de tomber dans de la très grosse molle. Malgré tout, c’est clairement une première étape de petit temps qui s’annonce », a commenté Denis Hugues. Dans ce contexte, il va falloir avoir les nerfs solides et se montrer bien inspiré pour négocier les petites cellules anticycloniques qui vont égrainer la route. A la clé, des bascules de vent, des zones de transition… Du jeu, en somme. « Il va falloir être dessus en permanence, avoir l’œil bien ouvert », a indiqué Martin Callebaut (721 Extasea – Série Solo) qui a pris le meilleur départ, ce samedi, en baie des Sables d’Olonne. « Ca va être important de bien anticiper les choses », a souligné, pour sa part, Ian Lipinski, le skipper de Griffon.fr (865) et ultra favori de la course chez les Proto Solo, qui s’est installé aux commandes de la flotte très rapidement après le départ, avec Clarisse Crémer (902 TBS – Série Solo) dans son sillage, pendant que Melchior Treillet (755 Boulegue – Série Solo) revenait franchir la ligne après avoir volé le départ. Les uns et les autres ont ensuite vu leurs trajectoires légèrement diverger, certains tentant un petit recalage dans l’Ouest avant de filer franchement au Sud. Car c’est un fait, il n’y aura pas d’autre choix à faire dans les heures qui viennent.
A l’Est toute !
« Il ne faudra surtout pas faire l’erreur de partir dans l’Ouest, mais rester dans l’Est et faire la cuillère pour rejoindre Avilés », a ajouté le Directeur de course qui voit les choses se compliquer pour les Ministes en fin de nuit prochaine ou demain en début de matinée. « Dans l’immédiat, les concurrents progressent au près, dans 6 à 8 nœuds de vent, mais ils vont ensuite devoir composer avec de tous petits airs. Ça va être intéressant et je pense que pas mal de gens vont apprendre des choses », a ajouté le Directeur de course dont une partie des troupes sur l’eau est en mode « répétition générale » avant la Mini Transat – La Boulangère, et l’autre en mode découverte de la navigation hauturière en solitaire. « Les premiers vont aller assez vite et arriver dès mardi matin, après un peu moins de deux jours de course. Les derniers, arriveront plus ou moins 24 heures après ». A suivre donc.
Ils ont dit :
Erwan Le Draoulec, skipper d’Emile Henry (895 – Série Solo) :
« Le schéma météo de cette première étape n’est pas franchement classique, avec une grosse bulle anticyclonique plantée au beau milieu de la route. On va voir comment ça va se passer, mais il va y avoir du jeu c’est sûr. Il va falloir se creuser les méninges plutôt que se tuer physiquement. Ça va être intéressant et aussi, ça va changer de ce qu’on a eu en début de saison. Dans ce contexte, tous les bateaux ont leurs chances car avoir une machine toute récente ne sera pas un gros avantage. En ce qui me concerne, j’ai hâte d’y aller. L’idée principale, c’est d’engranger de la confiance pour la Mini Transat. Je pense que si je ne performe pas, je ne m’en voudrais pas plus que ça. L’important, ça va être de voir que le bateau va bien. J’ai fait mon chantier d’avant transat juste avant cette Transgascogne donc si je ne casse rien, c’est que tout va bien. »
Frédéric Guérin, skipper de Les-amis.fun (614 – Proto Solo) :
« Je me programme pour la Mini Transat. En ce sens, le parcours de la Transgascogne est super intéressant, surtout pour moi qui apprends toujours le bateau. Il faut savoir que je suis quand même passé du 20e au 21e siècle en l’espace de deux mois ! (Rires) Au-delà du résultat, mon objectif sur cette course, c’est d’affiner le pilote. Des concurrents m’ont passé des feuilles de réglages, donc je vais me concentrer sur ça. »
Thomas Grandin, skipper de 138’s Cotentin (138 – Proto Solo) :
« Pour cette première étape, des grosses zones de molles sont annoncées. Ça va être assez technique et compliqué, ce qui promet assez peu de repos. Pour l’instant, mon objectif, c’est de terminer, ce qui sera déjà pas mal. Bien sûr, j’espère aussi réussir à me placer correctement. Je pars sur un vieux Proto, le plus ancien bateau de la flotte. Je vais essayer d’en tirer le meilleur. Le fait que l’on parte dans du petit temps sera plutôt un avantage pour moi car dans ce type de conditions, il y a moins d’écarts entre les nouveaux et les anciens bateaux. Reste qu’à mon sens, la plus grosse difficulté de cette première étape sera la gestion du sommeil. »
Lina Rixgens, skipper Minidoc (732 – Série Double) :
« Aux niveaux météo et stratégie, ça va être compliqué, mais aussi très intéressant. Moi, en tous les cas, ça me donne envie de partir et c’est tant mieux. Cela va, en plus, me permettre de valider toutes les petites choses que j’ai modifié sur mon bateau ces dernières semaines. Ça devrait vraiment être une belle première étape pour rejoindre l’Espagne. Je vais donner le maximum et essayer de faire du mieux possible en termes de résultats. Pour cette course, j’ai choisi de partir en double car cela va vraiment me permettre de me concentrer sur les points que je veux tester avant la Mini Transat. Et puis du solo, je vais justement déjà en faire bien assez cet automne ! (Rires) »
Simon Tranvouez, skipper de Brest Terre d’Aventure (807 – Série Solo) :
« Cette première étape ne s’annonce pas simple car il va y avoir plein d’options différentes. Pour l’heure, je ne sais pas encore trop sur quelle route je vais partir. J’ai commencé le Mini cette saison. Pour moi, l’idée, sur cette course, c’est d’abord de finir la course puis de cumuler des milles pour préparer la Mini Transat 2019. Forcément, comme il s’agit de ma première course en solitaire et que c’est la première fois que je pars sans fichier météo, c’est l’inconnu à plein de niveaux. J’ai un peu peur, compte-tenu des conditions annoncées, de rester scotché dans le golfe, de ne pas réussir à trouver la bonne option, et de laisser filer les autres. J’espère que ce ne sera pas trop la roulette russe mais bon, qui sait, si c’est le cas, j’aurais peut-être la chance du débutant ! (Rires) »
Patrick Jaffré, skipper de Projet Pioneer (814 – Proto Double) :
« Il va y avoir du petit temps. Ça va donc être très tactique et il va falloir tricoter. On va voir ce que ça donne mais ça risque de ne pas être simple. On part cependant plutôt cool. On va essayer de faire au mieux. On espère que ce ne sera pas trop « au petit bonheur la chance » mais vu le scénario, ce ne sera pas forcément ceux qui sont attenus qui gagneront à l’arrivée. Sans doute qu’il y aura des surprises. Nos objectifs ? Finir la course, faire au mieux et engranger des milles pour la qualif’ la Mini Transat ».
Laurent Bardinet, skipper de Nano (816 – Série Solo) :
« Ça va être un peu compliqué car ça va être du petit temps. Globalement, ce n’est d’ailleurs pas très clair. Ça va sans doute tourner un peu dans tous les sens. On verra. Ce qui est sûr, c’est qu’il faudra être attentif. Je suis motivé même si je n’ai pas trop d’objectifs parce que j’ai un bateau qui n’est pas forcément au top par rapport aux autres. Si je parviens à laisser 10 ou 15 concurrents derrière moi, je serais content. C’est ma première participation à la Transgascogne et seulement ma troisième épreuve en solo. Je ne suis toutefois pas trop inquiet à propos de ce qui m’attend, même si ce sera un peu plus hauturier que ce que j’ai fait jusqu’ici. »
Julien Mizrachi, skipper de Golborne (832 – Série Solo) :
« Ça va être un peu plus court que prévu. Au final, on ne sait pas trop ce qui nous attend mais ça va être un peu comme un gros sprint même si on risque clairement d’être complètement arrêté dans la molle, au milieu du golfe. Je vais observer un peu ce que font les autres et essayer d’avancer le plus vite possible avec ce qu’il y aura, en tâchant de ne pas rater les bons coups. Comme dans deux mois, je vais participer à la Mini Transat, ce sera une belle occasion de tester les différents systèmes du bord et être sûr d’être prêt. Par ailleurs, j’ai des voiles neuves, ce sera donc aussi l’occasion de voir si je vais plus vite qu’avant ! Je n’ai encore jamais traversé le golfe de Gascogne. Je suis impatient de voir à quoi ça ressemble et là, manifestement je vais avoir le temps (rires) !»
Yann Blondel, skipper de Blue Bubble (836 – Série Double) :
« Cette Transgascogne va être ma première course au large, contrairement à Edouard (Blondel) qui a déjà fait la course il y a deux ans. Je suis très excité de partir et je suis à fond. Ça va être super cool, même si c’est vrai que j’ai pas mal d’interrogations dans la tête. J’ai hâte de découvrir les techniques de la course au large. Moi, je viens du dériveur et Edouard de l’habitable. Nous sommes donc assez complémentaires. Au niveau de la météo, ça s’annonce sympa, avec pas mal de petits coups à jouer. L’idée, c’est d’arriver avant mercredi car ensuite, un vilain front est prévu d’arriver dans le golfe ! »