Tout le monde à terre
Le dernier duo (les frère Letullier) et le dernier solo (Pascal Coret) de la flotte lorientaise sont arrivés hier soir, un peu avant 22h, à 50 secondes d’intervalle ! Un joli clap de fin pour ces deux premières étapes (méditerranéenne et atlantique) de la Transquadra – Martinique disputées dans des conditions météo propices à la vitesse et à la bagarre tactique. Les concurrents vont maintenant pouvoir déguster leur pause madérienne, avant de se projeter sur la deuxième partie de la course : le grand saut dans l’Atlantique de février 2018.
« Je me suis bien amusé ! J’ai pris mon temps… j’ai peut-être un peu trop dormi ? », s’interrogeait, hier soir Pascal Coret (Vesper), tout sourire, les pieds sur terre, mais l’esprit encore au large. « Je suis en pleine forme. J’ai appris plein de choses. C’était la première fois que je courais en solitaire aussi longtemps : je repartirais sans problème dès maintenant pour la deuxième étape ! »
Sourires un peu plus tendus en revanche pour les frères Letullier (Water Boys) : « On a explosé un spi au bout de deux heures de course, le 2e spi dans la foulée, la GV le 3e jour. On n’a pas voulu abandonner, on a continué notre route vers Madère avec ce qui nous restait !
On s’est réinscrits au dernier moment, il nous manquait des voiles, il a fallu tout gérer en une semaine, on est partis quand même… mais ça a été galère. On va prendre le temps de bien préparer la 2e étape. »
Leur maman, leurs enfants les attendaient au ponton avec du champagne… la galère sera vite oubliée.
Comme une lettre à la poste
La grande particularité de ces deux premières étapes de la Transquadra – Martinique 2017 est résumée par Mico Bolo, fondateur et directeur de course : « beau temps, belle mer ! »
Les conditions météo ont été relativement clémentes pour ne pas générer de gros soucis techniques, mais suffisamment soutenues, et avec quelques pièges météo, pour permettre des records d’étapes et de belles empoignades.
« Cette première étape a été rapide, aussi bien en Méditerranée qu’en Atlantique. Le record de la course a été largement battu en Méditerranée avec 48h de mieux que les autres années. Les conditions météo ont été extrêmement favorables, les bateaux sont de plus en plus performants et un nombre croissant d’équipages se prépare très sérieusement. Au top départ, ils sont déjà dans la course depuis plusieurs mois !
En tête de flotte comme dans le peloton, il y a eu des bagarres de haut niveau, avec des concurrents qui n’ont rien lâcher pendant 6 jours ! », analyse Frank Lang, président de la Transquadra – Martinique.
Tous à Madère, presque prêts à repartir
Seuls deux abandons sont à déplorer (Sébastien Pejoan* sur problème de safran, Amaury Eloy et Bernard Tcherniarsky pour des raisons personnelles). Les 92 bateaux amarrés dans la marina madérienne pourraient – presque – repartir demain pour la 2e étape. « Les bateaux sont arrivés en bon état avec très peu casse si ce n’est quelques spis déchirés, mais sur une étape disputée majoritairement au portant, c’est assez logique », précisent les organisateurs.
L’hivernage des voiliers (sous l’aéroport de Madère) s’organise, les marins pourront ensuite profiter pleinement des multiples activités nautiques et sportives possibles à Madère (canyoning, surf, randonnées, VTT…) et des douceurs aussi, bien sûr de cette île hors norme : après l’effort… « L’accueil à Madère, toujours aussi chaleureux. Entre Madère et la Transquadra, c’est une longue histoire d’amitié », confirme Frank Lang.
Ca aussi, c’est fantastique
Madère, une escale plaisir et tonique, que les quadrasailors vont partager en famille, parce que la Transquadra, « c’est aussi les enfants qui courent sur les pontons retrouver leur père (plus souvent que leur mère) : ce sont toujours des moments forts, qui montrent bien que ce n’est pas seulement un projet de compétiteur, mais également une aventure familiale, ça aussi c’est fantastique », conclut le président de la Transquadra – Martinique.
* Sébastien Pejoan (An Askell) ralliera Madère en convoyage pour disputer la 2e étape.