Pas de foils sur SMA pour la Transat Jacques Vabre 2017
Après huit semaines de tests du foil installé à tribord, dans toutes les conditions possibles, l’équipe SMA a choisi la voie de la raison. Pour la Transat Jacques Vabre 2017, qui s’élancera du Havre le 5 novembre, l’Imoca60 de Paul Meilhat et Gwénolé Gahinet sera équipé de dérives classiques. S’ouvre donc un chantier pour réinstaller les dérives droites et optimiser le bateau jusque dans les moindre détails.
Des foils sur SMA, ce ne sera pas pour ce coup-ci. S’il reste évident pour tout le monde que ces plans porteurs qui permettent d’accentuer le déjaugeage et offrent des capacités d’accélération phénoménales pour tous les bateaux, monocoques y compris, l’expérience menée par Paul Meilhat et l’équipe de Mer Agitée n’a pas totalement convaincu. Pour être plus juste et plus précis, c’est le profil du foil, créé en 2015, qui n’a pas emporté l’adhésion.
« Ce foil a été dessiné à un moment où tous les bateaux commençaient à concevoir des foils… et où tout le monde tâtonnait, explique Marcus Hutchinson, le Directeur du programme SMA Course au large. Nous, nous nous sommes dit qu’il fallait essayer quelque chose, mais avec la contrainte de ne pas modifier le bateau.»
« Le foil n’a pas prouvé qu’il apportait de la performance, mais ce fut une expérience hyper intéressante, exprime Paul. Pendant toute la phase d’entraînement, on a installé un process d’étude qui nous a permis d’en apprendre beaucoup sur le comportement du bateau. Ce process a également été précieux pour l’équipe technique, qui a pu noter une foule d’informations pour la mise en place de la modification des puits de dérive et des systèmes.»
Le 5e chantier de SMA depuis 2016 durera 5 semaines
S’ouvre là un chantier de cinq semaines et, dans le hangar de Port-la-Forêt, ça ne va pas chômer. Au programme : changement du bout-dehors, allègement du bateau, changement de l’électronique et mise en place d’un travail spécifique d’optimisation. Et puis, surtout, SMA va abandonner son système à quatre ballasts par côté pour adopter les cotes de la jauge établie pour le dernier Vendée Globe, cotes auxquelles il n’était pas soumis impérativement puisque le bateau est antérieur à la campagne 2016-2017. SMA sera donc équipé de deux compartiments à bâbord et autant à tribord, qui emporteront moins d’eau et qui seront plus excentrés. De ces détails naîtra plus de puissance, avec un bateau plus léger. C’est tout bénéfice.
Enfin, de nouvelles voiles (J2 et J3) seront prochainement livrées, conçues selon une nouvelle géométrie. Adaptées aux allures de vent de travers et plus polyvalentes à ces allures, elles permettront sans doute d’apporter une réponse à la problématique que pose la jauge du Vendée Globe 2020-2021 : les marins n’auront plus droit qu’à 7 voiles au lieu de 8.
La Transat Jacques Vabre dans le collimateur
Le Vendée Globe 2020 ? Il n’est pas encore à l’ordre du jour. Pour l’heure, l’entreprise SMA est engagée aux côtés de Paul Meilhat jusqu’en 2018. Et, sans préjuger des décisions qui pourraient être prises, cette échéance a également assez largement contribué au choix de raison d’abandonner l’idée des foils pour la prochaine Transat Jacques Vabre et la Route du Rhum 2018.
Cela ne préjuge en rien non plus du potentiel du tandem Paul Meilhat – Gwénolé Gahinet pour la Transat Jacques Vabre, à l’heure où la classe Imoca redistribue les cartes. Certes, le duo Jean-Pierre Dick – Yann Eliès s’annonce redoutable, mais le jeu reste particulièrement ouvert, d’autant plus si la météo impose du petit temps et une longue session de près. A ces allures, SMA est probablement le bateau le plus performant de la flotte. Et Paul et Gwénolé des tricoteurs de trajectoire hors-pair. Les deux se connaissent par cœur, se ressemblent et se complètent à la fois et ils ont déjà la certitude de très bien fonctionner en duo : n’ont-ils pas remporté la Transat AG2R LA MONDIALE ensemble en 2014 ? Une victoire sur le circuit Figaro, où les hommes prévalent sur le bateau, voilà qui forge les plus belles espérances.