Lady Cat défendra son titre sur le Bol d’Or 2017
Samedi 17 juin, à 10h retentira le coup d’envoi de la très attendue 79e édition du Bol d’Or Mirabaud, course mythique reliant Genève au Bouveret (aller-retour) sur 123 km. Parmi les 500 bateaux présents sur le Léman pour disputer la plus grande et la plus belle course en Europe en bassin fermé, Ladycat et son skipper Dona Bertarelli disputeront ensemble leur 11e Bol d’Or Mirabaud.
Vainqueur de l’édition 2010, et première femme skipper à avoir remporté l’épreuve, l’équipe de Dona Bertarelli s’est illustrée à deux nouvelles reprises en 2014 et 2016 en inscrivant son nom au prestigieux palmarès. Cette édition a donc une saveur particulière pour le team noir et or qui défend d’une part son titre mais qui pourrait conserver définitivement le trophée s’il remportait un troisième succès en 5 ans. Mais le Bol reste une course difficile, semé d’embûches, avec des conditions qui s’annoncent musclées en raison d’une bise soutenue attendue sur le plan d’eau samedi. L’équipage de Ladycat powered by Spindrift racing devra rester concentré et à l’attaque pour réussir à tirer son épingle du jeu.
Dans l’attente du célèbre coup de canon qui retentira dans quelques heures, Dona Bertarelli, skipper de Ladycat, nous livre ses sentiments.
Comment avez-vous préparé cette 79e édition du Bol d’Or Mirabaud ?
« Cette année avec Spindrift racing, nous avons choisi de ne pas participer au championnat du D35 Trophy car l’équipe est engagée sur trois objectifs sportifs majeurs qui occupent le calendrier : le Trophée Jules Verne avec Spindrift 2, le World Match Racing Tour en M32 Tour et le Bol d’Or Mirabaud avec Ladycat. Il est vrai que nous avons moins navigué que les années précédentes lorsque nous courrions avec les D35. Nous avons organisé une semaine d’entrainements et surtout disputé la Genève Rolle Genève le week-end passé. C’était l’occasion de se mesurer au reste de la flotte et de retrouver nos repères.
Le bateau est-il prêt ?
Nous avons réalisé un check-up complet et bien préparé le bateau cet hiver dans notre base de Saint Philibert, en Bretagne.
L’équipage est-il prêt ?
Notre véritable atout à Yann et moi est d’avoir un équipage talentueux que nous connaissons bien avec lequel il y a une forte cohésion. Nous naviguons avec eux sur les autres supports de l’écurie dont le maxi trimaran Spindrift 2 avec lequel nous avons fait un tour du monde ensemble l’an passé.
Qu’est-ce qui vous plait dans le Bol d’Or Mirabaud ?
Au-delà de courir en Suisse sur un plan d’eau magique, cette course a vraiment une âme, un caractère particulier. Après l’hiver, on voit dans tous les ports du lac des amateurs de tous âges qui préparent leur bateau. Tous sont tournés vers un seul objectif : participer au Bol d’Or. Cette course est fédératrice.
De plus j’aime la difficulté de cette course, tout l’engagement qu’elle nécessite mentalement et physiquement. Les années se suivent mais les Bol ne se ressemblent jamais… Chaque édition regorge de surprises, de retournements de situations, de faits inattendus, de conditions météo changeantes, de courses en mode sprint ou dans des petits airs, parfois en match race avec très souvent des finishs haletants !
Vous avez déjà remporté le Bol d’Or 3 fois, êtes-vous en quête de le remporter définitivement avec 3 victoires en 5 ans ?
Nous ferons notre course sans nous en préoccuper. Nous savons que nous avons le potentiel pour cela et la performance sportive a toujours été au centre de nos projets. Donc remporter une nouvelle fois le Bol d’Or Mirabaud serait exceptionnel et le remporter définitivement, une belle récompense pour toute l’équipe. Cela fait des années que nous sommes présents sur cette course, que l’équipe s’investit à terre et en mer avec passion. Nous savons tout le travail que cela nécessite d’avoir un bateau prêt et une équipe compétitive. Nous allons donner le maximum sur cette course mais nous restons lucides car nous avons conscience de toute sa difficulté.
Vos meilleurs souvenirs des éditions du Bol d’Or ?
Trois ans après avoir débuté la compétition et pour la première fois à la barre, je remportais mon premier Bol d’Or devant des grands noms de la voile. Je garde donc une très grande émotion et un souvenir de grande satisfaction personnelle et sportive. L’édition de 2014 a été incroyable et sous tension ; le vent soufflait à près de 25 nœuds pour cet aller-retour express du Léman. Nous avons passé la ligne en première position en 5 heures et 38 minutes, second temps record de toute l’histoire du Bol d’Or Mirabaud. Forcément mes souvenirs les plus forts sont liés aux éditions remportées car la course est tellement difficile que chaque victoire est magistrale. Mais je me rappelle aussi du record de lenteur de 2009, lorsque Ladycat avait bouclé la course en presque 24 heures.
Quels sont les obstacles sur le parcours du Bol d’Or Mirabaud?
Au Bol d’Or Mirabaud on ne navigue pas uniquement contre les autres D35 mais aussi contre d’autres multicoques et près de 500 participants. Ceci est déjà un premier obstacle de taille. Donc prendre un bon départ est essentiel dans cette course. Ensuite il y a une bouée de dégagement à laisser à tribord au large de Versoix. Au Bouveret, les cartes sont souvent redistribuées par manque de vent dans cette zone et c’est un nouveau départ de course, même si cette fois c’est plutôt du vent fort qui est attendu. A la sortie du Bouveret, au retour sur Genève, il faut savoir négocier la transition de vent dans le haut lac. Ensuite c’est un sprint jusque dans le petit lac où là aussi les cartes peuvent être redistribuées selon l’heure d’arrivée, les vents thermiques ou des systèmes orageux. Beaucoup de revirements de situations se sont passés à quelques milles de l’arrivée. Pour cette 79e edition, au vue de la bise annoncée, le record absolu du Bol d’Or Mirabaud sera peut être battu ».