La Fabrique avec Alan Roura jusqu’en 2021
Ce mardi 16 mai, à l’occasion d’une conférence de presse organisée à La Fabrique à Champagne (canton de Vaud), l’entreprise Cornu a renouvelé son soutien à Alan Roura en s’engageant auprès de lui jusqu’en 2021. À la barre d’un nouveau bateau, l’ex-MACSF de Bertrand de Broc, le Genevois de 24 ans prendra part à la Transat Jacques Vabre en fin d’année, à la Route du Rhum l’an prochain et à une nouvelle Jacques Vabre en 2019, avant le grand rendez-vous du Vendée Globe en 2020.
C’est l’histoire d’un coup de coeur qui se transforme en histoire sur le long terme. En février 2016, les responsables de la société Cornu, propriétaire des marques Roland, Mon Village et de ses magasins du producteur La Fabrique, tombent sur un article de presse annonçant la participation au Vendée Globe du navigateur genevois encore inconnu, Alan Roura. « J’étais surpris qu’Alan soit encore en recherche de partenaires à 9 mois du départ alors que le Vendée Globe est un évènement à laquelle toute entreprise devrait rêver de participer » se souvient Cyril Cornu, fils du PDG. Devenu partenaire principal du projet du Suisse d’alors 23 ans, La Fabrique gagne son pari au terme d’une aventure et d’un exploit sportif qui aura touché et animé tout un pays. En mars 2017, un mois à peine après l’arrivée de son poulain, l’entreprise vaudoise décide de ne pas en rester là et s’engage auprès d’Alan pour un projet sur quatre ans, avec comme objectif majeur le Vendée globe 2020. « J’ai proposé plusieurs budgets à Cyril et son père, Marc-André, qui dépendaient du type de bateau et de nos ambitions sportives, raconte Alan. D’un commun accord, nous avons opté pour un projet intermédiaire mais malgré tout compétitif, en acquérant un bateau de la génération 2008 auquel nous rajouterons des foils pour le Vendée Globe. » Après la nette domination des « foilers », ces bateaux équipés de plans porteurs, lors du dernier tour du monde, il était clair pour le jeune skipper qu’il faudra en posséder dans quatre ans s’il souhaite figurer aux avant-postes. « Peu de bateaux ayant été construits pour le Vendée Globe 2012 et ceux-ci n’étant pas à la vente (l’ex-Banque Populaire devenu Maître Coq et racheté depuis par Initiatives-Coeur et l’ex-Macif devenu SMA), il ne nous restait que des bateaux de 2015 aux prix de vente exorbitants ou bien de 2007/2008, encore très compétitifs et que nous pouvons modifier afin de rester au goût du jour », explique le Genevois de désormais 24 ans. « Nous étions dans la même logique qu’Alan, complète Cyril Cornu. Nous souhaitions un projet plus compétitif qu’en 2016, mais sans brûler les étapes pour autant. Skipper et sponsor ont besoin d’engranger encore de l’expérience avant de se lancer dans la construction d’un bateau ou d’en acheter un de toute dernière génération. L’objectif en 2020 sera d’atteindre le Top 10 ou même le Top 5 selon le nombre de bateaux qui auront été construits d’ici là. » D’ici là, justement, Alan prendra part aux courses majeurs des trois saisons à venir, avec au programme deux Transat Jacques Vabre et une Route du Rhum, ainsi qu’à plusieurs autres courses restant encore à déterminer. De quoi s’entraîner de la meilleure des façons à la barre de son nouveau bateau.
Alan Roura aux commandes du premier bateau d’Armel Le Cléac’h
Et quel bateau ! La société Cornu vient en effet de s’assurer l’achat du 60 pieds IMOCA construit en 2007 pour Armel Le Cléac’h, récent vainqueur du dernier Vendée Globe. Plan Finot construit au chantier Multiplast à Vannes, le monocoque né sous les couleurs de Brit Air, avait notamment terminé 2ème du Vendée Globe 2008 et 2ème de la Route du Rhum 2010. « C’est l’un des meilleurs bateaux de sa génération, extrêmement bien construit et parfaitement entretenu depuis lors », se réjouit Alan Roura. Racheté par Bertrand de Broc en 2012, le bateau a depuis couru sous les couleurs de Votre Nom Autour du Monde (9ème du Vendée Globe 2012/2013 et 6ème de la Transat Jacques Vabre 2013) et de MACSF (10ème de la Transat Jacques Vabre 2015, abandon sur le Vendée Globe 2016). « Le bateau est en excellent état depuis son retour en France et très peu de travaux nous attendent avant de le remettre à l’eau cet été, probablement début juillet, se projette son nouveau skipper. Les plus grosses modifications arriveront plus tard les prochaines saisons, afin de lui ajouter des foils. » Un important chantier d’optimisation attend donc Alan et son équipe, qui sera étoffée dès juin de cette année : « L’équipe du Vendée 2016 restera à mes côtés, avec Gilles Avril comme Directeur technique, Alexis Monier comme Préparateur technique et Aurélia Mouraud en Chargée de communication. Nous avons donc recruté une une Chef de projet, Laëtitia Brière, un Boat Captain, Antoine Riou, et un autre préparateur, tous à temps plein, tandis qu’un ingénieur nous rejoindra au lancement des gros travaux. L’équipe sera ensuite épaulée par différents prestataires extérieurs selon les périodes. »
Un budget assuré sur quatre ans
Une équipe de 7 à 8 personnes sera ainsi aux côtés d’Alan qui pourra, enfin, jouir de son statut de skipper et se préparer comme il se doit : préparation physique, entraînements intensifs et formations diverses seront à son programme, en plus du suivi de la préparation et de l’entretien de son bateau. « Même si je ne serai jamais bien loin des différents chantiers, car ça me manquerait trop et parce que ça a été une de mes forces sur ce Vendée Globe de connaître parfaitement mon bateau et d’être capable de faire face à n’importe quelle situation, c’est un confort exceptionnel que de pouvoir me reposer sur une équipe compétente pendant que j’aurai mes propres occupations, confesse le navigateur, ému de la confiance de son sponsor. Je remercie La Fabrique de repartir avec moi, ils ont pris un risque en me soutenant l’année dernière et je suis heureux que nos efforts aient fini par payer. » Assuré d’avoir le budget de fonctionnement nécessaire pour les quatre prochaines années, Alan doit cet engagement sur le long terme de la société Cornu bien évidemment à sa performance lors de sa première participation au Vendée Globe, mais aussi à sa personnalité qui les a séduits tout autant que le public et les médias. « Les valeurs d’Alan sont également les nôtres et sa façon de communiquer et de partager ce qu’il vit nous ont convaincu de continuer notre sponsoring, argumente Cyril Cornu. Nous sommes également conscient de son incroyable potentiel et nous tenions à lui donner les moyens d’atteindre ses objectifs, avec un projet compétitif. C’est pour cela que nous nous sommes engagés à lui fournir le budget nécessaires jusqu’à la fin du Vendée Globe 2020/2021 et recherchons en parallèle d’autres entreprises qui souhaiteraient prendre part à l’aventure. » Si le groupe Cornu demeure partenaire principal d’Alan par le biais de ses différentes marques et structures, l’objectif de l’entreprise de Champagne (VD) reste en effet d’ouvrir le projet à d’autres sociétés désireuses d’embarquer à leurs côtés. « Différents niveaux de partenariats seront proposés, aux entreprises comme aux particuliers souhaitant soutenir Alan à hauteur de leurs propres moyens, poursuit-il. L’idée sera celle d’un bateau multi-partenaires, suivant la philosophie d’un ‘Vendée pour la Suisse’ lancée par l’équipe en 2016 ». De quoi faire vibrer la Suisse sur les différents océans du monde pour encore quelques années !