Au Stade Nautique du Roucas Blanc, Dorian Van Rijsselberge monopolise la lumière. Sans entraînement, la grande star hollandaise du RS:X fait des misères sur le plan d’eau marseillais. Il est en tête après deux jours de compétition !

Ils sont tous bluffés ! Au soir de cette deuxième journée du championnat d’Europe RS:X de la SNIM Dériveurs, Dorian Van Rijsselberge pointe à la 1ère place du général après cinq courses. Une mise en bouche hier dans le mistral avec des places d’honneur et deux victoires ce jour, dans 4 à 5 nœuds de vent. Incroyable. La raison ? Le double champion olympique hollandais (Rio 2016 et Londres 2012) n’a que trois jours de navigation dans les jambes depuis son sacre à Rio. “S’il continue comme ça jusqu’à la fin de la semaine, c’est vraiment un monstre“, s’extasie Hélène Noesmonen, qui n’en revient pas. Le grand bonhomme du RS:X avait disparu des radars depuis presqu’un an. “J’ai dormi et je me suis occupé de ma famille, j’avais besoin de recharger les accus’ “, sourit-il. En attendant, c’est une chance de le (re) voir, qui plus est sur le plan d’eau marseillais. Ses apparitions annuelles sont rares. “Il choisit vraiment ses courses“, raconte-t-on dans les “paddocks“.
Marseille est donc heureuse et fière de l’accueillir, et lui, le rend bien à la cité phocéenne. “Je suis content de naviguer de nouveau, et d’être à Marseille. Le plan d’eau est magnifique, la ville est belle, on y mange bien…“ Bien dans sa tête, bien sur sa planche, Dorian compense son manque d’entraînement par une sérénité à toute épreuve, son immense expérience et un zeste de complexe chez ses adversaires. Concernant Tokyo 2020, il a encore du mal à se projeter. Renouveler un tel effort, en est-il capable ? Réponse après les Championnats du Monde 2017. Ici, l’objectif est clair: “Prendre du plaisir, ni plus, ni moins“, sans évoquer le podium. Avec ses trois petits (ou gros) jours d’entraînement, ça serait abusé… Pourtant, ce soir, il a fini par dévoiler son jeu. La question en suspens est : Va-t-il tenir la route physiquement ?

Tenir la route, c’est aussi l’énigme à plusieurs inconnues posée à Hélène Noesmoen. Le petit temps ne lui a pas trop souri. Sa 14e place du jour est (pour l’instant) anecdotique, puisque ce “mauvais“ résultat est retiré de son classement. Elle conserve la 1ère place avec le bénéfice de ses trois victoires du premier jour. Ce matin, la ravissante licenciée des Sables d’Olonne revient sur sa journée de rêve. “En plus, les trois manches ont eu une configuration différente, raconte-elle. “Dans la 3e, je rate complètement mon départ et je reviens…“ La guerrière des Sables d’Olonne a magnifiquement dompté le mistral. “J’aime le gros temps, j’aime quand la planche est difficile à contrôler…“ Elle devrait être servie, jeudi, avec le cartouche de vent d’est attendu. Mais la route qui mène au podium est semée d’obstacles, pour celle qui a su faire oublier Charline Picon, l’espace d’une journée. Elle le sait. “Je dois me reconcentrer. Le temps va être tellement différent chaque jour que le jeu est complètement ouvert…“ Après le mistral, le petit temps, et le vent d’est annoncé qui promet un spectacle exceptionnel, ce jeudi, après une petite journée de repos pour la classe. Dorian ne va pas bouder son plaisir…

En Finn, le petit temps a permis de lancer une manche et c’est l’Anglais Ben Cornish qui maintient le drapeau de l’union jack au sommet, en s’imposant. Quand un Anglais peut en cacher un autre, un refrain bien connu par Ed Wright. C’est la grosse surprise du jour, le Black Flag reçu par l’Anglais Ed Wright (17e ce soir) et le Suédois Max Salminen (24e ce soir). Les deux hommes en lice pour un podium, grillent un joker. Jonathan Lobert est toujours placé après sa 8e place. Et mercredi, pour les Finn, Il y a pas piscine !

Le chiffre du jour : 12 Le nombre de places récupérées par Robin Sarriaud à l’issue de la première journée. Le licencié de la Mouette Sinagote a arrêté sa course (la 2e du jour) pour aller aider le concurrent italien Simone Montanucci, en grande difficulté. De 63e, il est passé à la 52e place à l’issue de la première journée. Beau geste de solidarité….

Tout le monde en parle – Medal Race, nouvelle formule : “Je suis d’accord sur le fait que le système doit changer“, explique Dorian Van Rijsselberge. “Mais tout doit changer. Il faut que le système de course soit attractif pour le public, mais également pour les coureurs. Après, si on me demande ce qu’est un grand windsurfer, je réponds que c’est un gars qui sait gagner tous les jours et quel que soit la force du vent. Ce n’est pas quelqu’un qui gagne uniquement sur un coup de dés…“

Le règlement :
Finn : Une dernière manche en flotte se déroule samedi 13 mai au matin. Les deux premiers du général sont qualifiés directement pour la finale. Une demi-finale réunit les concurrents de 3 à 10. Les trois premiers de cette demi-finale rejoignent les deux premiers du général, pour une finale à 5.
RS:X : Les 12 meilleurs à l’issue des manches (vendredi 12 mai) sont qualifiés pour un format de phases finales à élimination directe. Les six premiers se retrouvent en demi-finale. Les trois premiers se retrouvent en finale pour disputer le podium

Les classements après la deuxième journée avant jury :

Finn Seniors (3 courses)

1/ Ben Cornish – GBR – 12 pts
2/ Berecz Zsombor – HUN – 14 pts
3/ Anders Pedersen – NOR – 14 pts

RS:X Seniors Hommes (5 courses, 4 meilleurs résultats retenus)

1/ Dorian Van Rijsselberge – HOL – 7 pts
2/ Pawel Tarnowski – POL – 8 pts
3/ Nimrod Mashian – ISR – 10 pts

RS:X Seniors Femmes (4 courses, 3 meilleurs résultats retenus)

1/ Hélène Noesmonen – FRA 3 pts
2/ Lilian De Geus – HOL 9 pts
3/ Maja Dziarnowska – POL 11 pts

RS:X Youth Hommes (4 courses, 3 meilleurs résultats retenus)

1/ Luca Di Tomassi – ITA – 3 pts
2/ Tom Arnoux – FRA – 6 pts
3/ Baptiste Grall – FRA – 8 pts

RS:X Youth Femmes (3 courses)

1/ Yarden Isaak – ISR – 7 pts
2/ Olivia Rosique – FRA – 8 pts
3/ Thais Royer de Vericourt – FRA – 14 pts

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