Depuis la mise à l’eau du trimaran MACIF le 8 mars dernier, François Gabart s’est beaucoup entraîné en solitaire pour préparer sa tentative de record autour du monde en fin d’année. Dès mi-mai, il basculera en mode « équipage » avec dans le viseur The Bridge, transat entre Saint-Nazaire et New York, qu’il courra avec cinq marins dont il fait les présentations.

Equipage/Solitaire, le jeu des différences

Habitué à naviguer principalement en solitaire ou en double, François Gabart explique en quoi la navigation en équipage à bord du trimaran MACIF est très différente.

Des manœuvres beaucoup plus rapides

« La première différence, c’est bien sûr la dimension physique. Sur des manœuvres, on va au moins quatre fois plus vite en équipage qu’en solitaire parce qu’on est quatre aux manivelles pour rouler, border, affaler et hisser les voiles, plus un équipier à l’avant et un à la barre. Cela change tout ! »

Une présence permanente sur le pont, donc plus de sécurité et sérénité

« La navigation en équipage est beaucoup plus confortable en termes de stress. En solitaire, il y a une tension permanente, il faut toujours être sur le qui-vive, à l’écoute du bateau, même quand tu te reposes. Alors qu’en équipage, le fait d’avoir en permanence deux équipiers sur le pont aux écoutes et à la barre est beaucoup plus sécurisant. »

Un bateau poussé dans ses retranchements

« Forcément en équipage, on « attaque » plus, on change plus souvent de voiles et on barre 98% du temps. Cela veut dire que l’on peut vraiment naviguer sur le fil, sur un flotteur, et atteindre des vitesses très intéressantes, tout en ayant un niveau de sécurité plus élevé. C’est aussi ce qui m’intéresse sur The Bridge ; nous sommes à mi-chemin entre la mise à l’eau du trimaran MACIF et la Route du Rhum 2018. On a déjà beaucoup progressé et cela va être très intéressant de pousser le bateau tout près des 100% de son potentiel, pour connaître ses limites, ce qu’on ne peut faire qu’en équipage. »

Un rôle différent pour François Gabart

« Sur The Bridge, je serai hors quart, chargé de la navigation mais également de la coordination. Ce rôle de chef d’orchestre, qui vise à essayer de faire travailler l’ensemble des équipiers dans la bonne humeur et l’efficacité, me plaît ! Je le fais à terre depuis plusieurs années maintenant, c’est intéressant de transposer cela en mer. Je vais bien évidemment aussi me fondre dans l’équipage : j’ai mes repères sur le bateau depuis presque deux ans en étant sur le pont en permanence, je ne veux pas changer ça. En vue du tour du monde en solitaire en fin d’année, il est primordial pour moi de conserver mes sensations. »

La phrase : « Ce sera un peu du camping… »

Conçu pour du solitaire, le trimaran MACIF ne sera pas reconfiguré en vue de The Bridge. Un choix parfaitement assumé par François Gabart et son équipe :

« Comme le projet est tourné depuis le début, vers le solitaire, avec trois échéances importantes en trois ans (record autour du monde en fin d’année, Route du Rhum en 2018 et course autour du monde en 2019), nous restons focalisés sur l’ergonomie de la zone de vie pour une seule personne. La philosophie à adopter par l’équipage sera donc de s’adapter au bateau, plutôt que de le faire évoluer. Nous serons sans doute serrés dans le cockpit, ce sera un peu du camping, mais on arrivera à s’organiser ! Et Cela va durer moins de dix jours… »

L’équipage

François Gabart a constitué un équipage de six marins pour courir The Bridge, le skipper de MACIF fait les présentations.

Pascal Bidégorry

« Pascal est avec nous depuis que le bateau a été mis à l’eau, il le connaît très bien, nous avons disputé et gagné ensemble la Transat Jacques Vabre. Il m’a également aidé à préparer The Transat l’an dernier. C’est un des marins les plus expérimentés en multicoque au large. Il est capable, aussi bien à la barre qu’aux réglages, de pousser le bateau et de le faire aller très vite, et c’est bien ce que j’attends de lui sur The Bridge. »

Yann Riou

« Comme moi à la navigation, Yann sera le deuxième membre de l’équipage à avoir une tâche que lui seul accomplira, celle de prendre des images. J’aime beaucoup ce qu’il fait en tant que mediaman et je souhaite qu’il me fasse progresser dans ce domaine, pour que je puisse avoir des automatismes en vue du tour du monde. Mais il ne sera pas uniquement mediaman : il aura aussi le droit de tourner les manivelles, de régler, de barrer… Qui plus est, il a une vraie expérience du large, sur la Mini, la Volvo Ocean Race et sur d’autres grands trimarans. »

Antoine Gautier et Guillaume Combescure

« Je les présente ensemble car ils font partie de l’équipe technique du trimaran MACIF. Je trouvais important, pour la globalité du projet, qu’ils puissent voir le bateau en conditions réelles de course : cela permet d’alimenter la liste des idées pour les futures évolutions du bateau et l’un comme l’autre seront de précieuses sources d’informations pour notre routeur, Jean-Yves Bernot, lors des prochaines échéances en solitaire. Ce sont également de vrais compétiteurs ils sont là pour gagner la course ! »

Benoît Marie

« C’est le petit dernier, puisqu’il vient d’arriver dans l’équipe ! Cela fait plus de vingt ans que nous nous connaissons car nous avons fait de l’Optimist ensemble. Nous nous apprécions beaucoup. Il a à la fois l’expérience du large (vainqueur de la Mini Transat en 2013, navigations en MOD70) et des bateaux qui volent (en particulier le Moth à foils). Il partage avec nous l’envie de naviguer toujours le plus vite possible. En plus de ses qualités de marin, Benoit propose constamment de nouvelles idées et il a cette capacité, que j’apprécie beaucoup, de toujours se remettre en cause pour progresser.

Programme prévisionnel 2017 du trimaran MACIF

  • 25 – 28 mai : Armen Race
  • 25 juin : Départ de The Bridge (Course en équipage entre Saint-Nazaire et New-York)
  • 21 octobre : Début de la période de stand-by de la tentative de tour du monde en solitaire
  • Fiche d’identité du trimaran MACIF

Nom officiel : MACIF

  • Architectes : VPLP
  • Chantiers : CDK Technologies (maîtrise d’œuvre), Multiplast (Coque centrale, barre d’écoute)
  • Date de mise à l’eau : 18 Août 2015
  • Longueur : 30,00m
  • Largeur : 21,00m
  • Tirant d’eau max : 4,50m
  • Nombre de dérives : 3
  • Tirant d’air : 35m
  • Surface de voiles au près : 430m²
  • Surface de voiles au portant : 650m²

Source

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