Première fois !
Si nombre de concurrents connaissent tellement bien l’épreuve, qu’ils peuvent émarger et se rendre sur l’un des quatre ronds de course les yeux fermés, pour d’autres, disputer le Spi Ouest France dont ils entendent parler depuis des années, est d’abord un rêve puis un objectif avoué. Chaque week-end Pascal on rencontre des « bizuths » qui pour la première fois viennent régater à La Trinité.
Il se nomme Christophe Lasserre, est infirmier libéral à Paris, et passionné de voile depuis une trentaine d’années. Quand il naviguait en croisière à bord de son Dufour 34, la régate ne l’intéressait pas plus que ça… mais de voir un équipage enrouler des bouées et tirer la quintessence du voilier, a commencé à le travailler et lui donner des idées. Il a changé son Dufour pour un Élan 310, élégant plan Rob Humpreys avec grand tirant d’eau, a commencé à regarder de plus près comment il pouvait l’améliorer, s’est renseigné auprès d’amis connaissant le milieu de la régate. Et a décidé de franchir le pas. Basé à Pornic, son Élan « Françoise de Ré », en mémoire de sa mère décédée d’une grave maladie, est devenu un voilier de course-croisière affûté. Christophe s’est tourné vers Cyrille Le Gloahec, qui à travers sa structure Go Sailing, fait du coaching. Ce régatier réputé, qui va disputer à nouveau cette année le Spi puis le TFV sur le Diam 24 Batistyl-Iba, a pris les choses en mains. « Il a entièrement réglé le mât, m’a conseillé de changer de voiles et de remplacer l’enrouleur par un étai creux, a optimisé le rating ce qui nous a permis de descendre en IRC 4 » explique le skipper-armateur de ce bateau soutenant France Adot 44, association pour le don d’organes. « Je suis récemment passé numéro un, et j’aime ce poste nécessitant agilité et force dans la brise. Grâce aux entraînements mis en place par Cyrille, on progresse sur les manœuvres, sur la conduite du bateau, sur les réglages. » Christophe reconnaît qu’il appréhende un peu de courir son premier Spi : « je suis quand même un peu fébrile. J’espère que nous n’aurons pas trop de vent et que nous allons pouvoir nous en sortir. L’idée c’est de naviguer propre, mais aussi de profiter de ce formidable spectacle que doit être le Spi », et de conclure que pour cette première fois « il n’y a pas d’objectif de résultat ». N’empêche, Christophe Lasserre, Bastien Le Glohaec, Yves Bensoussan, Olivier Bouchard, Pascale Fabie et Christophe Letard ont mis tous les atouts de leur côté pour réussir ce 39ème Spi, leur premier.
En bref :
- Jimmy Pahun. Lui ne compte plus les participations et les victoires… Cette année le régatier de Locmiquélic sera à la barre du nouveau Grand Soleil 39 « Les quatre chemins VI » de Loïc Le Poix en IRC1.
- Tintin. En IRC 4, Général Tapioca skippé par Philippe Pilate du Bruxelles Royal Yacht Club est un half-tonner de légende. L’ancien Kelt La Concorde a remporté en 1978 la Solitaire du Figaro avec à la barre un certain Gilles Le Baud, créateur du Spi cette même année avec Roger Lavialle. Ce vénérable bijou en acajou n’a jamais cessé de régater depuis sa mise à l’eau il y a 40 ans !
- Penny Aubert. Membre du comité de direction de la SNT, ancien président de la classe J24, Penny Aubert dispute son nième Spi, à la barre de son Sun Fast 3200 Georgia, mais en double IRC.
- Tapis roulant. Si le coefficient de marée est conséquent le 13 avril (coeff 83) il ne va cesser de baisser lors du grand week-end de Pâques pour terminer à 56 le lundi 17.