Caen, la Manche, la Mer d’Irlande et la Mer Celtique donnent de nouveau rendez-vous, du 11 au 21 mai prochains, aux meilleurs spécialistes de la Class40, pour près de 1 000 milles de régate au contact, au plus près des côtes Normandes, Anglaises et Irlandaises. 20 équipages de deux skippers ont d’ores et déjà répondu présents à l’appel de cette grande classique du circuit, seule course hauturière à offrir un départ et une arrivée en un seul et même point en rade de Caen. La grande diversité des conditions de navigation rencontrées en Manche, dans le Solent anglais ou entre îles Scilly et Fastnet attire coureurs au large et régatiers émérites, tous fascinés par la perspective de belles confrontations aussi techniques que tactiques. La Normandy Channel race sacre ainsi édition après édition depuis 2010 des marins Français et Internationaux complets, et assure la promotion d’une Class40 en constant essor.

Une épreuve aux multiples spécificités…

Avec en sept éditions des vainqueurs Britanniques, Allemands et Espagnols à son palmarès, la Normandy Channel Race se singularise d’emblée par sa caractéristique très internationale ; 2017 ne fera que confirmer cette spécificité avec déjà les inscriptions de pas moins de 5 unités étrangères, dont le Japonais Hiroshi Kitada, très remarqué l’an passé lors de ses transats initiatiques de Plymouth à New York, et de Québec à Saint Malo. L’Anglais Phil Sharp, deuxième l’an passé, revient avec l’envie affirmée de mieux faire, et demeurer le chef de file des autres nationalités en lice, Italiennes, Finlandaises, et Néerlandaises. Ce cosmopolitisme ne fait qu’encourager les marins français à encore plus d’excellence, et l’épreuve normande s’affirme comme un ban d’essai particulièrement probant pour les nouveaux bateaux. Deux voiliers de la toute dernière génération battant pavillon français, et Normand puisqu’il s’agit du Campagne de France d’Halvard Mabire et Miranda Merron (N°148) et du Cap des Palmes (N°147) de Brieuc Maisonneuve viendront y valider leurs mises au point de l’hiver.

Le stade nautique dédié à la Normandy Channel Race, entre côtes Normandes, du sud de l’Angleterre et de l’Irlande n’a guère de secrets pour nombre de marins qui découvrent pourtant avec chaque édition de nouveaux enchainements météos imprévus, auxquels se mêlent effets de côtes et de courants qui déroutent le plus fin des stratèges. Sprint de 5 et quelques jours, la NCR pousse équipages, hommes et femmes, à puiser loin dans leurs ressources physiques et mentales. La Mer d‘Irlande, passée les Scilly peut, sur ses hauts fonds, se montrer mauvaise, dure pour les hommes comme pour le matériel. La Normandy Channel Race se gagne dans la quête de la perfection, depuis la préparation à terre, jusqu’aux derniers choix des tout derniers virements de bord, quant à la pression des concurrents toujours au contact, s’ajoute les phénomènes propres aux points clés du parcours, courant du Solent et des Scilly, des Anglo-Normandes, de Blanchard ou de Barfleur. La Normandy Channel race est un voyage, une belle évasion à la découverte des rivages aux splendeurs sauvages de Cornouaille, Irlande ou Cotentin…

La Class40 ; la performance accessible

Dans l’ombre des classes plus huppées car plus dotées, Imoca ou Ultimes, la Class40 continue de séduire de plus en plus de marins désireux de se lancer à coûts maitrisés, dans le grand bain de la course océanique. Pas moins de 5 nouveaux voiliers sont en construction de par le monde. Les Class40 ont, en très peu de temps, brûlé les étapes pour passer de voiliers d’abord appréciés pour leur fiabilité, en véritables bêtes de course. La dernière édition de la Transat Québec Saint Malo en juillet 2016 a démontré tout ce que ces « petites bombes » de 12,18m avaient dans le ventre, livrées aux mains d’équipages experts et entreprenants. Qu’ils soient d’une génération dite plus ancienne, à l’instar d’un Carac lancé en 2008, ou Talés II construit en 2013, tous ont battu des records de vitesse, en pointe ou sur 24 heures. On retiendra ainsi les 373 milles parcourues en une seule journée par le plan Botin Talés II, vainqueur de l’édition 2016 de la Normandy Channel Race, à la vitesse moyenne vertigineuse pour ce type d’unité, de 11,37 noeuds! C’est à plus de 27 noeuds que nombre de concurrents ont dévalé en surf la longue houle de l’Atlantique Nord. La Normandy Channel race, connue aussi pour sa météo changeante, va donner une semaine durant à cette classe si dynamique, l’occasion de démontrer toutes ses ressources de vitesse et de maniabilité quelles que soient les allures.

Le parcours (environ 1 000 milles):

  • Ligne de départ en rade de Caen – parcours en rade de Caen.
  • Bouée Ouest Saint-Marcouf à laisser à tribord
  • Ile de Wight (Royaume-Uni) à laisser à bâbord
  • Tuskar Rock (Irlande) à laisser à bâbord
  • Fastnet Rock (Irlande) à laisser à bâbord
  • Ile de Guernesey à laisser à bâbord
  • Ligne d’arrivée devant Ouistreham

Palmarès de la Normandy Channel Race

  • 2010 : Thomas Ruyant – Tanguy Leglatin – Destination Dunkerque (F)
  • 2011 : Tanguy Delamotte – Sébastien Audigane – Initiatives Saveurs (F)
  • 2012 : Ned Collier Wakefield – Sam Goodchild – Concise 2 (GB)
  • 2013 : Jörg Riechers- Pierre Brasseur – Mare (D)
  • 2014 : Sébastien Rogues – Fabien Delahaye – GDF Suez (F)
  • 2015 : Nicolas Troussel – Felix Pruvost – Bretagne Crédit Mutuel (F)
  • 2016 : Pablo Santurde – Fidel Turienzo – Tales II (ESP)

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