Eric Bellion à quelques milles des Sables d’Olonne
Eric Bellion touche au but après une dernière semaine de course plus que musclée. A 16h00, le skipper était annoncé à 24 milles des Sables d’Olonne, où il est sur le point de conquérir ce soir une 9e place amplement méritée. Le skipper de CommeUnSeulHomme est attendu entre 18h30 et 19h00 sur la ligne d’arrivée. Il remontera le chenal dans la foulée.
C’est un formidable voyage initiatique qui va s’achever ce soir pour Eric Bellion avec à la clé, la place très convoitée de 1er bizuth du classement de ce 8ème Vendée Globe.
Le skipper de CommeUnSeulHomme a eu de très grosses conditions à affronter cette dernière semaine, jusqu’à la nuit dernière où il a dû composer avec une météo encore musclée : 35 nœuds de vent sur les fichiers météo, cela peut faire beaucoup plus dans les rafales. Et c’était au près, l’allure la plus sollicitante pour le marin et le matériel. Mais Eric tient bon : il la veut cette magnifique 9e place et il va l’avoir. La délivrance va intervenir en début de soirée puisqu’à 16h00 il lui restait environ 24 milles à couvrir pour venir franchir la ligne d’arrivée des Sables d’Olonne. Grosso modo deux heures de mer…
Dans le chenal dès ce soir
Eric Bellion remontera donc le chenal dans la foulée, dès ce lundi soir. Pour l’heure, cet après-midi Eric navigue à 10 nœuds de moyenne. Rappelons qu’il avait réussi hier soir à renvoyer sa grand-voile au troisième ris. Les dernières estimations le voient entre 18h00 et 19h30 sur la ligne et il faut aller l’accueillir comme il le mérite, lui qui a vécu d’innombrables aventures pendant les un peu plus de 99 jours que va durer son Vendée Globe. Il a pris confiance au fur et à mesure de la course et va être récompensé : premier bizuth, dans le Top Ten et en moins de 100 jours. Sacré bilan !
A propos de Top Ten, il y a eu un changement notable au classement ces dernières heures, hélas engendré par le démâtage de Conrad Colman. Arnaud Boissières (La Mie Câline) a désormais toutes les cartes en main pour prendre la 10e place de ce Vendée Globe, rang qu’il occupe depuis le classement de 9h ce matin. Un peu plus de 120 milles au large du Portugal, la voie semble dégagée pour lui : dans 630 milles, il sera de retour à la maison, chez lui aux Sables d’Olonne, probablement jeudi. Il deviendrait ainsi le deuxième marin à terminer trois Vendée Globe d’affilée, le premier à avoir réussi cet exploit étant un certain Armel Le Cléac’h…
Boissières jeudi, Amedeo vendredi
Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut) devrait suivre Arnaud vingt-quatre heures plus tard – vendredi, donc- et passer également devant Conrad Colman au classement. Un Néo-Zélandais courageux et inventif, qui veut absolument trouver le moyen de boucler son très beau tour du monde. Après avoir bricolé la bôme de Foresight Natural Energy avec les moyens du bord pour avoir une chance d’établir un gréement de fortune, le Kiwi respecte les temps de séchage des matériaux avant d’essayer de remonter vers le Nord. Ce n’est pas encore le cas, mais ce serait une juste récompense après 48 heures à la dérive où il a reculé de 40 milles nautiques. Inutile pour le moment de se risquer à estimer une date d’arrivée pour lui. Elle est évidemment impossible à imaginer tant qu’on ne sait pas si son gréement lui permettra de rentrer à bon port et si oui à quelle vitesse.
En revanche, on peut imaginer Alan Roura sur la ligne d’arrivée dans une semaine exactement, le lundi 20 février. Le jeune Suisse aura alors mis dans son sillage la situation météo bien complexe qui se dresse devant La Fabrique : une dorsale de vents faibles qui barre la route au Nord des Açores. En tous cas, il ne devrait pas voir revenir sur lui le doyen Rich Wilson (Great American IV, 14e) qui lui rend tout de même un écart de 500 milles semblant largement suffisant d’ici l’arrivée. D’autant que Rich aura lui aussi une dorsale à négocier et qu’il a prévenu depuis longtemps que le classement lui importait assez peu désormais et qu’il voulait avant tout finir.
Enfin, les quatre bateaux qui ferment la marche ont encore beaucoup de chemin à couvrir pour rentrer : 2200 milles par exemple pour le duo composé de Didac Costa et de Romain Attanasio. One Planet One Ocean (15e) a environ 70 milles d’avance sur Famille Mary-Etamine du Lys (16e ) et tous deux semblent redécoller à des vitesses honorables cet après-midi, après avoir passé de longues heures encalminés dans une bulle sans vent. Didac est reparti à 10 nœuds et Romain ne devrait pas tarder à faire de même.
Beaucoup plus loin, à 3000 milles de l’arrivée, Pieter Heerema (No Way Back, 17e ) est encore en proie aux affres du Pot au noir. Il poursuit à vitesse réduite sa remontée de l’Atlantique au beau milieu de… rien, puisque le bateau du Hollandais évolue globalement à la même distance du continent africain que du continent sud-américain. Sébastien Destremau (TechnoFirst-FaceOcean, 18e) ferme la marche à 4150 milles des Sables d’Olonne. Il a eu un week-end noir avec un souci d’énergie, la perte de son J2 et une voie d’eau qui l’oblige à écoper son compartiment moteur trois fois par jour. Sébastien devrait s’arrêter une nouvelle fois pour plonger sous son bateau et voir si une intervention est envisageable. Il le fera probablement jeudi, quand il arrivera aux abords de l’archipel brésilien Fernando de Noronha. Sa date d’arrivée est estimée « autour du 10 mars » par la direction de course du Vendée Globe.