Il y avait dix nationalités au départ de ce 8e Vendée Globe. Du jamais vu sur ce tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance. Après l’abandon du Japonais Kojiro Shiraishi dans la descente de l’Atlantique et de l’Irlandais Enda O’Coineen à la longitude de la Tasmanie, après l’arrivée du Britannique Alex Thomson aux Sables d’Olonne, deuxième derrière Armel le Cléac’h, la Hongrie, la Nouvelle-Zélande, la Suisse, les Etats-Unis, l’Espagne, la Hollande et la France sont encore en course ! Et les six skippers étrangers aux côtés des 6 marins français continuent d’animer le grand match planétaire…

Louis Burton (Bureau Vallée) à 9h demain sur la ligne

Il est attendu de pied ferme à Port Olona ! « A quelle heure arrive Louis ? » demande le public bien décidé à accueillir comme il se doit le 7e skipper du 8e Vendée Globe. Bureau Vallée n’est plus ce soir qu’à 160 milles des retrouvailles avec la terre et devrait couper la ligne demain, jeudi 2 février à 9h00 précises dans des conditions pour le moins toniques : un vent de sud de 25 nœuds et une grosse houle. Puis ce sera une entrée dans le chenal à 9h20 et un amarrage au ponton à 10h00. D’une démarche sans doute chaloupée, Louis rejoindra le podium puis la salle de conférence de presse à 11h. Sa famille, ses partenaires, ses amis, le public, les journalistes… tous ont hâte qu’il raconte son histoire sur la grande boucle à travers les océans.

Nandor, Conrad, Alan, Rich, Didac et Pieter : six courses dans la course

Le Hongrois Nandor Fa, sur son bateau qu’il a construit lui-même, sera en toute logique le 8e marin de retour aux Sables d’Olonne. Le navigateur de 63 ans, à plus de 1 700 milles de Louis Burton, s’apprête à rencontrer des conditions toniques qui le pousseront jusqu’à la ligne d’arrivée où il est attendu entre le 6 et le 8 février. Conrad Colman, le Néo-Zélandais, engrange les milles dans les alizés de Nord-Est sur un bateau qui ne peut donner toute sa puissance puisqu’il à perdu trois voiles d’avant. 10e, Conrad démontre une ténacité à toute épreuve et un réel talent de coureur au large en solitaire.
Alan Roura, 13e, sur un bateau d’ancienne génération (1998) fait des lumières. Le p’tit Suisse se bat contre des gars plus expérimentés et contre des avaries qu’il parvient à gérer à chaque fois. Que dire de Rich Wilson, l’Américain ? Cet homme de 66 ans court autour de la planète pour un programme éducatif qui lui donne beaucoup d’énergie, même si Rich peine en ce moment au large du Brésil dans des vents très instables. L’Espagnol Didac Costa, 15e, malgré ses quatre jours de réparations aux Sables d’Olonne juste après le départ de la course a réussi à recoller à la flotte et régate à couteaux tirés contre Romain Attanasio. Enfin, le Hollandais Pieter Heerema, 17e, est enfin heureux sur cette remontée de l’Atlantique. Lui qui ne semblait pas trouver les ficelles de son bateau à foils… Il réduit son écart avec le duel Costa/Attanasio de jour en jour.
On notera que parmi ces six marins, quatre sont des bizuths du Vendée Globe ! Chapeau bas…

Messages de la mer

Pieter Heerema, No Way Back

« Après une belle nuit très claire avec beaucoup d’étoiles, la journée est très ensoleillée. Il y a du vent, un peu peut-être. J’ai quelques inquiétudes au sujet d’une grande zone sans vent qui se déplace devant moi. C’est trop tard pour l’éviter. Nous verrons bien ce qu’il va se passer. Tout va très bien à bord ! »

Didac Costa, One Planet One Ocean

« Ces derniers jours ont été vraiment intenses : à cause de Romain (Attanasio) qui navigue très près, à cause aussi de la météo très instable (des vents changeants et beaucoup de grains). En ayant tous les deux des bateaux de même génération avec des vitesses similaires, nous devons vraiment être réactifs pour que l’autre ne puisse pas s’échapper ou gagner quelques milles d’avance. Sa voile apparait et disparait à l’horizon. Ce coup ci, je me suis positionné plus à l’Est pour essayer d’être au vent quand les alizés rentreront (entre cette nuit et demain matin). »

Arnaud Boissières, La Mie Câline

« Avec Fabrice, on était au contact il n’y a pas si longtemps que ça. À la faveur d’un empannage, il s’est décalé plus Ouest, avec moins d’air. J’ai un écart de 150 milles sur lui mais surtout, on a réduit l’écart sur Conrad (Colman). C’est ça qui me plaît. Je me dis aujourd’hui que tout reste encore possible. Onzième ou douzième, c’est quasiment pareil, mais si j’ai l’opportunité de gratter une autre place je le ferai. J’essaye d’y aller à fond. »

Rich Wilson, Great American IV

« On travaille d’arrache-pied. On évite les erreurs. On se bat pour gagner chaque mille. Du coup, je ne sais pas ce que l’on a fait pour agacer Eole. Hier, c’était très frustrant, car par moments, on dessinait des cercles. Aujourd’hui, cela va un peu mieux. On a un peu de vent, mais il est extrêmement frustrant de voir ceux de devant s’éloigner à douze nœuds, pendant que ceux de derrière s’approchent de nous également à douze nœuds. »

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