Après sa magnifique troisième place conquise hier soir, Jérémie Beyou sera en conférence de presse ce matin. En mer, le trio infernal Dick-Eliès-Le Cam est lui attendu demain mercredi, avec un temps de course de plus ou moins 80 jours.

Jérémie Beyou est donc devenu hier soir le quatrième marin de l’histoire nautique à boucler le Vendée Globe en moins de 80 jours, rejoignant dans ce club très fermé Armel Le Cléac’h, Alex Thomson et François Gabart. Jérémie sera ce matin en conférence de presse, prévue à 10h sur le village, où il reviendra forcément sur l’émotion du chenal, les retrouvailles avec le public, l’hommage d’Armel et Alex et les péripéties de son tour du monde.
Il reste donc quinze marins en mer ce matin, dont trois vont tout donner pour se disputer la 4e place, il s’agit bien sûr du trio infernal composé de Jean-Pierre Dick, Yann Eliès et Jean Le Cam. Tous trois vont arriver demain entre 12h et 18h en plus ou moins 80 jours, puisque cette barre symbolique tombera à 13h02 ce mercredi. Dans du vent de Sud d’une vingtaine de nœuds, tous les trois sont de loin les plus rapides de la flotte avec un bilan de milles couverts encore impressionnant sur 24 heures : 466 milles pour StMichel-Virbac, 438 milles pour Quéguiner-Leucémie Espoir et 428 milles pour Finistère Mer Vent. Jean-Pierre Dick, plus au Nord et avec ses foils, a pris l’ascendant pour le moment : à 316 milles de l’arrivée au pointage de 5h ce mardi, il compte 73 milles d’avance sur Yann Eliès et 118 milles sur Jean Le Cam. Ils devront faire un virement en approche des côtes avant de redescendre vers les Sables, avec un dernier écueil : le vent devrait tourner Sud-Est puis Est et faiblir à l’approche des côtes pour eux… et pourquoi pas encore un peu de suspense.

Le tour de l’anticyclone pour Burton

Environ 2000 milles dans leur Sud, Louis Burton (Bureau Vallée), lui, doit faire le grand tour de l’anticyclone des Açores et ne pas traîner car une petite dépression est en train de se former côté américain et devrait arriver sur nos côtes d’ici une semaine (50 nœuds…). Louis devrait se maintenir devant ce phénomène, mais il ne doit pas ralentir s’il veut une arrivée relativement confortable aux Sales d’Olonne, vers le 31 janvier ou 1er février. Le Hongrois Nandor Fa, (Spirit of Hungary) 8e à 160 milles de l’équateur ce matin, devra également surveiller l’évolution de cette dépression, même si lui devrait être en arrière du vent le plus fort. Pas d’inquiétude donc, juste de la vigilance. Près des côtes brésiliennes, le vent est enfin revenu pour Eric Bellion (CommeUnSeulHomme) et, dans une moindre mesure, pour Conrad Colman (Foresight Natural Energy) Ils semblent tirés d’affaire dans un alizé encore faiblard mais qui permet de bien progresser vers le Nord tout de même.
Dans le groupe des quatre – au beau milieu de l’Atlantique Sud à plus de 5200 milles de l’arrivée – il y a du nouveau : une scission. Rich Wilson (Great American IV) a en effet décidé de tenter sa chance plus près du continent américain et est désormais décalé 350 milles dans l’ouest de ses trois ex petits camarades : Arnaud Boissières (La Mie Câline), Fabrice Amaedeo (Newrest-Matmut) et Alan Roura (La Fabrique). Pour eux, il y a de grosses zones anticycloniques à traverser et la perspective d’être soit au près soit dans la pétole pendant de longues heures. Gagner dans le Nord s’annonce un peu laborieux pour ces bateaux classés de la 11e à la 14e place.

Heerema au Horn ce soir

Tout va bien en revanche pour Romain Attanasio (Famille Mary-Etamine du Lys) et Didac Costa (One Planet One Ocean). Un peu plus de 300 milles dans le Nord des Malouines, ils sont propulsés par du vent de Nord-Ouest qui leur permet de progresser en ce moment à vitesse relativement soutenue. Romain a même repris une petite cinquantaine de milles à Didac, qui n’est plus que 100 milles devant lui.
Pieter Heerema, 17e, navigue à 180 milles du cap Horn qu’il devrait pouvoir doubler dès ce soir. No Way Back bénéficiera pour cela d’un flux de Ouest-Nord-Ouest soutenu mais maniable : 25 à 30 nœuds. Ce soir donc, il n’y aura plus qu’un seul bateau encore dans le Pacifique : le TechnoFirst – faceOcean de Sébastien Destremau, encore à 1300 milles du Horn. Et lui aura un dernier obstacle conséquent à franchir avant de faire son retour dans l’Atlantique : un coup de vent à 45 nœuds sur sa zone est prévu pour jeudi. Sébastien en a vu d’autres, mais il devra être vigilant tout de même.

Source

Articles connexes