« Nous sommes depuis ce matin en route quasiment directe vers une arrivée qui pourrait intervenir jeudi matin. » Francis Joyon ne masque pas sa satisfaction. Les systèmes météos s’organisent de manière favorable sur la route du maxi-trimaran IDEC SPORT. Joyon et ses hommes visent un point dans le sud des Açores, au plus près d’un centre de hautes pressions qu’il conviendra d’esquiver en empannant à deux, voire trois reprises, pour foncer vers le cap Finisterre et le Golfe de Gascogne, tribord amure dans le fort vent de sud-ouest. Un moment crucial, une dernière grosse difficulté stratégique avant la fin de ce tour du monde express. Les Joyon, Surtel, Audigane, Pella, Stamm et Gahinet s’y préparent déjà, non sans profiter au maximum des belles conditions du jour, quand leur maxi-trimaran donne le meilleur de lui même, dans l’exacte dose de vent, d’angulation et de houle pour tenir sans effort apparent ses 30 nœuds .

« Nous sortons d’une nuit à grains. Les gars se sont démenés en lofant, abattant, réglant sans cesse pour rester au plus près du routage, et aller vite dans la bonne direction. » A trois jours de la délivrance, Francis Joyon nous rappelle combien rien n’est encore acquis à son formidable équipage. Les milles, dans un alizé enfin ensoleillé, se gagnent toujours aussi âprement, au talent, à la concentration, à la vigilance. « Le vent adonne sur le travers du bateau et on peut progresser sur la route directe. 30 nœuds, c’est la vitesse que le bateau et nous même aimons bien, en équilibre sur le foil. »

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Francis, à l’instar de ses 5 équipiers, profite à fond de ces derniers jours de mer, de ce bateau décidément magique, et de l’efficacité de ses marins. « On commence à parler un peu de l’arrivée » confesse Gwénolé Gahinet. « Nous sommes heureux de retrouver de belles vitesses, et de voir que l’horizon se dégage pour nous, avec une route et une trajectoire, dans la théorie des fichiers météos, bien dessinées devant nous. » Quelques dévents à anticiper du côté du cap Finistère, le trafic maritime qui s’intensifie au rythme de la progression dans l’hémisphère Nord, la route de la Bretagne semble en effet idéalement tracée pour permettre une arrivée jeudi matin à Ouessant, en un peu moins de 41 jours !

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