Incroyable Alex Thomson qui a su mettre sous tension l’impérial Armel Le Cléac’h jusqu’à quelques milles de l’arrivée… Le Britannique, très charismatique lors de cette conférence de presse, avoue en avoir bavé sur ce Vendée Globe, mais s’est quelque part dévoilé au public. Un question-réponse passionnant qui dévoile qu’Alex ne s’arrêtera pas à cette deuxième place sur le Vendée Globe !

Comment vous sentez-vous ?

« Je ne trouve pas mes mots, c’est étonnant après tant de temps seul de se retrouver avec autant de monde tout d’un coup. Quel plaisir de revenir aux Sables d’Olonne, l’accueil est fantastique ! »

La bataille avec Armel

« C’était plutôt relaxant en fait. Je chassais, Armel était le chassé, j’étais le chasseur. La météo a été très gentille avec moi. Je plaignais Armel, car la météo était de mon côté, me permettant de le rattraper, c’était plutôt sympa. »

Premier repas à terre

« J’ai mangé un cheeseburger, mais mon seul regret c’est que j’avais déjà 1000 calories de petit déjeuner dans le ventre et des petits gâteaux, une erreur ! J’étais prêt de l’arrivée, j’ai ralenti, j’ai levé le pied, j’ai laissé filer une heure pour prendre mon temps. J’étais dans le cockpit, je mangeais mon petit déj’, et puis plein de gens sont arrivés de nulle part sur l’eau, je n’étais pas prêt. Alors je me suis lavé les dents, et ça y’est j’était prêt. »

Alex bouscule la course au large en France ?

« Tant mieux, vous savez, c’est très difficile pour nous en tant qu’équipe. Nous ne sommes pas basé en Bretagne, nous sommes au Royaume-Uni. On navigue par-ci par-là, mais on ne s’entraîne pas à Port-la-Forêt. Nous devons donc réfléchir autrement. On ne sait pas qui a raison. Mais en tant qu’équipe, on sait que l’on progresse, on devient plus fort, plus malin, plus efficace et ça semble payer. C’est bien. J’aimerais bien aller encore au-dessus. Beaucoup de Français disent « ça serait bien qu’Alex gagne ! », mais êtes-vous vraiment sûrs de cela ? »

Content de cette deuxième place

« Sur le Vendée Globe, il faut être content déjà d’arriver. Etre sur la ligne est déjà un défi en soi, alors terminer c’est déjà une victoire. Donc, le premier but, c’est de terminer, ensuite un podium, c’est bien. Il y a un an à peine, le bateau n’était pas en état, je suis immensément fier de mon équipe qui a rendu cela possible. En plus, il est clair que troisième j’aurais été déçu, mais deuxième c’est super, cela veut dire que je peux encore m’améliorer… »

Un retour dans quatre ans ?

« J’essaye de voir si ma femme est dans la salle ! On n’a pas eu le temps d’en parler encore. Vous savez, c’est parfois plus facile pour le skipper que pour la famille qui reste à terre. C’est un engagement énorme. Cela étant dit, oui, je ne peux pas m’arrêter à une deuxième place, je ne serais jamais satisfait avec cette place là. Il faut que je prenne du recul. Il faut pourvoir être sûr de pouvoir faire encore mieux. Faire une meilleure préparation, pour mettre toutes les chances de notre coté, c’est une bagarre, une guerre, c’est brutal, très dur, je sourie mais c’est brutal à vivre. Ce Vendée Globe était plus dur que le dernier. Si j’estime que j’ai une possibilité de gagner, ?Oui. On va voir ce qu’il va se passer, si mes partenaires me suivent, si on peut avoir une continuité dans cette équipe talentueuse. Vous voulez que je le refasse ? Vous voulez vraiment qu’un Britannique gagne le Vendée Globe ? Cet événement est tellement puissant ! Si je peux gagner cette course rien que pour l’internationaliser encore plus, ce serait alors mon objectif de revenir. »

Descente de l’Atlantique

« J’étais détendu en début de course, le vent est monté, j’ai commencé à voler, au cap Finisterre, j’étais devant, et je me suis trompé de manière ridicule, je me suis retrouvé à 100 milles derrière, quelle erreur ! Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça, cela m’a fait du mal. Je voulais faire face à cette erreur. Après j’ai poussé sur la descente, le bateau était très rapide. Pour moi, le cap Vert n’a pas été un obstacle mais une opportunité ! Dans le Pot au Noir, c’était parfait pour mon bateau, j’allais vite je dormais bien. Et puis le foil a cassé. Le défi mental a changé. J’ai dû positiver et arrêter de penser à ce que la course aurait pu être si mon foil n’était pas cassé. »

Le chenal

« C’est surprenant à quel point on oublie vite, combien c’est brutal. C’est tellement physique, les voiles, le manque de sommeil, il faut avoir les idées claires. On se rend compte quand on arrive à quel point il y a du stress durant toute la course avec le risque qu’il arrive n’importe quoi. On anticipe tout ! On imagine tout ! Et quand on franchit la ligne, tout à coup, un poids s’en va. »

La passion de nouveaux projets

« N’est ce pas fantastique ? On peut faire progresser les bateaux, la voile en général. Foil pas foil, ça fait maintenant toute la différence. Nous avons une incroyable opportunité de développement. Le public est fasciné par les choix différents, les vitesses. Nos choix ne sont pas très extrêmes finalement ? Nous avons juste fait un pas en avant. Pour demain, allons-nous voler complètement au-dessus de l’eau ? Allons-nous avoir des bateaux très étroits ? Je ne suis pas si sûr, surtout concernant la largeur des bateaux. Ne pas pousser trop loin est une bonne idée, c’est une histoire de compromis. Dans certaines conditions, on est efficace, dans d’autres moins. Une chose est certaine, nous avons progressé et on sait que ça marche. C’est ce qui me fascine, c’est ce qui est incroyablement intéressant, c’est de travailler avec les architectes, comme Guillaume Verdier et VPLP. C’est formidable, ils sont ouverts d’esprit. Ils adorent ça ! Leurs yeux pétillent, c’est un vrai bonheur. De l’autre côté, c’est la construction. Il faut pouvoir construire de tels bateaux. La formule 1 et la voile ont des similitudes. Les constructeurs sont des orfèvres. J’adore cette partie du projet. »

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