À moins de 150 milles de l’arrivée, Armel le Cléac’h semble en passe de remporter la huitième édition du Vendée Globe puisqu’il cumule ce jeudi matin plus de 85 milles d’avance sur son poursuivant, Alex Thomson. Dans un vent d’Est glacial, les deux hommes longent les côtes bretonnes : leur ETA respectives tournent autour de 18h ce jeudi et de 2h du matin vendredi pour le Britannique.

Le vent glacial qui souffle le long des côtes atlantiques doit rappeler le Grand Sud aux deux leaders qui ont viré de bord mercredi en milieu et fin d’après-midi pour piquer enfin, vers Les Sables d’Olonne. Non seulement l’anticyclone polaire vient déborder l’Europe de l’Ouest, mais il apporte une brise d’Est d’une quinzaine de nœuds en cette fin de nuit se renforçant à une vingtaine de nœuds en fin de matinée. À 5h00, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) était au large du phare d’Eckmühl qui marque la pointe de Penmarch, et filait au près à une douzaine de nœuds. Sa trajectoire laissait entendre qu’il pourrait passer à l’intérieur de Belle-Île et de l’île d’Yeu afin de bénéficier d’un vent moins perturbé au vent du relief.

ETA vers 18h00

Quant à Alex Thomson (Hugo Boss), il a dû virer de bord à l’entrée de la Manche quelques heures après le Léonard et il se trouve donc décalé d’une trentaine de milles sous le vent : son routage laisse entendre qu’il passera à l’extérieur de toutes les îles avant de rallier la ligne d’arrivée avec entre cinq et sept heures de retard sur le leader attendu ce jeudi à partir de 18h00 à la bouée Nouch Sud. Pour Jérémie Beyou, la voie vers l’arrivée est pour l’instant similaire à celle de ses deux prédécesseurs : il doit monter vers l’Irlande pour longer une dorsale qui persiste au large du golfe de Gascogne. Toutefois, le skipper de Maître CoQ pourra obliquer plus tôt vers la Vendée afin d’en conclure en fin de week-end prochain.

Car la situation météorologique sur l’Atlantique Nord commence à reprendre une configuration « normale » même si l’anticyclone des Açores a bien du mal à s’installer durablement. Mais les dépressions venues de Terre-Neuve reviennent balayer l’océan : c’est justement ce que sont allés chercher les trois solitaires désormais au coude à coude ! Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) même s’il est 1,5° plus Nord (et 100 milles devant) est ce matin pointé derrière ses deux poursuivants car il s’écarte encore de la route directe… C’est Yann Éliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) qui est classé quatrième devant Jean Le Cam (Finistère Mer Vent). Est-ce que cette situation peut perdurer ? Provisoirement, oui, mais le Niçois devrait toucher en premier les effets d’une dépression atlantique et ainsi obliquer vers les Açores pour reprendre son bien. Certes, le souffle du boulet aura fait son effet et le delta au passage des Açores risque fort d’être extrêmement réduit…

Dans l’Atlantique Sud, Louis Burton (Bureau Vallée) voit les prémices de la sortie du tunnel : le Pot au Noir s’éclaircit vers 3° Nord avec des alizés certes peu consistants, mais suffisants pour piquer plein Nord vers les dépressions atlantiques. Pour Nándor Fa (Spirit of Hungary) les alizés d’Est prennent du coffre et le Hongrois n’est plus qu’à 1 500 milles de l’équateur. Éric Bellion (Commeunseulhomme) et Conrad Colman (Foresight Natural Energy), après s’être séparés à l’issue du cap Horn, convergent vers le cap Frio qu’ils devraient atteindre ce week-end. Une fin de semaine qui s’annonce relativement paisible pour le quartet au large des Malouines (Amedeo-Boissières-Roura-Wilson) alors que Didac Costa (One Planet-One Ocean) et Romain Attanasio (Famille Mary-Étamine du Lys) seront en train d’embouquer le détroit de Drake, avec du vent fort au large de la Patagonie. Et quand Pieter Heerema (No Way Back) profite d’un vent de Sud, Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean) arrive près du point « Nemo » (le lieu le plus éloigné de toute terre) au milieu du Pacifique avec un régime modéré de Nord-Ouest…

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