L’ascenseur argentin
Ils sont repartis ! Si la dépression argentine s’est légèrement fait attendre au rendez-vous fixé par Francis Joyon et ses hommes dans le nord-ouest de l’archipel des Malouines, elle tient depuis ce matin toutes ses promesses. Le vent entre en force par l’arrière tribord du maxi-trimaran IDEC SPORT, qui renoue avec bonheur avec les hautes vitesses. Les Joyon, Surtel, Gahinet, Stamm, Audigane et Pella vont s’appliquer ces deux prochains jours à tirer la quintessence du système, perturbé en circulation depuis l’Amérique latine.
Une belle progression vers le nord, à belle allure leur est proposée, à condition toute fois de savoir éviter le plus fort du vent, en empannant au bon moment dans la soirée. Vent soutenu idéalement orienté, mer encore préservée à l’avant de la dépression, et équipage reposé à la faveur hier des calmes des Malouines… tous les éléments sont réunis pour renouer au large de l’Argentine avec les cavalcades débridées qui sont, depuis 28 jours, l’apanage du maxi-trimaran IDEC SPORT.
« Nous sommes à 27-30 nœuds, sur un cap très est qui va progressivement tourner au nord ». Clément Surtel, l’un des cinq hommes clés du commando Joyon, envisage avec sérénité les jours à venir pour le maxi-trimaran IDEC SPORT, aux prises avec les pièges de l’Atlantique Sud. « Grand gennaker, à 140 degrés du vent, sur une mer maniable, on a retrouvé la glisse. La journée d’hier, marquée par un épisode de franche pétrole, a été propice au repos des guerriers, et à un examen minutieux du bateau » explique le responsable technique du voilier. « J’ai observé des points d’usurecomme je n’en avais jamais vu auparavant » s’étonne t-il, preuve si besoin était, de l’intensité du rythme soutenu depuis le 17 décembre dernier par le grand multicoque. « Nous avons pallié à toutes ces petites avaries, le bateau est à 100% et nous sommes heureux de renouer depuis ce matin avec la vitesse. Nous entamons le retour vers la maison. On est concentré sur le bateau et on se projette vers une issue positive de ce grand voyage. Il faut rester concentré jusqu’à Ouessant ! » Et pour l’anecdote, Clément Surtel, cousin de Servane Escoffier, l’épouse de Louis Burton, concurrent du Vendée Globe positionné juste devant eux, avoue avoir pu échanger brièvement par mail avec Louis.
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Ciel dégagé, mer plate, vent favorable, les barreurs du bord n’en ont pour autant pas encore terminé avec les gants et autres accessoires de protection. « Nous sommes toujours par 50° sud et les nuits restent fraiches, et on dort avec le bonnet » précise le benjamin du bord Gwénolé Gahinet, tout en à son admiration devant les beautés des Malouines découvertes hier. « On a bien profité de ce passage au Horn et aux « Falklands ». Nous avons depuis ce matin repris un régime de haute vitesse. On attend 30, 35, 40 nœuds ces prochaines heures. Ce sera costaud mais sans le train de houle associé. On fera un petit crochet par rapport aux routages pour éviter le plus fort de la « dep », ce soir entre 17 heures et minuit. »
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A 6 300 milles du but, et malgré cette journée de découverte des Malouines, IDEC SPORT a repris sa marche conquérante, à plus de 22 nœuds VMG, fort de ses 1 900 et quelques milles d’avance sur le tenant du Trophée Jules Verne.