Après avoir pulvérisé le record du Tour du monde en solitaire, Thomas Coville a fait une entrée triomphante, ce lundi matin, dans la rade de Brest. Acclamé par plusieurs milliers de spectateurs enthousiastes, Thomas Coville et les équipes de Sodebo ont pu partager avec la foule ce record historique avant de répondre aux questions de la presse. Revivez les meilleurs moments de cette journée riche humainement et sportivement.

Déclarations de Thomas lors de la conférence de presse :

« Ce que je voudrais qu’on garde de ce record, ce ne sont pas tellement les 49 jours 3 heures, c’est surtout le chemin parcouru. Je suis tombé, je me suis relevé, j’ai osé. C’est un travail de dix ans, un rêve très difficile à atteindre. Mais un rêve que j’ai vécu, que je vis. »

 

« Quand on a racheté Sodebo, le bateau Géronimo était là à Brest sur le Quai du commerce, c’était une épave. Et au moment où on s’est lancé dans cette histoire, de modifier Geronimo pour en faire le Sodebo actuel, je pense qu’il n’y a pas beaucoup de gens qui pensaient qu’on arriverait à faire la machine qu’on a réussi à faire aujourd’hui.

Cette dernière nuit à bord :

« On s’est retrouvé avec l’équipe technique hier soir après le franchissement de ligne. Ils sont montés à bord et chaque réaction du team a été très émouvante et a reflété l’esprit de cette équipe très éclectique. J’ai une très très belle équipe autour de moi qu’on a façonnée avec Sodebo petit à petit. Je me retrouve aujourd’hui entouré de gens que j’ai choisis, que j’aime mais qui sont avant tout de très grands professionnels.  »

 

« Cette nuit je me suis offert le luxe de dormir 4 heures d’affilées. Mais vous ne pouvez pas imaginer ce que c’est. Là on revient au sommeil des enfants où lorsque tu t’endors tu n’as rien d’autre dans la tête que le fait que tu vas t’endormir. Tu n’as pas la préoccupation de l’adulte qui se projette. Non tu dors juste, c’est le sommeil que tu n’as pas connu depuis 30 ans. »

 

« Mon rythme de sommeil sur la course n’était absolument pas calé. Je n’ai jamais réussi à avoir des routines de sommeil. »

Sur la voile et la notion de record :

J’étais un petit garçon plutôt observateur, plutôt très admiratif et contemplatif dès que j’étais en pleine nature. J’ai toujours eu besoin et ressenti du plaisir à me retrouver dehors. Après il y avait tout ce qui était exploration et pionnier qui m’intéressait. Et dans la dimension du record la notion de pionnier, de faire une chose singulière et unique pour la première fois, c’est quelque chose qui est fort chez moi depuis que je suis gamin. »

 

« Certains valorisent ça dans une autre matière mais moi j’ai trouvé que le sport pouvait être quelque chose qui pouvait exprimer ce que j’étais. En plus dans la voile,il y a moyen de s’exprimer en équipage, en solitaire, longtemps… Il y a cette capacité de pouvoir trouver ce qui correspond le mieux à ton expression singulière. »

 

« C’est vrai que dans les records il manque une notion de compétition par rapport à l’autre et je me suis posée cette question. Mais ce qu’il y a de fabuleux dans un record, c’est de viser la barre la plus haute, comme Lavillenie aujourd’hui. C’est cette notion qui me fascine. Je pense que dans la vie d’un athlète, un record c’est assez gratifiant. »

Force physique

« L’intelligence de manœuvrer ce genre de bateau en solitaire n’est pas qu’une question de physique, il faut aussi être malin. Savoir profiter de la houle pour faire passer le gennaker permet de s’économiser. Et plus on a de l’expérience, plus on est capable de le faire. Sur ce tour du monde, j’ai autant navigué que si j’avais été en équipage. Je ne pense pas avoir fait moins de manœuvres que si on avait été plus nombreux à bord. Ce qui fait qu’on n’est pas très loin des temps d’équipage. »

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