Six jours d’avance à l’Equateur pour Thomas Coville ?
Thomas Coville est parti de Brest le dimanche 6 novembre 2016 et il est en mer depuis 40 jours. Il a déjà parcouru 22 700 milles (plus de 42 000 kilomètres) et la ligne d’arrivée située à Ouessant au large de Brest n’est plus qu’à 4150 milles (environ 7600 kilomètres) devant lui.
Actuellement positionné au nord du Brésil (par 16° sud), Thomas Coville a touché cette nuit un alizé stable et bien orienté qui va l’emmener rapidement et sans doute d’un seul bord (sans virement de bord) jusqu’à l’Equateur. Ce sera ensuite la remontée de l’Atlantique nord, le dernier océan du tour du monde à la voile avant Ouessant et la ligne d’arrivée des tours du monde en multicoque.
Le skipper de Sodebo Ultim’ conforte actuellement son avance sur le temps du record de vitesse autour du monde en solitaire établi par Francis Joyon le 20 janvier 2008, un temps de 57 jours 13 heures et 34 minutes qui n’a encore jamais été battu.
Avec plus de 1600 milles d’avance – soit six jours – aujourd’hui sur le tableau de marche de Francis Joyon, Thomas Coville devrait franchir l’équateur dans la nuit de samedi à dimanche matin avec, si c’est le cas, un nouveau record entre l’Equateur et l’Equateur (pour mémoire le temps de référence d’Idec en 2008 était de 41j 9h 14min). Ce sera aussi un nouveau temps de référence entre Ouessant et le deuxième passage de l’Equateur (Idec en 48j 2h 18m).
Pour mémoire, il y a 40 jours, Thomas Coville quittait Brest. Il a descendu l’Atlantique nord dans un temps record et franchi l’Equateur en 5 jours et 17 heures. Depuis, il a dévalé l’Atlantique sud, il a fait le tour du continent antarctique en menant tout seul son gigantesque trimaran Sodebo Ultim’ comme s’il naviguait en équipage. Comme il le raconte « c’est sur le fil du rasoir » qu’il s’est propulsé à toute vitesse à travers l’Océan Indien puis le Pacifique. Il a dépassé le Cap Horn dans un timing jamais imaginé en solitaire après seulement 31 jours de mer et avec déjà quatre jours d’avance sur le chrono qu’il poursuit. Personne n’avait jamais été aussi rapide en solitaire sur ce tronçon du tour du monde.
Pour battre le record de vitesse en solitaire et devenir l’homme le plus rapide autour du monde à la voile, Thomas Coville doit franchir la ligne d’arrivée située devant Brest avant le 3 janvier 2017 à 04 heures 22 min et 57 sec.
La cellule de routage installée à terre pour suivre Thomas jour et nuit depuis le 6 novembre dernier, scrute la météo qui prend forme sur l’Atlantique nord. L’équipe de Jean-Luc Nélias qui dirige cette cellule météo, surveille les mouvements du fameux anticyclone des Açores et suit avec attention le chapelet de dépressions hivernales.
L’arrivée de Sodebo Ultim’ à Brest est prévue entre Noël et le 31 décembre.
Comme le rappelle Thomas Coville, « la route est encore longue ». Avec la bagatelle de sept tours du monde complets sur son CV dont quatre en multicoque et trois en solitaire, l’homme mesure ce qu’il doit encore accomplir avant l’arrivée. Mieux que personne, il connaît la musique et de quoi il s’agit quand on parle de faire avancer tout seul un multicoque de 31 mètres de long et 21 mètres de large. Il sait combien l’exercice technique sera difficile jusqu’aux bout, il sait ce qui l’attend sur cette dernière partie du tour du monde. Ils ne sont que trois, trois audacieux seulement qui ont réussi ce pari fou de boucl qer la boucle en solo et en multicoque sans jamais s’arrêter. Thomas Coville a déjà réussi deux tours du monde en solo et en multicoque. Depuis 10 ans, il a ce rêve, celui de devenir l’homme le plus rapide autour du monde à la voile. Le marin mesure l’engagement physique et mental qui l’attend jusqu’au dernier mille, un engagement au-delà de ce que l’imagination d’un terrien peut envisager.