Retour sur le sauvetage de Kito de Pavant par le Marion Dufresne
Kito de Pavant a été secouru cette nuit, vers 2h (heure de Paris). Le jour se levait sur zone, au Nord des îles Crozet par 44° Sud. Le vent soufflait fort et la mer était agitée. Kito va bien mais il est extrêmement déçu et fatigué. Le Marion Dufresne, navire en charge du ravitaillement des Terres Australes et Antarctiques Françaises, était arrivé sur zone vers 17h30 (heure de Paris) hier, mais la nuit tombait. Il est donc resté à proximité de Bastide Otio pendant que Kito patientait à l’intérieur en attendant de meilleures conditions.
Retour sur l’opération de sauvetage de Kito de Pavant, victime d’une grave avarie à bord de Bastide Otio dans les mers australes, accomplie avec succès par l’équipage CMA CGM du Marion Dufresne.
Ce mercredi matin, le Marion Dufresne et son équipage CMA CGM ont accompli avec succès l’opération de sauvetage de Kito de Pavant. Le skipper, en lice pour le Vendée Globe, a été victime d’une grave avarie le mardi 6 décembre, alors qu’il naviguait dans le Nord des îles Crozet, au Sud de l’Afrique du Sud.
La réactivité et le savoir-faire de l’équipage CMA CGM du Marion Dufresne, mené par le Commandant Thierry Dudouit, ont permis le succès de cette opération de sauvetage.
Prévenu hier matin, l’équipage CMA CGM du Marion Dufresne avait alors immédiatement modifié sa route afin de porter secours au skipper dans les plus brefs délais. Le navire a alors parcouru à pleine vitesse les 120 nautiques qui le séparaient du voilier endommagé, et est arrivé sur place 6 heures plus tard, malgré des conditions météo difficiles, un vent de force 8 à 9 et des vagues de 8 mètres.
Arrivé sur les lieux à la nuit tombante, le Commandant Dudouit et Kito de Pavant ont pris la décision d’attendre le lever du soleil avant de lancer l’opération de sauvetage, pour des raisons de sécurité. Pendant tout ce temps, le navire est resté à proche distance de l’embarcation, et l’équipage CMA CGM du Marion Dufresne a gardé un contact téléphonique permanent avec le skipper, et se tenait prêt à intervenir si ce dernier devait quitter son voilier précipitamment.
A 4 heures du matin (heure locale), le zodiac du Marion Dufresne a été mis à l’eau, avec à son bord trois marins, et a entamé son approche du voilier endommagé, le Bastide Otio. Malgré la houle toujours forte, le zodiac s’est positionné de manière optimale, et Kito de Pavant a pu y embarquer.
Le skipper a ensuite été ramené à bord du Marion Dufresne. Chargé d’émotion, il a remercié chaleureusement l’ensemble de l’équipage, et a immédiatement été reçu par le médecin à bord.
Kito de Pavant restera à bord du Marion Dufresne le temps de sa tournée de ravitaillement des Îles Crozet, Kerguelen et Amsterdam. Il débarquera sur l’Île de la Réunion le 30 décembre prochain.
Depuis 1995, CMA CGM est l’armateur du Marion Dufresne, navire ravitailleur des terres australes françaises et plus grand navire océanique français, propriété des TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises).
Kito de Pavant, joint dans le Vendée Live à midi
« Je suis à bord du Marion Dufresne. J’en profite pour féliciter l’équipage de ce navire. Ils ont été super ce matin, ils ont mis un bateau à l’eau dans des conditions qui n’étaient pas faciles.
Ça n’a pas été une partie de plaisir de quitter Bastide Otio. Il est très très endommagé au niveau de sa quille. L’eau commençait à monter sérieusement dans la partie centrale du bateau, il y avait tout qui flottait. Je n’arrivais plus à contenir la voie d’eau qui était vraiment importante. Il était temps d’évacuer le navire. C’est triste, c’est un vrai cauchemar ce qui m’arrive. Mais le principal c’est que je sois en sécurité sur le Marion Dufresne.
Pour le bateau j’espère que ça ne va pas être un danger supplémentaire pour les autres bateaux qui arrivent derrière puisque là il est à la dérive, cap au Nord-Est. On verra combien de temps ça dure.
Je suis entre de bonnes mains. L’équipage du Marion Dufresne est aux petits soins avec moi. C’est un gros bateau, ça change. J’ai gagné au change finalement, c’est quand même beaucoup plus confortable que sur Bastide Otio ! Je vais rester quelques temps avec eux. On va apprendre à se connaître. Et on va faire la tournée des îles. On va visiter des endroits que je ne connais pas, les Terres Australes Antarctiques Françaises, donc ça va être sympa.
J’ai beaucoup de chance d’avoir eu ce bateau et cet équipage sur zone. Il faut savoir qu’il ne sont à cet endroit que 4 fois par an. C’était le bon moment pour moi parce que je ne serais pas resté très longtemps sur Bastide Otio dans cette situation qui était périlleuse. J’ai un peu de chance dans mon malheur. Les situations d’accident comme ça, malheureusement ça arrive, et il faut faire face. C’est dur pour le moral, pour le mental. C’est difficile aujourd’hui. Il y a beaucoup de sentiments qui passent. C’est compliqué. C’est la première fois que j’abandonne un bateau, que je ne le ramène pas quelque part.
La situation a été particulièrement difficile parce que je ne pouvais rien faire, ni avancer, ni reculer. La décision a été vite prise parce que le Marion Dufresne était là et qu’il n’y avait pas d’autre solution que de quitter le navire. Dans ces parages, c’est quand même les mers les plus inhospitalières de la planète. On ne peut pas se permettre de rendre les choses plus compliquées qu’elles ne le sont déjà. Je suis en sécurité, c’est une bonne chose, il faut rester positif. »