Depuis 48 heures, l’équipage d’IDEC SPORT a fait demi-tour. À l’entame d’une tentative sur le Trophée Jules Verne, Francis Joyon et ses cinq hommes ont pris la décision d’arrêter leur chasse au record en approche de l’Equateur. Cueillis par un Pot au Noir particulièrement virulent qui les a stoppés net dans leur élan et leur a retiré tout espoir de poursuivre en Atlantique Sud dans le rythme du chrono à battre, Francis, Bernard Stamm, Alex Pella, Clément Surtel, Gwénolé Gahinet et Boris Herrmann ont préféré vite mettre cap au Nord. Ils font route actuellement vers Brest, qu’ils espèrent rejoindre dimanche pour s’élancer, à nouveau et dès que possible à la conquête de ce record de vitesse absolue autour du monde. Mais pour l’heure, au large du Cap Vert – comme le raconte Francis Joyon, joint en vacation – l’équipage d’IDEC SPORT se prépare autant à repartir qu’à fêter l’anniversaire de Bernard Stamm !

Quelles conditions rencontrez-vous dans la remontée vers Brest ?
Francis Joyon : « Aujourd’hui, c’est notre journée de petit temps. On est sous le vent des îles du Cap Vert, il fait très chaud, le ciel est très bleu et on en profite pour remettre en ordre le bateau pour être le plus efficace possible en arrivant à Brest. Nous sommes dans une zone de transition, dans l’alizé qui faiblit. Mais après cette période de calme, on doit attraper des vents dépressionnaires un peu plus au Nord, et remonter assez rapidement. On espère être à Brest dimanche matin, ou dans la nuit de samedi à dimanche si les conditions sont vraiment favorables. »

Visiblement, vous avez traversé et essuyé un Pot au Noir très actif…
« À nous six, on en a franchi un paquet de Pot au Noir (Zone de Convergence Intertropicale, ndlr). Je m’en souviens d’un qui avait été aussi virulent et aussi brutal avec des grains vraiment violents et des vents qui passent de 0 à 40 nœuds en quelques instants, mais cela reste très rare. D’autant que cette fois ci, cela a duré sur une vingtaine d’heures avant de se poursuivre sur une longue période de quasi calme. Au Pot au Noir, il reste une part de mystère… Rien de ce que nous avons eu n’était prévu ; ni par les fichiers, ni par les observations qu’on avait pu faire avant. On a décidé de faire demi-tour, de le retraverser en se disant qu’on allait déguster… Et en fait, dans la remontée, on a eu un Pot au Noir très rapide dans des vents réguliers et sans s’arrêter. C’était assez sidérant ! »

Comment va le moral du bord 48 heures après cet épisode ?
« Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Bernard, on n’a pas encore trouvé tous les ingrédients pour lui faire un gâteau, mais ça va venir ! L’équipage a retrouvé sa bonne humeur après que chacun ait pris un peu sur soi pour accuser le coup dans son coin. Aujourd’hui, le bon naturel des uns et des autres a repris le dessus. On commence à regarder les nouvelles fenêtres météo possibles, il ne semble pas en avoir dans l’immédiat, mais de notre côté nous serons prêts. Il nous suffira juste de remettre deux semaines d’avitaillement à bord et on pourra repartir. »

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