IDEC Sport en approche de l’Equateur
Chaque journée dans la tentative de Francis Joyon et de son équipage contre le record absolu du Tour du monde à la voile, le Trophée Jules Verne, semble scandée par un élément, un marquage majeur. Après le golfe de Gascogne et le Cap Finisterre dévorés sans un battement de sourcil dès le premier jour. Le passage express dans l’ouest canarien et la négociation rapide hier de l’archipel du Cap Vert, c’est déjà la traversée du pot au noir, la Zone de Convergence Intertropicale qui mobilise à présent, au cinquième jour de course, la vigilance du TEAM IDEC SPORT.
S’extirper des dévents sous le vent des îles cap-verdiennes s’est avéré coûteux en milles, et l’avance gagnée sur le temps référence à la faveur d’une superbe descente dans l’alizé Mauritanien a fondu comme neige au soleil. L’affaiblissement de l’alizé, certes anticipé par les stratèges du bord, a achevé de porter ce matin le débours d’IDEC-SPORT face à son concurrent virtuel, à plus de 170 milles. Francis Joyon et ses hommes s’attachent depuis à grappiller de nouveau les milles en tirant le meilleur parti d’un vent qui, en tournant à l’est, se fait annonciateur de l’alizé de sud-est, et d’une prochaine entrée dan l’hémisphère sud.
« Nous ne visons pas un temps canon à l’Equateur », répètent à l’envie Francis Joyon et son routeur à terre Marcel van Triest. « Nous souhaitons limiter notre retard sur le chrono référence et comptons sur une météo plus favorable en Atlantique sud pour nous refaire jusqu’au cap de Bonne Espérance. »
Ce plan de bataille passe dès aujourd’hui par une efficace négociation du pot au noir, peu actif pour la tête du Vendée Globe, et qui s’est depuis considérablement alangui. Une configuration qui a évolué, et par 8 degrés de latitude nord, IDEC SPORT continuait cet après-midi de progresser à plus de 20 noeuds. Une satisfaction pour Francis Joyon et son commando qui on s’en souvient, ont choisi de renouveler leur confiance au plus petit des deux mâts dont dispose le maxi-trimaran lancé en 2006 par Frank Cammas. Le travail de l’année sur le nouveau jeu de voiles, destiné notamment à compenser un certain déficit de vitesse dans les petits airs, semble ici porter ces fruits. Reste à négocier cette zone perturbée du pot au noir, si angoissante pour les marins redoutant de se faire surprendre sous des grains tantôt toniques, tantôt totalement déventés.
A 500 milles de l’équateur, IDEC SPORT est toujours ce soir en mesure d’y signer un bon chrono, du même calibre que celui réalisé en 2012 par Loïck Peyron et Banque Populaire V, 5 jours et 16 heures….