Le résumé de la semaine #01
Après les conditions exceptionnelles du départ, le 8e Vendée Globe a démarré avec une météo compliquée, imprévisible, ultra sollicitante pour les marins. Jusqu’à Madère, il a fallu composer avec des alizés portugais oscillants, puis avec une dorsale très collante. Du petit temps et des coups d’accélération redoutables pour les skippers contraints de rester sur le pont, donc de ne pas fermer l’œil. Résultat : 9 changements de leaders, jusqu’au mardi 7 novembre à 17h où Armel Le Cléac’h a pris les commandes de la course pour ne plus les lâcher. Jusqu’à la descente de l’Atlantique dans les Alizés de Nord-Est, les foilers n’ont pas eu l’occasion de montrer tout leur potentiel, Vincent Riou (PRB) en a donc profiter pour se tailler une bonne part du gâteau. Sur cette première semaine de course, les favoris sont à leur place, mis à part Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) grand perdant à Madère, relégué en 12e position. Du côté des avaries, seul l’Espagnol Didac Costa (One Planet One Ocean) est rentré au port quelques heures après le départ pour cause d’avarie de ballast. Il est de retour en course depuis jeudi 10 novembre 12h30…
Jour 1 : Les marins du Vendée Globe en mode course
Départ du ponton, descente du chenal : après trois semaines à terre, les 29 marins engagés dans le 8e Vendée Globe ont vécu ce dimanche matin des moments d’intense émotion aux Sables d’Olonne. Mais en bons compétiteurs, ils ont repris leurs esprits et sont rentrés pleinement dans leur course. A 13h02, ils se sont élancés dans des conditions exceptionnelles. Moins d’une heure plus tard, l’Espagnol Didac Costa a constaté des problèmes électriques consécutifs à l’arrachage d’un ballast. Didac a fait demi tour vers les Sables d’Olonne. Les autres concurrents filent à bonne allure vers le cap Finisterre, la flotte étant emmenée par Sébastien Josse (Edmond de Rothschild), Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) et Vincent Riou (PRB).
Jour 2 : Vers une « foil » descente le long des côtes portugaises…
Ils sont déjà éreintés les marins ! Les conditions météo exceptionnelles du départ du 8e Vendée Globe ne sont plus qu’un lointain souvenirs. « La première nuit était affreuse. Le vent passait de 5 à 40 nœuds. J’ai eu une forte averse de grêle. C’était dur, car il y avait beaucoup de changements de voiles à effectuer. » racontait ce midi à la vacation le Hongrois Nandor Fa (22e au pointage). Des conditions de navigation scabreuses qui n’empêchent pourtant pas Alex Thomson (Hugo Boss) et Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) de régater à couteaux tirés et presque à vue ! La tête de flotte a doublé le cap Finisterre à 13h (heure française) et entame sa folle descente vers le Sud. Attention, empannages à prévoir dans la brise…
Jour 3 : A l’ouest… du nouveau !
« On va aller chercher le nouveau vent et je pense qu’il est plus dans l’ouest… » confiait ce midi à la vacation, Armel Le Cléac’h, pas mécontent de sa position sur le plan d’eau. La flotte du 8e Vendée Globe poursuit sa descente vers le Sud au ralenti, une tentacule de l’anticyclone des Açores ayant agrippé les 28 IMOCA depuis plusieurs heures. Si les marins en profitent pour prendre le rythme du large, tous se posent des questions : combien de temps vont-ils rester dans la dorsale ? Par où le vent va-t’il rentrer ? Sont-ils les mieux placés pour filer dès que le vent soufflera ? Pour preuve, Alex Thomson, en tête du classement, avouait qu’il n’était pas sûr de son positionnement actuel… Mystère et boule de gomme !
Jour 4 : Les « trumperies » de la météo
Un peu comme les sondages en politique, la réalité dépasse parfois les prévisions. La météo que rencontrent en ce moment les marins du 8e Vendée Globe se montre pour le moins imprévisible. La dorsale joue les pots de colle et les marins doivent sans cesse revoir leur stratégie pour contourner au mieux l’anticyclone. « Je vais empanner dans la journée puis route sur un long bord vers le Pot au noir. Même si j’ai dû revoir ma stratégie depuis le début de la course, je suis très content d’être là où je suis » racontait cet après-midi Armel Le Cléac’h sur Banque Populaire VIII, qui ce soir cavale désormais à 16 nœuds devant Sébastien Josse (Edmond de Rothschild). Sur le plan d’eau, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Résultat : le classement est tout chamboulé.
Jour 5 : Le Grand déménagement
« J’ai rangé ma maison après avoir déménagé hier soir, j’ai tout mis sur l’autre bord, du coup j’ai retrouvé plein de trucs ! » racontait cet après-midi Jean Le Cam. A partir d‘aujourd’hui, presque tous les marins du 8e Vendée Globe s’apprêtent à vivre plusieurs jours sur ce bord « bâbord amure » (quand le vent vient de la gauche) jusqu’au pot au noir, que les étraves des premiers devraient toucher entre le 14 et 15 novembre. En attendant, pour les foilers, côté vitesse, ça devrait déménager aussi ! Armel Le Cléac’h toujours en pôle position se détache progressivement de Vincent Riou qui était revenu à 7 milles de son tableau arrière ce midi. A noter qu’à 12h30, L’Espagnol Didac Costa a repris la mer et la course sur son bateau One Planet One Ocean réparé…
Jour 6 : Freeride dans les alizés
En direction du Cap-Vert, la flotte de la 8e édition du Vendée Globe glisse plein pot dans un vent de nord-est soutenu (20 à 25 nœuds), agrémenté de grains violents, rendant la navigation parfois périlleuse, avec le risque de figures de style involontaires, voire de sorties de piste. Si Vincent Riou (PRB) conserve ce soir sa deuxième place derrière un Armel Le Cléac’h impérial sur son foiler, le Britannique Alex Thomson (Hugo Boss) ne fait que revenir sur le duo de tête. Il est désormais troisième et engrange plus de milles que ses camarades de jeu : 428 milles ces dernières 24 h. Du côté de la vie en mer, la douche était, en partie, au programme du jour !