Premier vainqueur du Vendée Globe en1989-90, Titouan Lamazou était aujourd’hui sur le ponton des IMOCA et sur le Village du Vendée Globe. Comme à chaque édition du tour du monde en solitaire, le navigateur, devenu artiste-peintre, replonge dans la course qu’il avait défrichée aux côtés de 12 autres « gladiateurs » il y a 27 ans. Interview.

Quelle est la plus grande évolution depuis la naissance de la course ?

« Le premier Vendée Globe a été une surprise. Qu’on le fasse en 109 jours, personne ne pouvait l’imaginer. Aujourd’hui, la barre est passée en dessous des 80 jours. Gabart l’a fait ! Pour moi, le plus marquant comme évolution, ce n’est pas tant la progression technologique, elle est logique, car les records sont faits pour être battus. L’évolution frappante, ce sont les progrès en terme de moyens de communication. Avant, on avait la BLU, et c’était facile de ne pas répondre car cela ne marchait pas toujours bien. Je suis de l’école des taiseux, cela m’arrangeait bien. Maintenant, on peut voir les skippers en direct à la TV. Je pense qu’avant, le peu de nouvelles en provenance de la mer, suscitait beaucoup d’imagination de la part des terriens. »

Que pensez vous des foils ?

« C’est la nouveauté cette année, on va bien voir ce que ça donne. C’est le suspense de cette édition ! Eric Tabarly avait essayé d’équiper de foils un Tornado (catamaran de sport, ndlr) en 1976 et depuis, on a essayé de faire voler les bateaux. On y vient, cela ne m’étonne pas énormément, c’est spectaculaire mais logique. »

Votre regard sur le plateau de cette 8e édition du Vendée Globe ?

« Les quatre dernières années, j’étais au Mali, au Niger, en Mauritanie, donc éloigné du milieu maritime. Depuis 26 ans, c’est ma vie. Je ne connais pas beaucoup de skippers, sinon Kito de Pavant, et évidemment Jean Le Cam qui a navigué avec Eric Tabarly. Il m’a fait le plaisir de mettre sur son étrave le portrait de lui que j’ai dessiné. »

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