Arrivé vendredi dernier aux Sables d’Olonne, Éric Bellion, skipper de COMMEUNSEULHOMME prend ses marques dans le port vendéen. L’arrivée du bateau après un convoyage tonique d’une douzaine d’heures s’est révélée un moment d’émotion et de « fierté » pour Éric tant cette étape est cruciale. « Il y a deux ans, je proposais ce projet aux mécènes mais je ne savais même pas si j’en étais capable » explique-t-il aujourd’hui. Assis dans un café sur le village de la course, il ne quitte pas des yeux le mât bleu de son monocoque sur lequel s’active l’équipe technique dirigée par Matthieu Hacquebard. Car à partir de maintenant chaque jour est mis à profit pour finaliser la préparation du monocoque. Éric reconnait qu’ils n’auront « pas le temps de tout faire » mais les priorités sont fixées et c’est le fondamental qui est mis en haut de la pile alors que le facultatif est réservé pour les derniers instants. La journée d’hier a par exemple été consacrée, pour Éric, à la sélection des vêtements à emporter. Une navigation est par ailleurs programmée vendredi afin de calibrer l’électronique du bord et essayer des voiles.

Pour Éric, ces moments sont aussi l’occasion de mesurer l’impact du Vendée Globe sur le grand public. Après des mois à travailler dans l’intimité de Port La Forêt, l’heure est à la foule qui se masse sur les pontons et demande des autographes. « J’ai tellement été dans cette situation, à admirer les skippers, que je me vois dans leur regard, je prends ça avec beaucoup de bonheur » savoure le skipper. Avant le départ, il a cependant prévu de se couper de cette agitation pour se ressourcer sur l’île de Noirmoutier. Ces trois jours isolés, sans téléphone, lui permettront de prendre son élan avant de s’élancer pour trois mois de mer.

Le buzz de la baleine

Attirer l’attention sur la différence, c’est l’objectif d’Éric Bellion sur le Vendée Globe et ce message est poussé sur les réseaux sociaux grâce à une vidéo conçue par l’agence Australie, déjà vue par 150 000 personnes et partagée plus de 2 000 fois. Dès les premières secondes de cette courte séquence, le bateau est frôlé par une énorme baleine. L’image très spectaculaire est en fait un prétexte pour permettre à Eric de rappeler, par l’exemple, que la différence est une force et un moteur de la performance. De nouvelles vidéos, tout aussi insolites seront diffusées à partir de demain sur Facebook. Si cette cause vous touche également, vous pouvez rejoindre les signataires de l’appel pour la différence.
http://appelpourladifference.org/

Interview d’Éric Bellion :

« Quand je suis rentré dans le chenal des Sables, j’avais le sentiment du travail bien fait. Je me sentais délivré. Je n’ai pas connu de sentiment d’euphorie mais il y avait de la fierté. Il y a deux ans, je vendais ce projet auprès des mécènes mais je ne savais même pas si j’en étais capable. Je me suis accordé un verre de vin le soir et c’est un repère car je n’en ai pas bu beaucoup depuis que j’ai lancé ce projet. L’ambiance est plutôt cool ici, les gens me reconnaissent et m’appellent Éric ! Ça me paraissait complètement fou il n’y a pas si longtemps mais j’ai tellement été à cette place que je me reconnais dans leur regard. Je prends ça avec beaucoup de bonheur.

 

Aujourd’hui, on travaille par priorités. On s’occupe d’abord de ce qui est indispensable et on fera ce qui est moins important ensuite. On sait qu’on ne peut pas tout faire mais globalement le bateau est prêt. On a énormément de chance car il a été mis à l’eau il y a un moment. Ce sont des machines tellement compliquées ! Je profite aussi de cette période pour faire du sport et j’ai prévu de faire un break de trois jours à Noirmoutier. Je prévois d’être tranquille, de me balader, me faire à manger et de couper mon téléphone ! Je commencerais à regarder la météo 10 jours avant le départ. Il faut réussir à regarder ce qui se passe sans pour autant trop se projeter. »

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