Dans quelques jours, Thomas Ruyant prendra le départ de son premier Vendée Globe. Le skipper et son monocoque de 60 pieds « Le Souffle du Nord pour Le Projet Imagine » sont arrivés cette nuit aux Sables d’Olonne, l’occasion de présenter le navigateur nordiste.

Empreinte de fulgurance, la trajectoire nautique et sportive de Thomas Ruyant interpelle d’abord par sa belle et progressive ascension vers l’Everest de la course au large : le Vendée Globe. Peu de marins peuvent en effet s’enorgueillir d’une telle montée en stature, qui a vu en quelques années seulement l’anonyme préparateur des voiliers Dunkerquois du Tour de France à la voile triompher dans la Transat Mini 6,50, gagner la Route du Rhum en Class 40, avant d’aller batailler au sein de l’impitoyable classe monotype Figaro.

Thomas conjugue désormais et avec la même désarmante humilité son présent à la valeur étalon du 60 pieds, le monocoque support du mythique Vendée Globe. Thomas Ruyant se refuse pourtant à regarder en arrière. Le jeune homme vit dans l’instant. Intensément. Passionnément. Rassasié de rien, curieux de tout, il embrasse de toute la fantaisie de ses 35 printemps le projet gargantuesque d’un tour du monde, en solitaire, sans assistance, sans escale, sans faux fuyant, avec pour seules armes son envie de mer, et l’expérience qu’il s’est forgée à partir de rien dans chacun des innombrables secteurs de compétence qu’exige un Vendée Globe.

Thomas Ruyant est un joueur, un coureur, au sens que ses ancêtres flamands donnaient à la Grande Course, celle qui menait à Sumatra, « à Cipango et à ces îles où les hommes meurent fou et heureux ». La technologie, l’innovation ne sont jamais que des outils pour l’aider à déclencher, au coup de canon, la fureur instinctive du guerrier, que dilue son regard bleu, et qui décuple une force et une endurance inattendue chez cet athlète de poche. L’esprit, la tête avant les jambes. Thomas l’instinctif, Thomas le perspicace se révèle et se transfigure une fois seul en mer. Maître de son destin, de sa trajectoire, d’une vie qui ne bat plus alors qu’au pouls de l’immensité maritime qu’il effleure de son étrave, heureux de ces instants fugaces et de la plénitude de son voyage.

Thomas, couleur NORD

Thomas Ruyant, 35 ans, père d’un petit garçon de 3 ans, est originaire de Malo-les-Bains. Bien qu’ayant grandi à proximité de la mer et des bateaux, son père et son grand-père ayant toujours navigué, le jeune dunkerquois a découvert sur le tard la voile de compétition. « J’étais, plus jeune, plutôt adepte du hockey sur glace, de l’athlétisme ou de la course à pied » indique Thomas. C’est à l’âge de 17 ans que le jeune Ruyant commence à naviguer entre trois bouées, en Laser d’abord, puis au centre régional de voile de Dunkerque en First class 8 et en Farr 30. « J’ai participé au Tour de France à la voile à bord de voiliers dunkerquois. J’ai beaucoup aimé le large et j’ai alors décidé de me lancer. » En 2005, avec l’aide de Patrice Verley, fondateur de la société Faber France, puis du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais et de la Communauté urbaine de Dunkerque, le navigateur nordiste se lance dans le grand bain. Dès 2007, il participe à sa première traversée de l’Atlantique en course, la fameuse Transat 6.50. Deux ans après, il remporte l’épreuve entre La Rochelle et Salvador de Bahia au Brésil. L’année suivante, il s’impose en Class 40, remportant toutes les courses de la saison dont la Route du Rhum. Il devient le seul coureur à remporter la Transat 6.50 et la Route du Rhum consécutivement. Thomas Ruyant enchaîne avec trois années sur le circuit Figaro où il termine notamment quatrième du Tour de Bretagne avec Damien Iehl. La suite est connue !

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