Les femmes à la barre !
Première d’une série de dix nouveautés qui seront annoncées dans les deux semaines à venir, la Volvo Ocean Race impose désormais une limite de sept équipiers pour les équipages 100% masculins, soit un de moins qu’en 2014-2015, tandis que les équipages mixtes pourront accueillir plus membres à bord. La Volvo Ocean Race revoit une règle importante de la course pour ouvrir plus largement l’épreuve aux femmes et leur permettre de participer à l’édition 2017-18 au plus haut niveau de la course au large.
Première d’une série de dix nouveautés qui seront annoncées dans les deux semaines à venir, la Volvo Ocean Race impose désormais une limite de sept équipiers pour les équipages 100% masculins, soit un de moins qu’en 2014-2015, tandis que les équipages mixtes pourront accueillir plus membres à bord.
Les combinaisons possibles en 2017-18 seront les suivantes :
- 7 hommes
- 7 hommes et 1 ou 2 femmes
- 7 femmes et 1 ou 2 hommes
- 5 hommes et 5 femmes
- 11 femmes
Dans cette édition dont le départ sera donné à Alicante en octobre 2017 avec des escales dans 11 villes du monde, les teams pourront changer la combinaison de l’équipage d’une étape à l’autre. Mais comme dans les éditions précédentes, ils devront avoir sur les courses In-Port les mêmes équipiers que dans l’étape précédente ou suivante. Seule exception : un team composé de 7 hommes pourra accueillir une femme en plus lors de ces courses In-Port.
“Pour que les femmes courent au même niveau que les meilleurs marins du monde, il faut qu’elles s’entraînent et qu’elles régatent avec les meilleurs”, a déclaré Ian Walker, vainqueur de la Volvo Ocean Race 2014-15 et médaillé d’argent aux JO.
“Courir à 7 sur un Volvo Ocean 65 face à des équipes de 8 ou 9 sera très difficile. Cette nouvelle règle obligera donc quasiment les équipes à engager des femmes, ce qui créera une formidable plateforme d’apprentissage”.
Cette évolution fait suite au succès de la campagne Team SCA en 2014-15 qui avait vu cet équipage 100% féminin terminer troisième du classement des courses In-Port et devenir le premier équipage féminin à remporter une étape en 25 ans – mais qui avait aussi vu plafonner leur performance générale au large, l’équipage ne pouvant pas, une fois en mer, tirer des enseignements de marins plus expérimentés.
“Il ne s’agit pas de baisser le niveau, comme certaines personnes dans notre sport le suggèrent. Au contraire. Il s’agit de donner aux meilleures femmes marins du monde plus d’opportunités de régater à armes égales. La voile est d’ailleurs un des rares sports où l’on peut avoir des équipages mixtes et nous voulons profiter de cela pour refléter le désir croissant d’observer une plus grande diversité dans les entreprises, notamment dans celles qui soutiennent les teams aujourd’hui”, a confié Mark Turner, Directeur de la Volvo Ocean Race.
“Le projet Team SCA dans la dernière édition a su faire redémarrer la participation féminine dans cette course, après 12 années où il n’y a eu qu’une seule femme à partir en mer (Adrienne Cahalan, étape 1, 2005). Nous sommes déterminés à poursuivre cette dynamique tout en garantissant que la Volvo Ocean Race continuera de voir s’affronter les meilleurs marins du monde, qu’ils soient hommes ou femmes”.
“Nous utilisons les règles sur les équipages pour inciter les skippers à engager une ou plusieurs femmes à bord. J’espère vraiment qu’à l’avenir, il n’y aura plus besoin d’aucune règle de ce type. Mais aujour’hui, il semble que ce soit la seule façon d’évoluer”.
La course, qui a fêté son 43e anniversaire le mois dernier, a toujours accueilli des navigatrices. Plus de 100 femmes sont ainsi participé à ce tour du monde depuis sa création en 1973 (et plus de 2000 hommes)
“Nous sommes déterminés à maintenir la présence féminine dans la course. La part de femmes dans la voile ne cesse d’augmenter et nous pensons qu’il est important, en tant qu’une des plus grandes courses au large, que nous conservions un rapport hommes-femmes représentatif”, a expliqué le Directeur de Course, Phil Lawrence.
La nouvelle de ce changement a déjà suscité des réactions positives parmi les navigatrices.
“C’est une excellente nouvelle pour les athlètes féminines de haut niveau, pas seulement dans la voile, mais pour le sport en général”, a déclaré Dee Caffari, qui a couru à bord de Team SCA en 2014-15 et qui en 2006 est devenue la première femme à boucler un tour du monde en solitaire et sans escale “à l’envers”, c’est à dire d’est en ouest.
“Il était important de marquer le coup avec une équipe 100% féminine dans la dernière édition, et changer ainsi la manière dont les femmes sont perçues dans le milieu de la voile. Nous avons montré que nous pouvions courir sur les mêmes bateaux, dans les mêmes conditions”.
“Je suis très contente de voir évoluer le concept d’équipage mixte. Je crois vraiment qu’il y a dans la voile suffisamment de femmes capables de se distinguer et de prouver qu’elles sont performantes et dignes d’avoir une place à bord”.
Bruno Dubois, directeur de projet pour Dongfeng Race Team sur la Volvo Ocean Race 2014-15 : “Je navigue depuis des années avec des femmes. D’ailleurs, la première grande course à laquelle j’ai participé, c’était avec des femmes, en 1984 sur la Québec-St Malo. J’ai ensuite passé plusieurs années à naviguer avec Ellen MacArthur et Dee Caffari.
« C’était génial et j’ai toujours pensé que c’était un bon équilibre sur un bateau. Je pense que cela apporte de la paix et une manière différente de regarder la navigation. Ce qui est drôle c’est que les hommes ne se comportent pas de la même manière s’il y a des femmes à bord. Depuis, j’ai toujours essayé d’engager des femmes dans un milieu d’hommes car elles apportent ce petit plus qui rend l’équipe meilleure.”
La course a en outre confirmé son engagement auprès des jeunes, avec une règle qui impose deux équipiers âgés de moins de 30 ans (jusque juillet 2018).