Les Modernes ouvrent le bal demain
Avec l’arrivée en milieu d’après midi de 49 yachts classiques, en provenance de Cannes, et dans le cadre de la traditionnelle Coupe d’Automne du Yacht Club de France, les Voiles de Saint-Tropez 2016 affichent un nouvelle fois complet. 300 voiliers, dont 120 Classiques ; la quantité ne masque jamais à Saint-Tropez l’étonnante qualité des voiliers en lice. Dès demain lundi, ce ne sont pas moins de 16 Wally qui seront conviés à régater sur leur propre rond au large de Pampelonne. Stars parmi les stars, les quatre 15 m JI, voiliers auriques tous centenaires régateront également pour le gain de leur Trophée annuel. Les dévoreurs d’océan Rambler 88 ou Leopard vont à partir ce lundi défier des unités tout aussi modernes et peut-être plus typés pour des parcours ultra techniques, au sein de l’un des 5 groupes IRC. A eux le sport, l’adrénaline de joutes à couteau tiré.
Elena of London en avant garde…
Arrivée royale pour Elena of London ; la grande goélette construite en 2009 sur plan Herreshoff n’a laissé à personne le privilège d’entrer en tête des 49 voiliers classiques dans le golfe de Saint-Tropez, en provenance de Cannes. Partie peu après 12 heures, la flotte a profité d’un léger flux d’est, d’environ 8 noeuds, pour glisser au portant vers Dramont et l’entrée du golfe. Sous un chaud soleil estival, les classiques ont fait le spectacle, toutes voiles dehors en route vers la tour du Portalet où était peu avant 16 heures, jugée l’arrivée. Cambria et le « petit » et si véloce sloop bermudien Rowdy (Herreshoff 1916) complètent le podium en temps réel. Les voiliers classiques se soumettront demain aux formalités d’inscription et débuteront mardi leur semaine des Voiles. Seuls parmi les Classiques, les quatre 15 m JI Mariska, Tuiga, Hispania et The lady Anne sont invités à régater dès demain lundi dans le cadre de leur Trophée annuel.
15 mJI ; état des lieux
Qui peut arrêter Mariska ? vainqueur à Puerto Sherry et San Remo, le 15 m JI Mariska (Fife 1908) arrive à Saint-Tropez pour enfoncer le clou de sa domination sans partage dans la course au Trophée annuel des 15 m JI. Tuiga (Fife 1909), en forme ascendante avec Pierre Casiraghi à la barre devra combler les 7 points qui le séparent du leader suisse. Selon le nouveau règlement de la Classe, chaque régate compte désormais individuellement. Les Voiles de Saint-Tropez, par leur durée, ainsi que par la diversité du format de ses courses, avec les parcours de type bananes proposés lundi et jeudi, et des parcours côtiers le reste de la semaine, peuvent à l’évidence et jusqu’à la dernière course, bousculer la hiérarchie.
- Mariska 1-2(4)1-2-1-2-1 / 10 pts
- Tuiga 2-3-2(4) 1-3-4-2 / 17 pts
- Hispania (4)1-3-3-3-2-3-3 / 18 pts
- The Lady Anne 3(4)1-2-4-4-1- 4 / 19 pts
Pour rappel… Le premier des 15mJI construit est le plan Mylne (1907) Ma’oona et le dernier réalisé fut Isabel-Alexandra, un plan de Johan Anker (1913), le père du Dragon. Il n’y eu finalement que dix-neuf 15mJI mis à l’eau : Shinna (Fife 1908), Mariska (Fife 1908), Ostara (Mylne 1909), Vanity (Fife 1909), Tuiga (Fife 1909), Hispania (Fife 1909), Anémone II (Chevreux 1909), Encarnita (Guédon 1909), Jeano (Mylne 1910), Sophie-Elizabeth (Fife 1910), Paula II (Mylne 1910), Senta (Oertz 1911), The Lady Anne (Fife 1912), Istria (Nicholson 1912), Maudrey (Fife 1913), Paula III (Nicholson 1913), Pamela (Nicholson 1913). Mais il ne reste plus en état à ce jour que Mariska, Tuiga, Hispania et The Lady Anne…
Wally de tous les superlatifs…
Avec 16 Wally dûment inscrits pour entamer dès demain une pleine semaine de régates, c’est un nouveau record de participation qu’enregistre cette édition 2016 des Voiles. Et la présence au sein de cette flotte rien moins qu’exceptionnelle, du nouveau Wally Better Place, et ses 55 mètres de technologie, de rajouter à l’intérêt des courses au programme. Des courses qui semblent, au regard de ses remarquables performances de la saison, promises à Magic Carpet Cubed, le Wally Cento vainqueur de la Giraglia, entend une nouvelle fois s’imposer quelles que soient les conditions de vent et de mer. Il devra cependant compter avec un nouveau venu sur le circuit, et aux Voiles, le Wally Cento Galateia lancé l’année dernière et qui commence sa montée en puissance. Léger, expression des toutes dernières technologies en matière de maxi Yacht, Galateia porte la marque et l’expertise du cabinet Reichel Pugh.
A noter : Deux grands J Class naviguent aux Voiles, Velsheda (Camper 1933) et Lionheart (Hoek/Stephens 2010). S’ils devaient initialement naviguer sur le rond des Wally, une décision de dernière minute les verse au sein du Groupe IRC A parmi les voiliers Modernes.
Yacht Extra-ordinaire :
Cuordileone fera demain ses débuts aux Voiles de Saint-Tropez ; ce ClubSwan 50 est un « one design » de course qui porte la signature de Juan Kouyoumdjian, avec l’objectif avoué de s’inscrire dans la continuité de la tradition d’excellence qui a fait la notoriété de Swan sous les signatures de Sparkman & Stephens, Ron Holland et Germán Frers Snr. C’est Jochen Schuman, le triple médaillé Olympique allemand qui préside la Classe ClubSwan 50. Il insiste sur la modernité du bateau associée aux qualités inhérentes à Swan. « Le bateau est rapide, doté d’une puissante accélération et d’un bon équilibre. »
Quel temps demain…
Météo du lundi 26 septembre. : 7 à 9 noeuds de vent à la mi-journée dans le golfe, orienté est nord est, jusqu’à 11 noeuds d’est du côté de Pampelonne. Grand soleil.
Le saviez vous?
A l’instar des mots Yacht ou Sloop, le mot yawl vient du Néerlandais. Nom masculin, le yawl est un voilier à deux mâts dont l’artimon est placé en arrière de la mèche de safran. Autrement dit, l’implantation du mât d’artimon, de plus petite taille que le mât principal, se situe à l’extrême arrière du pont, derrière l’axe de rotation du safran. L’artimon du yawl est appelé tapecul. Il n’a pas de fonction de propulsion, mais permet d’équilibrer les gréements auriques ou Marconi. Ce gréement s’oppose à celui du ketch dans lequel l’artimon est positionné en avant du gouvernail et dont la raison d’être est de diviser la surface de la grand-voile, afin de rendre la manœuvre de celle-ci moins sportive. Le nom est dérivé du néerlandais «Jol» et était à l’origine une forme de plate-forme, par opposition à un type de bateau.