Dans le vif du sujet
Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) n’a pas laissé passer sa chance de prendre la tête de la flotte. Au terme d’une nuit fortement agitée, le leader du classement provisoire du Championnat de France mène la danse devant Gildas Morvan (Cercle Vert) et Xavier Macaire (Chemins d’Océans). Les habitués du circuit n’ont pas manqué ces conditions sélectives : quatre milles séparent le premier du septième, Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance).
Hausser le ton sans risquer l’extinction de voix. C’est un exercice dans lequel les ténors du circuit excellent quand les conditions deviennent délicates pour ne pas dire scabreuses. La nuit a été rude pour la flotte et plusieurs skippers déplorent de la casse. Pas de gros bobos, mais Sébastien Simon, comme Arnaud Godard-Philippe (Faun Environnement – Martinique Destination Voile) vont devoir composer avec un plan de voilure endommagé. Impossibilité pour le premier d’utiliser son étai creux, tangon de spi endommagé pour le deuxième. Corentin Douguet (Sofinther – Un Maillot pour la Vie) a déchiré son génois quand Damien Cloarec (Saferail) connaît des soucis de gréement qui l’amènent à ralentir le rythme.
Les écarts se creusent
Sans surprise, les gros bras du circuit ont pris les devants. Justine Mettraux (TeamWork), huitième et première du groupe de chasse pointe à plus de dix milles de la tête de course, quand Anthony Marchand (Ovimpex – Secours Populaire) n’a concédé que trois milles à Charlie Dalin. A l’échelle d’une course hauturière, ce n’est rien, mais c’est sur ces détails que les cadors font la différence.
Même s’ils n’ont pas de souci particulier, les solitaires témoignent de la rudesse des conditions. Sophie Faguet (Région Normandie) regrettait les conditions de l’étape aller quand la mer se faisait docile. Nicolas Lunven (Generali) a quant à lui perdu son antenne VHF et ne peut donc plus se servir de son AIS. Un moindre mal au vu des avaries qui affectent les uns et les autres. Les quelque 800 milles qui restent à parcourir vont s’assimiler à une course d’endurance. Préserver le matériel pour être capable de remettre des chevaux quand le vent mollira, trouver le moyen de se reposer, de manger, quand les vagues prennent un malin plaisir à escalader le pont et que l’intérieur est transformé en un tambour de machine à laver… celui qui maitrisera le mieux tous ces paramètres a de bonnes chances de franchir la ligne d’arrivée en vainqueur à Douarnenez.
Classement à 17h :
- Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) à 805 milles de l’arrivée
- Gildas Morvan (Cercle Vert) à 0 mille
- Xavier Macaire (Chemins d’Océans) à 1 mille
- Anthony Marchand (Ovimpex – Secours Populaire) à 3 milles
- Nicolas Lunven (Generali) à 3 milles
Ils ont dit :
Nicolas Lunven (Generali) :
« Pas simple, car ça gigote dans tous les sens : une vraie machine à laver. Après une première journée tranquille, les choses se sont corsées. Le vent est rentré sous spi, nous permettant des runs incroyable. On a eu jusqu’à 35-40 nœuds au passage du front la nuit dernière. Je ne comprends toujours pas comment le spi est encore en un seul morceau ! Après le front on a attaqué un reaching assez sauvage avec une mer dégueulasse. Gilet et harnais de rigueur. Mon antenne VHF en a profité pour se faire la malle, du coup plus de VHF ni AIS. Pas très grave. Tout va bien, sauf que mes cirés sont trempés et je n’en ai pas d’autre… »
Xavier Macaire (Chemins d’Océans) :
« Nuit agitée, 30/35 nœuds sous grand spi GV haute jusqu’au passage du front. Maintenant reaching en mode sous marin dans 25/30 nœuds. Je suis à portée de main de Gildas Morvan, c’est parti pour un long speed-test de 880 milles. »